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NIAGARA FALLS – Ils sont plusieurs à vouloir oublier l’infâme édition estivale du Championnat mondial junior, en 2022, puisqu’elle rime avec incertitude et pandémie. Mais chez les Desnoyers, elle est aussi synonyme de beaux moments qui resteront à jamais gravés dans la mémoire familiale.

Au terme d’une finale rocambolesque entre le Canada et la Finlande, l’aîné de la famille, Elliot, a pu mordre dans la médaille d’or. Son frère Caleb tentera maintenant de l’imiter dans quelques semaines.

« Il n’y a rien de comparable à ça, s’est souvenu le cadet, en entrevue avec LNH.com. C’est mon frère, mais c’est aussi mon meilleur ami. Il a tellement eu un gros impact et il m’a beaucoup aidé dans ma jeune carrière. Je suis la personne la plus heureuse quand il a du succès et qu’il atteint ses objectifs.

« Le Mondial junior, c’était un rêve d’enfance pour lui, et pour nous. Quand il l’a gagné, c’était incroyable. »

Compte tenu du moment de l’année, Caleb n’avait pu prendre l’avion vers Edmonton puisqu’il avait déjà amorcé son camp d’entraînement avec les Gaulois de Saint-Hyacinthe. Il avait toutefois fait le voyage en décembre quand le tournoi a été annulé après quelques jours en raison d’une éclosion de COVID-19.

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Le reste de la petite famille avait cependant pu assister au triomphe lors de la reprise en août.

« Honnêtement, je ne me souviens plus de grand-chose des secondes qui ont suivi le but en prolongation (de Kent Johnson), a raconté Elliot au bout du fil. À un moment donné, je me suis réveillé et on était en train de célébrer. Je savais à cet instant-là que j’allais me souvenir de ce moment à jamais. »

Quatre ans plus tard, le quatrième choix au total du dernier encan entamera sa propre participation, en quête d’un moment d’extase comme celui-là. Caleb dispose d’un statut qu’Elliot n’a jamais eu en tant qu’espoir de premier plan, mais il s’inspire de sa détermination.

Choix de cinquième tour des Flyers de Philadelphie en 2020, Elliot avait dû bûcher fort pour faire sa place et être préféré à des joueurs plus talentueux.

« C’est une preuve de son caractère et de son éthique de travail, a souligné l’espoir du Mammoth de l’Utah. Il y a beaucoup de grit dans ça, aussi. Il n’abandonne pas. Il ne partait pas à la même ligne de départ que tous les joueurs, mais il a fini par les devancer à la ligne d’arrivée. C’est vraiment impressionnant ce qu’il a été capable d’accomplir. »

Ce n’est pas non plus comme si Caleb avait tout eu cuit dans le bec. Il a amorcé la saison sur la liste des blessés puisqu’il se remettait d’une opération au poignet. On lui prédisait un retour à la mi-novembre, un peu plus d’un mois avant le début du tournoi, ce qui aurait laissé planer des doutes sur ses capacités.

Il a toutefois battu les pronostics de trois semaines, et a été en mesure de revenir au sommet de sa forme en amassant cinq buts et 21 points à ses 10 derniers matchs avec les Wildcats.

« De vivre cette adversité-là en début de saison, je pense que ça lui a été bénéfique, a observé Elliot. Il voulait se prouver à lui-même qu’il était capable de revenir au jeu rapidement et de faire sa place dans cette équipe-là. On savait qu’il était capable d’être là, et il a bâti son jeu dans les dernières semaines pour y être.

« Au tournoi, l’important pour lui sera juste de jouer à sa manière, avec la confiance qu’il a toujours eue, peu importe le rôle qu’il aura. Il va apporter à l’équipe une expérience de gagnant. »

Du soutien au Minnesota

Au Minnesota, Caleb tentera de mettre la main sur une quatrième médaille d’or dans l’uniforme canadien : il a gagné au Défi mondial des moins de 17 ans, au Championnat mondial des moins de 18 ans et à la Coupe Hlinka-Gretzky. Près d’une dizaine de ses proches feront le voyage jusqu’au Minnesota.

« Ce tournoi-là, c’est comme une religion pour nous, a lancé Caleb. On était devant la télévision pour chaque match du Canada, et même pour ceux des autres pays. Ma famille a toujours eu la passion du hockey. C’est le meilleur hockey à regarder dans l’année, avec la finale de la Coupe Stanley. »

Elliot pourrait même faire la route de l’Iowa pour voir quelques matchs, si son emploi du temps lui permet – il évolue désormais pour les Heartlanders dans la ECHL. Vérification faite, il n’a aucun match à l’horaire le 5 janvier, soir du match pour la médaille d’or.

« Le fait de vivre ça avec la famille rend tout ça un peu plus magique, a conclu Elliot. On a toujours regardé le tournoi ensemble en grandissant. On est vraiment chanceux de l’avoir vécu tous les deux. C’est exceptionnel. »