Océanic badge Duhamel

Forte d’une saison de 46 gains en seulement 64 matchs et d’une victoire par balayage face aux Islanders de Charlottetown lors du premier tour des séries de la LHJMQ, l’Océanic de Rimouski est déterminée à devenir la première équipe hôtesse en 17 ans à entrer par la grande porte à la Coupe Memorial.

Aucune formation depuis celle des Rangers de Kitchener, en 2008, n’a remporté les honneurs de sa propre ligue avant de recevoir la crème du hockey junior canadien dans son amphithéâtre pour le championnat de la LCH.

Dans l’espoir de renverser la tendance, l’Océanic a décidé de miser sur la maturité et l’expérience. Un seul joueur régulier de la troupe de Joël Perrault, Mathys Dubé, a amorcé la saison avant de fêter ses 18 ans. Ce sont plutôt des joueurs de 20 ans comme Jonathan Fauchon, champion marqueur de la LHJMQ avec 104 points en saison régulière, ou des jeunes vétérans comme Mathieu Cataford, espoir des Golden Knights de Vegas et joueur par excellence de la dernière saison au sein du circuit junior québécois, qui mènent la flotte.

« La plupart de nos joueurs en sont à leur troisième, quatrième ou même cinquième saison dans la ligue. Ils sont dans un tournant de leur carrière junior où ils veulent s’assurer de profiter de chaque moment » a indiqué Perrault à LNH.com, quelques jours après la fin de sa deuxième saison régulière à la barre de l’Océanic. « Je trouve vraiment que notre groupe est là où il veut être en ce moment. »

Les jours suivants lui auront donné raison, car l’Océanic n’a fait qu’une bouchée des Islanders au premier tour des séries. La formation du Bas-Saint-Laurent a déclassé ses adversaires 24-3 au cumulatif du score en quatre rencontres. Le défi sera plus costaud au deuxième tour, alors qu’elle se frottera aux Saguenéens de Chicoutimi, victorieux de 36 de leurs 64 rencontres en saison et tombeurs en cinq matchs du Titan d’Acadie-Bathurst d’entrée de jeu.

« On a joué des matchs ''matures'' au premier tour », a analysé Cataford, auteur de cinq buts et quatre aides contre Charlottetown. « Au match no 1, ils ont pris l’avance deux fois et on n’a pas paniqué. On est restés zens et on a trouvé le moyen de revenir au pointage. Notre avantage numérique a très bien fonctionné, et Mathis (Langevin, gardien de but de l’Océanic) a fait du très bon travail. Ç’a été un travail d’équipe, et c’est ce qu’il faudra continuer de faire au deuxième tour. »

Ce n’est pas la première fois qu’on entend le cliché, surtout en séries éliminatoires, mais l’importance de prendre un match à la fois chez l’Océanic prend tout son sens dans un contexte où la Coupe Memorial approche à grands pas et que le laissez-passer de l’équipe pour l’événement est assuré.

« C’est maintenant difficile de ne pas y penser, car ça approche […] et c’est principalement de ça dont les gens nous parlent, a avoué Cataford. Mais notre 'focus' est sur les séries de la LHJMQ. On prend un match à la fois et c’est l’une des raisons, selon moi, pour lesquelles nous avons connu du succès au premier tour. »

« On a bâti notre saison en se concentrant sur le moment présent, a confirmé Perrault. C’est ce que nous continuerons à faire. Le reste, pour nous, n’est pas important pour l’instant. »

De l’expérience dans la défaite

Oui, l’Océanic détonne par l’expérience de son groupe, mais les joueurs qui sont avec l’équipe depuis quelques saisons n’ont jamais réellement vécu de longs parcours éliminatoires. Sa dernière présence dans le carré d’as remonte à 2019, alors qu’évidemment, aucun de ses joueurs actuels ne figurait dans la formation.

Cataford, lui, a l’expérience d’une finale du trophée Gilles-Courteau avec les Mooseheads d’Halifax il y a deux ans, tout comme son coéquipier Jack Martin. Le défenseur de 20 ans Pier-Olivier Roy a pour sa part un championnat à son actif – celui des Tigres de Victoriaville en 2020-21, à sa saison de 16 ans.

« Mais l’expérience, ce n’est pas juste de te rendre loin en séries, argue Perrault. Tu peux acquérir de l’expérience dans la défaite. Je pense qu’on a beaucoup appris de l’année passée, dans notre série contre le Cap-Breton. Beaucoup de nos joueurs ont aussi vécu les séries d’il y a deux ans, ou celles de 2022, quand l’équipe avait éliminé Saint John, les hôtes de la Coupe Memorial à l’époque, dès le premier tour. Tout le monde a sa propre expérience, mais maintenant, c’est important de créer notre propre histoire. »

Cataford a l’avantage d’avoir vécu « les deux côtés de la médaille », comme il l’image bien. D’un côté, il a disputé quatre tours éliminatoires d’affilée en 2023, et de l’autre, il a subi une élimination par balayage au premier tour des dernières séries, alors que les Mooseheads étaient à nouveau parmi les équipes favorites du tableau. Leurs tombeurs à l’époque? Ces mêmes Saguenéens que l’Océanic affrontera à compter de vendredi.

« Ça m’a montré ce qu’il ne fallait pas répéter pour ne plus revivre ça », a-t-il soutenu.

Un an plus tard, dans de nouvelles couleurs, Cataford aura l’occasion de prouver que les leçons du passé ont été retenues. Sans quoi la disette des équipes hôtesses pourrait bien se poursuivre.

Contenu associé