STENBERG BADGE LEPAGE

MINNEAPOLIS, Minnesota – Ivar Stenberg a une perspective bien intéressante sur la pression et les attentes qui pèsent sur lui à ce Championnat mondial junior.

L’attaquant suédois est bien sûr au courant des comparaisons avec Gavin McKenna, et du fait que son nom fait maintenant partie de la conversation quand vient le temps de parler du premier choix au total du prochain encan. Mais contrairement à la sensation canadienne, il n’a rien à perdre. Il a tout à gagner.

« C’est certain que je veux être repêché le plus rapidement possible, mais je n’ai jamais vraiment pensé au tout premier rang, a-t-il lancé en mêlée de presse. On dirait que c’est encore surréel pour moi de penser que je pourrais être le premier choix. Je fais de mon mieux et on verra où ça me mènera. »

Il s’agit d’une façon plutôt simple d’aborder les choses, et ça fonctionne.

À 18 ans seulement, Stenberg est en voie de connaître ce qui pourrait être la meilleure récolte d’un espoir admissible au repêchage dans l’histoire de la Ligue élite suédoise (SHL). Au moment de rejoindre l’équipe nationale, il avait amassé six buts et 24 points en 25 rencontres à sa deuxième saison avec Frolunda.

Et à son premier match du tournoi, alors que tous les yeux étaient rivés sur lui, le jeune homme de 6 pieds et 180 livres a inscrit le but de la victoire – avec moins de quatre minutes à jouer – en plus d’amasser une aide dans un court gain de 3-2 contre la Slovaquie. Comme si absolument rien ne pouvait l’affecter.

« Il gère ça comme une supervedette », a vanté le défenseur Sascha Boumedienne, un espoir des Jets de Winnipeg. « Il y a des gars qui gèrent la pression différemment, et il en fait partie. Il sait exactement quoi faire, et il l’exécute. On dirait qu’il a de la glace dans les veines. Il ne ressent pas la pression. »

Anton Frondell est bien placé pour imaginer l’état d’esprit dans lequel se trouve son coéquipier. Repêché au troisième rang au total en juin dernier, l’espoir des Blackhawks de Chicago était dans une situation similaire il n’y a pas si longtemps, même s’il n’a jamais été question du premier rang au repêchage.

« On dirait qu’il n’y pense même pas, a-t-il souligné. Nous sommes cochambreurs à ce tournoi et je peux voir à quel point il est détendu en tout temps. Il ne pense pas à ça, il n’en parle pas non plus. Il ne fait que jouer la game à sa manière. C’est tout ce qu’il peut faire en réalité. »

Il faut dire que Stenberg sait un peu à quoi s’attendre. Son frère Otto a été repêché au premier tour par les Blues de St. Louis en 2023, et il vient d’ailleurs de disputer ses premiers matchs dans la grande ligue – un moment que le petit frère a vécu à distance puisqu’il était retenu au camp d’entraînement de la Suède.

« Anton m’aide beaucoup quand j’ai des questions pour lui, a raconté Stenberg. Nous avons aussi plusieurs joueurs qui sont passés par là dans cette équipe. J’ai vu ce que c’était avec mon frère, et je sais ce qui m’attend. »

Bien encadré

C’est probablement cette légèreté – combinée à son talent exceptionnel – qui permet à Stenberg de survoler la compétition de cette manière. Il se mesure à des hommes soir après soir dans la SHL, et réussit à s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs du circuit.

« Notre équipe est très bonne, a pointé Stenberg. J’ai beaucoup d’aide de la part des vétérans de l’équipe et du personnel. Ils me poussent tous les jours et m’ont tous pris sous leur aile. »

Questionné au sujet de l’unicité de la saison que connaît son poulain en Suède, l’entraîneur Magnus Havelid a fait allusion à l’année d’éclosion de Peter Forsberg avec Modo – en termes de magnitude.

« Il est bien encadré là-bas, et je trouve que la situation est similaire à celle de Forsberg, a dit le pilote. Ils ont un bon groupe de leaders et de bons entraîneurs. Ça l’aide évidemment à jouer comme il le fait. Il a connu une bonne progression en deuxième moitié l’an dernier, et il a franchi une autre étape cette saison. »

Frondell sait à quel point il est difficile de s’illustrer comme Stenberg est en train de le faire dans la SHL. Il en est lui-même à sa deuxième saison chez les professionnels en Suède et il a 10 buts et 15 points au compteur en 25 matchs. Il évolue avec Djurgardens, une équipe qui a été promue en SHL cette année.

« Je crois que la clé, c’est qu’il joue sans penser, sans craintes, a conclu l’espoir des Blackhawks. Dans sa position, je sais que certains joueurs pourraient se mettre une pression de produire chaque soir. Lui, il saute sur la patinoire, il fait ce qu’il a à faire et il s’amuse. »