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Quentin Miller vient en quelque sorte de gagner le gros lot.

En plein cœur d’une impasse, il y a quelques semaines à peine, le gardien de 20 ans vient de s’engager envers le réputé programme de l’Université de Denver en vue de la prochaine saison.

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« Je suis extrêmement content », a lancé l’espoir des Canadiens de Montréal en entrevue avec LNH.com. « Denver a un excellent programme de hockey, et la direction a démontré beaucoup d’intérêt envers moi dans les dernières semaines. Je suis sûr qu’ils vont m’aider à devenir un meilleur gardien. »

Il s’agit probablement du meilleur dénouement possible pour Miller, qui n’a eu d’autre choix que de quitter l’Océanic de Rimouski pour se joindre aux Chiefs de Chilliwack, dans la BCHL, au début du mois de janvier.

Presque rétabli d’une opération à une épaule qui a nécessité cinq mois de réadaptation, le Montréalais a vu la porte se fermer du côté de Rimouski et partout ailleurs dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ). Aucune équipe ne voulait tenter sa chance avec un portier de 20 ans qui revenait d’une longue blessure.

Surtout pas avec un retour au jeu prévu à un peu plus d’un mois du début des séries éliminatoires. Le risque était trop grand, et avec trois postes de joueurs de 20 ans par équipe, le dossier était complexe.

« À ce moment-là, j’essayais simplement de trouver une équipe avec laquelle je pourrais jouer des matchs importants, a-t-il expliqué. Il n’y avait pas d’équipe intéressée dans la “Q”. Mon but était seulement de jouer et de montrer ce que je pouvais faire après une longue absence. »

Miller a donc dû faire une croix sur la LHJMQ et sur la possibilité de participer au tournoi de la Coupe Memorial, auquel l’Océanic participera en tant qu’équipe hôtesse.

« Ç’a été une grande déception parce que mon but était de jouer à ce tournoi, mais je comprends pleinement la position dans laquelle l’équipe se trouvait, a-t-il expliqué. Elle devait protéger ses arrières (en acquérant un autre gardien) compte tenu de l’ampleur de la situation. »

Les plus récents développements ont agi comme un baume sur cette vive déception.

Miller a d’abord disputé ses premiers matchs de saison régulière en 11 mois à Chilliwack – il affiche d’ailleurs une moyenne de buts alloués de 1,75 et un taux d’efficacité de ,933 en quatre départs.

« La première période que j’ai jouée a été la plus bizarre, a-t-il raconté. Ç’allait beaucoup plus vite qu’à l’entraînement. Après ça, c’est comme si je n’étais jamais parti. Ç’a juste fait du bien de pouvoir enfin jouer. Ça m’a fait réaliser à quel point le hockey n’est pas quelque chose qu’on peut tenir pour acquis. »

Quatre ans de plus

Puis, rapidement, l’intérêt de certaines équipes de la NCAA a ouvert de nouvelles voies de développement pour lui.

Tout ça, grâce aux règles qui permettent désormais aux joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) de faire le saut dans les rangs universitaires américains. En effectuant ce virage, Miller se donne aussi quatre ans de plus pour s’entendre avec les Canadiens, le résultat de la convention qui s’applique aux joueurs de la NCAA.

S’il était resté dans la LHJMQ, l’organisation montréalaise aurait dû prendre une décision quant à son avenir à la fin de cette saison. Elle a maintenant le luxe de patienter davantage pour évaluer son développement.

Ça jouera assurément en sa faveur puisqu’il n’a joué que 46 matchs – aucun en séries – depuis sa sélection au quatrième tour en 2023. Et le fait d’évoluer pour Denver, qui a remporté deux des trois derniers championnats nationaux, risque de l’aider à redorer son blason.

« Comme joueur, je veux gagner, a-t-il lâché. Cette année, j’étais censé jouer à la Coupe Memorial. J’ai la chance de faire un long bout de chemin en séries à Chilliwack et de rejoindre une équipe très compétitive l’an prochain. Ç’a pesé dans la balance. Je veux gagner et être bien entouré. »

Il pourra le faire à condition, bien sûr, d’éventuellement mériter son poste et de s’établir comme l’homme de confiance dans les montagnes du Colorado.

« Je sais qu’il y aura de la compétition et que je devrai faire ma place. Ce sera le cas, peu importe où je vais jouer. Je ne m’en fais pas avec ça. C’est la réalité du sport rendu à ce niveau. »