StLouisLepageLNH102623

MONTRÉAL – Martin St-Louis n’a pas l’habitude de lever le ton ou de remettre les pendules quand son équipe retraite au vestiaire entre les périodes.

« C’est peu fréquent, a confirmé le gardien Samuel Montembeault. Martin est toujours positif. »

Jeudi soir n’était pas un soir comme celui-là. Après la première période peu convaincante de sa troupe au cours de laquelle elle a encaissé deux buts face aux Blue Jackets de Columbus, l’entraîneur-chef a eu l’intuition qu’il était temps de fouetter ses hommes.

Il a été difficile de tirer les vers du nez des joueurs après la rencontre. On ignore donc toujours si la scène ressemblait aux montées de lait de Jacques Mercier dans Lance et Compte, si une pauvre poubelle a payé le prix ou si l’équipe devra débourser pour l’achat de nouveaux bâtons.

« Il a dit quelques trucs, a lancé le capitaine Nick Suzuki avec un sourire en coin. Je ne vais rien dévoiler, mais ce sont des choses qui devaient être dites. Nous savions que nous avions eu une mauvaise période. »

On peut imaginer que le discours était à sens unique, truffé de mots d’église, et qu’il était probablement soutenu par de gros yeux menaçants. Ce que l’on peut affirmer avec assurance, c’est que les Canadiens ont compris le message et qu’ils y ont répondu de la bonne façon.

« On était têtus en première, a expliqué St-Louis. Comme entraîneur, à mon avis, il faut que tu fasses attention de ne pas toujours brûler tes cartouches. J’essaie toujours d’être rationnel. Après la première, nous avons eu une conversation très honnête. Ça fait partie de mon travail. »

Le capitaine a touché la cible sur la première présence de la deuxième période pour réduire l’écart à 2-1, et Mike Matheson a fait 3-2 avant la fin de l’engagement après un but de l’adversaire. La remontée a été complétée en troisième, et Cole Caufield a mis la touche finale en prolongation.

CBJ@MTL: Caufield trouve la lucarne en prolongation

En résumé, les leaders ont pris les choses en main pour ramener l’équipe dans le droit chemin – un bon signe pour une jeune équipe qui implante lentement sa culture.

« Je sens que je suis proche de mes meneurs, a renchéri le pilote. Ils savent que je peux comprendre tout ce qu’ils vivent. Je n’essaie pas de leur dire d’agir d’une certaine façon et de leur donner toutes les réponses, je veux les aligner dans la bonne direction. Le leadership, ça part d’en haut.

« J’essaie de mener à ma façon et je veux qu’ils le fassent à leur manière. C’est important que le message se passe de haut en bas au sein de notre groupe. Ma responsabilité est de leur passer le message, et leur plus belle récompense comme leaders est d’être en position de le refiler au reste du groupe. »

C’est ce qu’ils ont fait contre les Blue Jackets. Les leaders ont pavé la voie en deuxième et les autres ont suivi en troisième. Et contrairement à la rencontre de mardi contre les Devils du New Jersey, les hommes de St-Louis ont été récompensés pour leurs efforts.

« Ça démontre beaucoup de caractère de notre part, a observé l’attaquant Rafaël Harvey-Pinard. Ce n’est pas toujours facile de revenir dans un match, mais on y a toujours cru. Après la première, on s’est mis à jouer de façon plus simple en travaillant en fond de zone. Ç’a été un gros travail d’équipe. »

Le CH ne pourra pas toujours se creuser un trou et espérer en sortir grâce aux effets des remontrances de St-Louis – ça n’arrive pas souvent, de toute façon – mais il sait au moins, après ce gain contre les Jackets, qu’il peut y parvenir. C’est déjà ça de gagné.

Contenu associé