« Son rôle lors de ce tournoi en était un davantage de spécialiste défensif, s’est souvenu Mallette, qui a été nommé entraîneur des Otters à la mi-février. Ce qui m’a sauté aux yeux en arrivant ici, c’est la maturité qu’il a gagnée dans sa façon de jouer au cours des derniers mois.
« Avec notre équipe, il a un rôle beaucoup plus complet que celui dans lequel je l’avais vu évoluer. Il joue sur nos deux premiers trios, en avantage numérique et en infériorité également. Il veut être un joueur à qui l’on peut faire confiance dans toutes les situations, et il a mérité de l’être. »
Spence est sans contredit l’un des joueurs les plus complets de la cuvée admissible au prochain repêchage, et sa valeur risque d’augmenter plus le parcours des Otters en séries éliminatoires s’étirera. Il était classé au 14e rang sur la liste de mi-saison des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH.
Le patineur de 6 pieds 2 pouces et 201 livres est taillé sur mesure pour la vraie saison. Contre le Spirit de Saginaw – et le brillant espoir Michael Misa – au premier tour, Spence a volé la vedette en inscrivant trois buts et sept points en cinq matchs pour aider les siens à passer à l’étape suivante.
Il a ainsi poursuivi sur sa lancée de la saison régulière – où il a amassé 73 points, dont 32 buts, en 65 matchs – tout en maintenant la qualité de son jeu défensif et en accentuant le jeu physique. En fait, c’est probablement son efficacité sans la rondelle qui l’amène à connaître du succès à l’autre bout de la patinoire.
« Ce n’est pas pour rien qu’on entend toujours que la défensive gagne des championnats, a pris soin de rappeler Spence. Tu dois être capable de faire ces choses pour gagner. Cette mentalité m’a un peu forgé. »
C’est de cette façon qu’il a bâti son identité en prenant exemple d’abord sur Sidney Crosby – comme plusieurs jeunes de sa génération – puis sur des Ryan O’Reilly et des Carter Verhaeghe, des modèles qui reflètent davantage le joueur qu’il pourrait devenir au prochain niveau.
« J’essaie de voir ce qu’ils font loin de la rondelle, les détails de leur jeu, a expliqué l’Ontarien de 18 ans. On ne les remarque pas toujours autant que les grandes vedettes, mais il y a une raison pour laquelle ils sont en mesure de briller dans les deux sens de la patinoire.
« Je m’inspire de cet aspect compétitif, de leur soif de victoire. Ils font les petites choses subtiles, mais importantes, que ce soit dans une bataille le long de la rampe ou pour gagner sa position devant le filet. »
Un leader
Il faut croire qu’il puise son inspiration à la bonne place, parce que Mallette confirme que Spence est l’un des joueurs les plus compétitifs qu’il a eu la chance de diriger. En plus de la Coupe Hlinka-Gretzky, il a aussi une médaille d’or du Championnat mondial des moins de 18 ans à son palmarès.
« Ça saute aux yeux, a vanté Mallette. C’est un gars qui veut gagner. Il aime les grands moments, et je sais qu’il va faire tout ce qu’il peut pour le bien de l’équipe. J’ai pu sentir son emballement à l’approche des séries. »