OTTAWA — Est-ce que l’instinct du tueur est inné?
Ou est-ce qu’il peut s’apprendre?
L’entraîneur des Maple Leafs de Toronto Craig Berube trouvait ces questions fascinantes quand on les lui a posées durant une conférence de presse au Centre Canadian Tire.
Avec son équipe qui mène 3-0 contre les Sénateurs d’Ottawa en première ronde, Berube sait que ses troupiers peuvent clouer le cercueil de leurs rivaux ontariens dans le match no 4 au Centre Canadian Tire samedi (19 h HE; TVAS, CBC, SN, TBS, truTV, MAX). Une victoire serait le premier balayage de Toronto dans une série depuis 2001, quand les Maple Leafs avaient remporté quatre rencontres consécutives contre ces mêmes Sénateurs, également au premier tour.
Mais les Maple Leafs montrent un dossier de 2-13 dans les parties de séries où ils peuvent éliminer leurs adversaires depuis 2004. Il s’agit d’une tendance inquiétante, et Berube souhaite qu’elle ne se poursuive pas. Il doit maintenant voir si son équipe a l’instinct du tueur pour bel et bien en finir.
« Tu peux l’apprendre et l’appliquer, a-t-il souligné. La plupart des athlètes et des vétérans l’ont. Ils comprennent.
« Mais encore une fois, tout ce que nous pouvons faire est comprendre ce que nous devons accomplir lors de chaque présence et savoir quel niveau de compétition est requis. Nous devons aussi être intelligents avec la rondelle. C’est le processus sur lequel nous devons nous concentrer. L’instinct du tueur va venir de lui-même. »
Ceux qui voient le verre à moitié plein diront que les Maple Leafs ont affiché cet instinct lors des deux dernières parties, remportées chaque fois 3-2 en prolongation.
En contrepartie, les plus pessimistes diront que les Maple Leafs ont trop souvent trébuché en tentant d’éliminer des équipes adverses au cours des 24 dernières années.
Durant cette période, les Maple Leafs ont remporté seulement trois séries, dont une seule depuis 2003-04, quand ils ont défait les Sénateurs en sept matchs en première ronde.
Maintenant, ils ont l’occasion de porter le coup de grâce à de jeunes Sénateurs qui doivent être découragés derrière les portes closes. Gardez en tête que les Sénateurs étaient à un tir de gagner les matchs no 2 et 3, et qu’ils pourraient très bien être en avance 2-1 dans la série plutôt que tirer de l’arrière 3-0.
Malgré les trois gains consécutifs de Toronto, cette série s’est avérée serrée. C’est pourquoi la dernière chose que les Maple Leafs veulent, c’est laisser les Sénateurs se relever alors qu’ils sont au sol.
« Ça peut évidemment être une bonne chose », a mentionné le défenseur Brandon Carlo à propos de disposer d’adversaires rapidement en séries éliminatoires. « Il y a eu des moments dans ma carrière où nous avons mis fin à une série rapidement, et tu as une longue pause avant de rejouer. Ça peut devenir un peu étrange. Mais en général, je pense que le repos est une arme. Et de notre côté, nous voulons continuer sur la bonne voie. »
Carlo en sait quelque chose. Avant de s’amener à Toronto avant la date limite des transactions dans la LNH, le 7 mars, il avait disputé 72 rencontres des séries éliminatoires, tous avec les Bruins de Boston, et remporté cinq séries.
Les Maple Leafs connaissent eux aussi une séquence impressionnante actuellement, avec 12 victoires en 13 parties depuis les dernières semaines de la saison régulière.
Mais ils ont été loin d’être dominants au cours des deux derniers matchs contre des Sénateurs qui tenteront maintenant une remontée historique.
Seules quatre équipes dans l’histoire de la LNH ont surmonté un déficit de 3-0 pour remporter une série : les Maple Leafs de 1942 contre les Red Wings de Detroit, les Islanders de New York de 1975 contre les Penguins de Pittsburgh, les Flyers de Philadelphie de 2010 contre les Bruins et les Kings de Los Angeles de 2014 contre les Sharks de San Jose.
De leur côté, les Sénateurs y croient encore, et ils n’ont qu’à en parler à l’attaquant Claude Giroux, qui était avec les Flyers en 2010. Le capitaine d’Ottawa Brady Tkachuk a également affirmé avoir récemment regardé un documentaire sur les Red Sox de Boston de 2004, qui sont la seule équipe de la MLB à avoir comblé un retard de 3-0 pour gagner une série. C’était contre leurs rivaux, les Yankees de New York, dans la série de championnat de la Ligue américaine.
Dans ces deux exemples, les Sénateurs trouvent de l’inspiration. Et de l’espoir.
« La seule chose que nous pouvons faire en ce moment, c’est regarder les aspects positifs », a dit l’attaquant David Perron. « Nous avons l’impression d’être dans le coup.
« Qu’en dit l’histoire jusqu’ici? Rien de très encourageant. Mais nous allons tenter de renverser la vapeur un match à la fois. »