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Jean-François Grégoire n’emprunte pas de détour quand vient le temps de parler de Matyas Melovsky.

La voix de l’entraîneur-chef du Drakkar de Baie-Comeau s’illumine au bout du fil et il laisse tomber la prudence qui est habituellement de mise quand vient le temps de parler d’un jeune espoir.

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« Il est au haut de la liste des joueurs qui ont élevé leur niveau de jeu, lance-t-il fièrement. Pour moi, Melovsky c’est le joueur de haut niveau le plus méconnu dans la ligue. C’est tout un joueur de hockey. Il est capable de faire la différence à tous les matchs. »

Dans une équipe qui occupe le premier rang du classement général en vertu d’une fiche de 49-11-3, ce n’est pas peu dire. L’attaquant tchèque est bien entouré, certes, mais il est en mesure de mener la charge au centre du premier trio à sa deuxième saison sur la Côte-Nord.

Il affiche une récolte de 59 points, dont 17 buts, en 51 matchs et occupe le troisième rang des pointeurs de son équipe malgré une campagne légèrement écourtée par une participation fort remarquable au Championnat mondial junior – nous y reviendrons.

« Depuis mon premier match avec le Drakkar, J-F me pousse à jouer à un rythme élevé, à être plus intense et plus physique, parfois, a-t-il expliqué. Je suis plus agressif que je l’étais avec la rondelle pour tenter de générer des chances. Je le faisais moins l’an dernier et je n’avais pas le même genre d’impact. »

Ignoré deux fois au repêchage, l’attaquant de 19 ans attire désormais les regards. Son nom apparaît au 82e rang des espoirs nord-américains sur la liste du Bureau central de dépistage de la LNH, et Grégoire sent qu’il y a un véritable buzz autour de son poulain.

« Je ne veux pas m’avancer pour ne pas causer de déception, mais il y a de l’intérêt des équipes, a indiqué le pilote. Je suis content de sa progression. Il s’est adapté en arrivant de Tchéquie, et je voyais qu’il avait un sens du jeu plus élevé que la moyenne. Quand il est sorti de sa coquille, on a vu tout son potentiel. »

« Il avait ses meilleures chances de marquer en infériorité numérique, il était capable de faire des jeux, s’est remémoré Grégoire. Il était en confiance dans ces missions. Je me disais que ça finirait par débloquer. »

Aux dires de son entraîneur, ce déclic s’est opéré vers les derniers mois de la dernière saison et s’est poursuivi cette année. Dès son arrivée au camp d’entraînement, il était clair qu’il aurait d’importantes responsabilités offensives au sein d’une équipe qui visait haut. Et Melovsky était prêt pour ça.

Il aimerait, de son propre aveu, en faire davantage et afficher plus de constance dans son jeu, mais il est heureux de constater qu’il s’approche du but qu’il s’était fixé en quittant sa ville natale d’Unicov, située à plus de 200 kilomètres à l’est de Prague, pour s’établir à Baie-Comeau.

« Mon objectif cette année était de m’améliorer et de faire de mon mieux, a dit le centre droitier de 6 pieds 2 pouces et 190 livres. Je savais qu’il y avait une possibilité de signer un contrat ou d’être éventuellement repêché, mais je ne me suis pas concentré là-dessus.

« Si ça se produit, ce serait une étape de plus vers la réalisation du rêve que je caresse depuis mon enfance. Ça signifierait beaucoup pour moi. »

Un CMJ déterminant

Il ne faudrait pas non plus négliger l’impact qu’a eu sa première participation au Mondial junior sur son niveau de confiance et la qualité de son jeu. Le jeune homme a amorcé le tournoi sur un trio de profondeur et a rapidement été promu sur le top-6, et sur la première vague du jeu de puissance.

Sans tambour ni trompette, il a conclu au troisième rang des pointeurs du tournoi avec 11 points, dont un but, en sept matchs pour aider la Tchéquie à décrocher le bronze.

« Ç’a été une expérience incroyable de gagner une médaille et de me mesurer aux meilleurs joueurs de mon âge, a-t-il lancé. En revenant dans la LHJMQ, ma confiance était à son plus haut, et ç’a eu un effet positif sur ma façon de jouer avec le Drakkar. »

Si la logique est respectée et que la troupe de Grégoire veille tard au printemps, il est clair que cette expérience servira bien Melovsky. Chose certaine, il a encore soif de victoires.

« On se sert de la dernière ligne droite pour gagner le plus possible et nous préparer pour les séries, a-t-il conclu. Mon but et celui de tous les gars dans le vestiaire est de gagner la coupe cette année. »