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COLUMBUS - Rick Nash a reçu un appel du directeur général des Blue Jackets de Columbus Jarmo Kekalainen peu après avoir annoncé sa retraite officielle de la LNH le 11 janvier dernier.
Il ne s'agissait pas simplement d'un appel pour féliciter Nash pour sa belle carrière. Il voulait parler affaires.

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« Il m'a demandé : "Qu'est-ce que tu prévois faire ensuite?" », a indiqué Nash avant le match no 4 de la série de deuxième ronde de l'Association de l'Ouest entre les Blue Jackets et les Bruins de Boston au Nationwide Arena. « Je lui ai répondu que je n'étais pas encore certain, et il m'a invité à passer le voir à son bureau pour qu'on discute. Il m'a offert de venir m'asseoir avec lui et de parler. »
Quelques semaines plus tard, Nash, l'ancien attaquant vedette des Blue Jackets qui est le meneur de tous les temps pour Columbus au chapitre des buts (289), des (258), des points (547) et des matchs joués (674), faisaient ses premiers pas dans une nouvelle carrière avec le département des opérations hockey des Blue Jackets.
Nash ne possède pas de titre officiel avec les Blue Jackets, qui sont à égalité 2-2 avec les Bruins dans leur série quatre de sept à l'aube du match no 5 au TD Garden samedi (19 h 15 (HE); NBC, CBC, SN, TVAS). Il se qualifie lui-même de « mouche sur le mur », un genre d'étudiant qui apprend les ficelles du métier auprès de Kekalainen, du président des opérations hockey John Davidson, du directeur général adjoint Bill Zito et du directeur des opérations hockey Josh Flynn.
Nash sait toutefois déjà, seulement quelques mois après le début de son pseudo-stage, qu'il aspire à une deuxième carrière au hockey dans le monde de la direction, et entamer cette carrière avec les Blue Jackets est le scénario parfait puisqu'il habite à temps plein à Columbus, et qu'ils ont toujours été son équipe.
Columbus a sélectionné Nash avec le tout premier choix du repêchage 2002 de la LNH, et il a passé neuf saisons avec les Blue Jackets avant d'être échangé aux Rangers de New York le 23 juillet 2012.
« Columbus a toujours été mon chez-moi, a mentionné Nash. J'ai toujours eu le sentiment qu'avec [l'ancien DG de Columbus] Doug MacLean et quelques autres, nous avons vraiment fait progresser ce sport dans cette ville. Je ne dirais pas que nous l'avons mis sur la carte parce que nous n'avons pas connu beaucoup de succès, mais nous avons vécu quelques moments excitants.
« Cette organisation a toujours occupé une partie importante de ma vie, et c'est agréable de voir la boucle se boucler de la sorte. »
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Nash s'accrochait à l'espoir qu'il serait en mesure de reprendre sa carrière de joueur à l'automne ou au début de l'hiver. Les Blue Jackets s'accrochaient à l'espoir que Nash choisirait de revenir au bercail s'il décidait de revenir au jeu.
Cependant, des symptômes non résolus liés à une commotion cérébrale subie alors qu'il jouait avec les Bruins de Boston en mars 2018 ont fait en sorte que Nash n'est pas retourné sur la glace, et il a passé son temps chez lui à Columbus avec son épouse, Jessica, et leurs trois enfants.
« Je voyageais, je passais du temps avec les enfants, j'allais les reconduire à l'école tous les matins, a raconté Nash. C'était super. J'avais besoin de cette pause. J'avais besoin de ce repos de quatre ou cinq mois pour aérer mon esprit. »
Il y avait toutefois un vide. Nash le sentait.
« Absolument, a-t-il admis. C'est un problème auquel l'AJLNH s'attaque avec succès en tenant des séminaires et d'autres événements pour les joueurs qui prennent leur retraite, mais c'est difficile. Vers l'âge de 13 ou 14 ans, on prend la décision de se dévouer au hockey, on ne fait que ça. Puis arrive un moment où c'est terminé, et on se demande ce qu'on va faire. »

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Nash a songé à se diriger vers le métier d'entraîneur, mais il revenait sans cesse vers un domaine qui l'intéresse depuis longtemps.
« J'ai toujours aimé comprendre comment les équipes étaient bâties, de quelle manière elles connaissent du succès, a-t-il expliqué. Des équipes comme Detroit, Pittsburgh, Chicago. J'ai toujours cherché à savoir comment elles avaient été assemblées. »
Il a aussi toujours regardé du côté de Steve Yzerman, Joe Sakic et Rob Blake, qui sont aussi les directeurs généraux des équipes avec lesquelles ils ont été associés pendant la majeure partie de leur carrière dans la LNH : Yzerman avec les Red Wings de Detroit, Sakic avec l'Avalanche du Colorado et Blake avec les Kings de Los Angeles.
Nash a vu la chance d'amorcer sa deuxième carrière avec les Blue Jackets lorsque Kekalainen a appelé. Le fait que les deux hommes ne se connaissaient pas importait peu.
Kekalainen a expliqué avoir communiqué avec Nash parce qu'il avait entendu et vu assez de choses pour penser qu'il était mûr pour une carrière dans le domaine des opérations hockey. Il a indiqué avoir fait la même chose avec l'ancien attaquant de la LNH Jarkko Ruutu, qui est l'entraîneur du développement des joueurs pour Columbus en Europe.
« Ce que je fais, c'est que je tente toujours d'identifier des joueurs, au cours de leur carrière, qui semblent à mon avis être en mesure d'apporter quelque chose lorsqu'ils prennent leur retraite, a raconté Kekalainen. Je tente toujours de trouver des gars qui me font dire : "Je crois qu'il travaillerait très bien avec nous lorsqu'il aura fini de jouer". Rick Nash m'est apparu très intelligent, articulé et humble malgré la grande carrière qu'il a connue. Il possédait toutes les caractéristiques que je cherche chez les gens qui travaillent pour nous.
« Je suis persuadé que s'il se dévoue et qu'il y met le temps, une belle carrière à temps dans le hockey l'attend assurément. Il arrive, quand un joueur connaît une carrière comme la sienne, qu'il n'est pas facile d'être un joueur d'équipe et de commencer sur le troisième ou quatrième trio de l'équipe de direction, là où il n'aurait pas le choix de commencer. Personne ne se retrouve sur le premier trio dès le départ. Il a toutefois été fantastique avec les gars de l'équipe dès le départ. Nous avons été très impressionnés. »
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Les premières semaines de Nash dans le monde des opérations hockey ont été mouvementées. Il se trouvait avec les Blue Jackets à l'approche de la date limite des transactions 2019 de la LNH, alors qu'ils ont fait l'acquisition des attaquants Matt Duchene et Ryan Dzingel, du défenseur Adam McQuaid et du gardien Keith Kinkaid.
Columbus a aussi conservé les services de l'attaquant Artemi Panarin et du gardien Sergei Bobrovsky, qui peuvent tous deux devenir joueurs autonomes sans compensation le 1er juillet. Ces deux joueurs, en compagnie de Duchene, ont été les éléments les plus importants des Blue Jackets en séries jusqu'ici.
« Quelques gars dans la pièce m'ont averti à quelques reprises que la date limite des transactions ne se déroule pas comme ça tous les ans, et de ne pas m'habituer à autant de fébrilité, a indiqué Nash en riant. C'était super d'être assis derrière eux et de voir comment tout se passe. Nous n'avons pas la chance de voir ça quand nous sommes sur la glace. »

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Nash a minimisé son apport dans toute la folie qui a entouré la date limite, mais Kekalainen affirme qu'il a été une ressource utile puisqu'il a déjà joué avec Duchene dans le cadre de tournois internationaux avec le Canada et avec McQuaid à Boston pendant quelques mois la saison dernière.
« L'une des meilleures sources de dépistage selon moi est de connaître les joueurs parce qu'on a été sur la glace avec eux, a affirmé Kekalainen. Je ne pense pas qu'on puisse se faire une meilleure idée à propos d'un joueur que quand on l'a regardé dans les yeux sur la glace pendant des batailles, en jouant avec ou contre eux. C'est dans ces moments qu'on apprend le mieux à les connaître. Alors Rick avait plusieurs avis à donner sur plusieurs choses différentes à a date limite parce qu'il vient d'arrêter de jouer et qu'il avait déjà côtoyé certains des joueurs dont nous discutions. Il offrait des informations positives et le processus se poursuit en ce moment, alors que nous apprenons à le connaître et qu'il apprend à nous connaître. Nous verrons où ça va nous mener. »
Nash prend place avec Kekalainen, Davidson, Zito et Flynn dans leur local sur la galerie de presse à chacun des matchs et dans les estrades à chacun des entraînements matinaux. Il participe aux réunions qu'ils ont ensemble et avec l'entraîneur John Tortorella. Il voyage avec l'équipe et va souper avec le personnel des opérations hockey. Il se tient habituellement loin des joueurs des Blue Jackets à moins qu'il les voie passer à l'hôtel ou à l'aréna.
Il pose des questions, tente de comprendre comment les gens pensent. Il a expliqué être en train d'apprendre des tas de choses au sujet des espoirs, des contrats et des statistiques avancées, et qu'il découvre comment les opérations hockey tentent de trouver l'équilibre entre le présent et la formation des trois, quatre et même cinq prochaines années.
« J'ai été très clair avec Jarmo, je lui ai dit que je voulais travailler, a déclaré Nash. Je ne voulais pas être qu'un figurant qui ne se présente que pour les bons moments. »
Il souhaite être avec les Blue Jackets au repêchage 2019 de la LNH à Vancouver les 21 et 22 juin, le 1er juillet au moment de l'ouverture du marché des joueurs autonomes, à leur camp de perfectionnement au début du mois de juillet, à leur camp des espoirs à Traverse en septembre et à leur camp d'entraînement.
Peut-être qu'à ce moment-là, il sera à nouveau un salarié à temps plein des Blue Jackets. Tous les signes pointent dans cette direction.
« J'espère que quelque chose va découler de tout ça, a admis Nash. J'ai toujours été intéressé par cette facette du sport. C'est très plaisant jusqu'ici et cela m'a permis de raviver le plaisir que j'avais à regarder le hockey. »