LAVAL – Jacob Fowler a pris un moment pour regarder autour de lui pendant sa première mêlée de presse dans le vestiaire du Rocket de Laval, mercredi.
Devant lui, une dizaine de journalistes venus le rencontrer. Derrière lui, juste au-dessus de son nouveau casier, les yeux de feu de Maurice Richard. Comme un rappel de la grande aventure qui s’est amorcée quand le prometteur gardien a signé son contrat de recrue avec les Canadiens de Montréal la semaine dernière.
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« Ce n’est pas un secret pour personne », a lancé le jeune homme de 20 ans. « J’ai grandi comme partisan des Canadiens puisque j’ai de la famille dans la région. C’est une bénédiction. Comme joueur, tu veux jouer au hockey dans un endroit où le sport est roi. Je ne voudrais rien de moins. »
Et n’ayez crainte, il aura l’occasion de jouer d’ici la fin de la saison. Le club-école a encore cinq matchs à disputer, et Fowler pourrait obtenir le départ aussi tôt que samedi contre le Crunch à Syracuse. Les décisions de l’entraîneur Pascal Vincent sont facilitées, pour l’instant, par la blessure à l’auxiliaire Connor Hughes.
Le Rocket occupe le premier rang au classement et tente de confirmer son championnat de saison régulière.
« Notre mission reste la même, a amorcé Vincent. On est ici pour développer les jeunes, alors il va jouer des matchs. Même si Hughes n’était pas blessé, il jouerait. On veut voir ce qu’il est capable de faire. Quand les séries vont commencer, alors ce sera une autre game. »
Une autre game parce que Cayden Primeau fait partie de l’élite de la Ligue américaine cette saison. En 24 matchs depuis son renvoi, il maintient la meilleure moyenne de buts alloués (2,00) et le troisième meilleur taux d’efficacité (,924) du circuit. Comme numéro un, il a eu son mot à dire dans les succès de l’équipe.
Il serait donc surprenant de voir un scénario dans lequel Fowler réussirait à le déloger et à prendre la pole pour les séries éliminatoires, comme l’avait fait un certain Carey Price aux dépens de Jaroslav Halak avec les Bulldogs de Hamilton en 2006-07. Ce n’est toutefois pas impossible.
« Je vais être aussi juste que possible, a prévenu Vincent. À ce moment-ci de l’année, les performances dictent nos décisions. L’expérience de l’intensité des séries va être bénéfique pour nos jeunes à long terme. Je serai juste envers l’équipe en faisant confiance à celui qui va performer.
« Il faut avoir un respect pour les joueurs qui nous ont amenés où l’on est aujourd’hui. Il faut respecter ça aussi. On va prendre les décisions qui s’imposent au jour le jour. »
Un privilège
C’est tout de même beaucoup de pression pour un jeune portier qui sort des rangs collégiaux et qui sera lancé dans une course au championnat – et peut-être éventuellement en séries éliminatoires. Mais Fowler commence à y être habitué avec l’étiquette qu’il porte depuis qu’il a été sélectionné par le Tricolore.
« Je ne veux pas trop penser à ça, a indiqué Fowler. Je veux m’améliorer tous les jours et profiter de chaque moment. C’est mon rêve depuis que je suis tout jeune. Maintenant que je suis dans ces souliers, c’est cool de prendre une minute pour apprécier mon parcours et les gens qui m’ont aidé à m’y rendre. »
L’important pour lui sera de commencer par le début. Il aura encore quelques entraînements pour se familiariser avec ses nouveaux coéquipiers et il sera l’adjoint de Primeau, vendredi, à Rochester. Il y aura ensuite son premier départ, et la suite sera dictée par ses prestations.
Fowler a maintenu une moyenne de buts alloués de 1,63 et un taux d’efficacité de ,940 en 35 matchs cette saison avec Boston College. S’il poursuit dans cette veine, ça devrait bien se passer.
« Avec la façon dont il a joué, il a mérité le privilège d’avoir une certaine pression, a conclu Vincent. Je pense qu’on doit aussi appuyer sur les freins. Tant mieux s’il joue et que ça va bien. Si ça ne se passe pas bien, ça ne déterminera pas sa carrière. Ce n’est pas évident pour un jeune d’arriver ici en fin de saison.
« Mais il a l’air plutôt confiant. Il n’est pas aveugle. Il vous voit dans les gradins et il sait que tous ses faits et gestes sont analysés. Il semble être le genre de joueur qui se sert de ce genre de défi. »