DiotteLepageLNH032624a

Le sourire qu’affichait Mikaël Diotte au moment de signer son premier contrat professionnel avec les Devils du New Jersey ne mentait pas. Le sentiment de fierté du défenseur des Voltigeurs de Drummondville transperçait l’objectif… et il n’est pas sur le point de s’évaporer.

À LIRE AUSSI : Repêchage 2024 : L’éternel combat d’Alexandre Blais

Trois semaines après avoir franchi cette importante étape dans son cheminement de carrière, l’arrière de 20 ans en parlait encore avec autant d’excitation dans la voix.

« Je le vois comme une opportunité, a-t-il expliqué en entrevue avec LNH.com. Souvent, on voit le repêchage comme la porte d’entrée vers la grande ligue et quand on n’est pas repêché, on pense souvent que c’est terminé. Je suis un autre exemple que ça reste possible.

« Ma famille est très fière de moi, quasiment plus fière que moi! Ils ont tellement donné pour que je me rende là et ils ont toujours cru en moi. Ils sont fiers de voir que la persévérance a payé au bout du compte. »

Personne ne pourra le contredire au sujet de la persévérance. Diotte a été ignoré plusieurs fois au repêchage et a été invité à des camps professionnels à trois reprises, avec trois équipes différentes – l’Avalanche du Colorado, les Flames de Calgary et les Ducks d’Anaheim.

Chaque fois, on l’a remercié sans lui offrir de contrat. Une partie de son avenir se jouait donc à sa quatrième et ultime saison dans la LHJMQ. 

« Je n’ai jamais vraiment douté de moi malgré tout, a-t-il observé. Le coup le plus dur à encaisser a été à mon année d’admissibilité au repêchage. Je savais que mon année de 20 ans devait être une grosse année, et ça m’a prouvé que j’ai eu raison de miser sur moi et de croire que c’était possible. »

Au sein d’une équipe aspirante et d’une brigade comptant sur beaucoup de talent et d’expérience, Diotte a pris sa place comme vétéran et a su remplir les missions qu’on lui a confiées. Il a produit davantage que par les années passées (12 buts, 30 aides en 59 matchs) et s’est montré fiable défensivement en maintenant le deuxième meilleur différentiel de la LHJMQ (plus-55).

« Pour moi, c’est une question de constance dans le sens qu’il est constamment très bon, a rigolé son entraîneur Sylvain Favreau. Depuis le camp d’entraînement, il y a beaucoup d’intérêt envers lui. On savait que c’était une question de temps. Il y avait trois équipes, peut-être quatre, très intéressées à ses services.

« Il a un très bon apport défensif, et offensivement, il est capable de contrôler le jeu. Il fait de bonnes sorties de zone et il prend constamment les bonnes décisions. Il écrit une autre belle histoire. Quand tu travailles et que tu gardes la passion, tu te donnes une chance. »

Diotte, un grand droitier de 6 pieds 3 pouces et 205 livres, y voit aussi l’effet de la maturité. Au fil des années, il a compris quel genre de joueur il était et dans quel rôle il pouvait se démarquer. 

« À mes débuts dans le junior, je n’avais pas encore trouvé qui j’étais comme joueur, a-t-il admis. Je ne savais pas ce que c’était d’accepter un rôle. Plus jeune, j’avais toujours été parmi les meilleurs joueurs de mes équipes et tout était acquis. Avec le temps, j’ai compris ce que je pouvais apporter à une équipe. »

À l’aube du début des séries éliminatoires, le natif de Sainte-Julie se connaît donc plus que jamais et jouera avec un poids de moins sur les épaules alors que les Voltigeurs font partie des puissances du circuit.

« J’ai senti la pression tomber dès que j’ai signé mon contrat, a-t-il indiqué. Ç’a été un processus assez fort en émotions. C’est bon de savoir que je peux me concentrer à cent pour cent sur l’équipe. Cette année, on a tous les éléments pour se rendre jusqu’au bout. »

Pour sa plus grande fan

En apposant sa signature au bas du contrat, Diotte a eu une bonne pensée pour sa grand-mère Rita Doucet, décédée il y a deux ans, qui était « sa plus grande fan ».

« Après l’école, elle m’amenait à l’aréna et elle m’a appris à patiner, s’est-il souvenu. De novice à midget, elle venait à tous mes entraînements et à mes matchs. Je la voyais toutes les semaines et on était très proches. J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour ce qu’elle a fait pour moi.

« Elle n’était pas fan de hockey plus que ça, a-t-il poursuivi. Elle faisait ça pour moi parce qu’elle m’appréciait beaucoup. C’était spécial comme relation. Elle voyait peut-être quelque chose en moi que les autres ne voyaient pas à ce moment-là. Sans elle, je ne serais pas rendu où je suis en ce moment. »

On ignore jusqu’où le jeune homme se rendra, mais on sait qu’il aura toujours sa bonne étoile.