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OSTRAVA, République tchèque- L'unité de désavantage numérique de la formation canadienne a beau ne pas avoir livré la marchandise face aux États-Unis en ouverture du Championnat mondial junior 2020 de la FIHG (CMJ), jeudi, ce n'est quand même pas une raison pour jeter tout le plan par-dessus bord et recommencer à zéro.

Mais il est clair que son rendement ne pourra pas continuer à être aussi médiocre bien longtemps si le Canada veut avoir des chances légitimes de décrocher une médaille.
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Les Américains ont inscrit trois buts en cinq occasions avec l'avantage d'un homme jeudi - et ils auraient même pu en enfiler un quatrième si la cloche n'était pas venue à la rescousse des Canadiens en fin de deuxième période. Cet aspect était évidemment à l'ordre du jour à l'aube du duel face à la Russie, samedi (13 h HE).
« Hier, les résultats n'étaient pas là », a indiqué l'entraîneur adjoint André Tourigny, qui est responsable du désavantage numérique. « On n'est pas content, mais en même temps… Il y a eu un lancer dévié du haut du cercle et un revirement causé par une chute de (Joe) Veleno. Le dernier, c'est celui qui est plate.
« Le seul ajustement qu'on a fait, c'est qu'il faut être plus tenaces dans nos batailles en avant du filet. Il faut défendre avec plus d'ardeur. »
L'entraîneur québécois a quand même passé une bonne quinzaine de minutes à travailler avec le personnel attitré à cette tâche plutôt ingrate à l'entraînement, vendredi. Il a souvent stoppé les séquences pour faire remarquer certains détails à ses ouailles et s'assurer que le tout soit bien mieux contre les Russes.
« Nous avons été bons tout au long de notre préparation pour le tournoi, a-t-il fait valoir. […] Nous n'avons pas fait d'erreurs de positionnement. Nous avons été un peu malchanceux et on a manqué d'urgence. Si on regarde les buts, nous étions à la bonne place, mais on n'a pas fait notre travail.
« Les gars sont censés savoir comment nous voulons jouer, alors il faut travailler sur les petits détails. Si certains ne font pas ce que nous voulons, même si on essayait de leur bourrer la tête avec des ajustements, on prend ce qu'ils vont être en mesure de nous donner. »
Ça peut sembler bien simple en apparence - surtout avec tout le talent qu'il a sous la main pour régler le problème - mais le pilote doit procéder aux correctifs nécessaires sans trop semer le doute dans la tête de ses joueurs.
Dans un contexte où il ne dispose que de quelques jours pour redresser la barre, c'est un équilibre qui peut être assez difficile à trouver.
« Il y a une ligne que tu ne dois pas traverser entre l'enseignement et le fait de mettre un doute dans leur tête, a-t-il expliqué. Sur une longue saison dans le junior, tu fais ton enseignement même si ça peut nuire un peu à tes performances à court terme. Mais c'est correct parce que tu sais qu'à long terme ça va t'aider.
« Dans un tournoi comme celui-là, on ne peut pas faire ça. Tu leur enseignes le maximum sans qu'ils figent sur la glace et qu'ils commencent à trop penser. Il ne faut pas que ça arrive. »
Les Russes comme test
On verra rapidement si Tourigny aura réussi à trouver la recette magique puisque les Russes possèdent une grande force de frappe avec l'avantage d'un homme.
Ils ont peut-être été blanchis en cinq occasions dans un revers de 4-3 contre la République tchèque, jeudi, mais il faut noter qu'ils ont touché la cible quelques secondes seulement après la fin de leur avantage numérique à deux reprises au cours du match.
« Ils ont une structure un peu différente parce qu'ils utilisent quatre joueurs en profondeur, a-t-il fait valoir. Ça change un peu notre manière de contrer. On a aussi fait des petits rappels sur certaines choses, mais je pense que les gars sont bien conscients de ce qu'ils ont à faire. »
Les Canadiens pourraient aussi régler le problème facilement en évitant le cachot. Cette stratégie serait assurément la plus judicieuse.