Tkachuks

Brady Tkachuk et Matthew Tkachuk ont des routines d'échauffement similaires, donc inévitablement, l'attaquant des Sénateurs d'Ottawa et celui des Flames de Calgary vont sauter sur la glace et s'étirer l'un à côté de l'autre, uniquement séparés par la ligne rouge, quand ils vont s'affronter au Centre Canadian Tire lundi (19 h HE; RDS2, SNF, TSN5, NHL.TV).

C'est à ce moment-là que les frères auront la chance de se parler face à face pour l'une des rares fois de la saison.
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« On se demande simplement comment ça va, a dit Brady. On se donne un petit coup de coude et on se souhaite bonne chance.
« J'aimerais que ce soit plus que ça, mais c'est comme ça. »
Pour prévenir la propagation de la COVID-19, le protocole de la LNH empêche les joueurs de différentes équipes, même des frères, de socialiser hors de la glace. Ç'a été un ajustement pour plusieurs frères partout dans la Ligue, car ils adorent s'affronter pour fraterniser, mais aussi pour l'aspect compétitif.
Même s'il s'agira du sixième de neuf matchs entre les Sénateurs et les Flames cette saison dans la section Nord Scotia, Brady et Matthew n'ont pas eu beaucoup d'occasions de se parler en personne, mis à part les quelques interactions qu'ils ont eues avant ou pendant les rencontres.
« Habituellement, quand nous nous affrontons, nous trouvons toujours du temps pour aller souper ensemble la veille d'un match ou l'un va rendre visite à l'autre à son appartement et nous passons du temps ensemble, a expliqué Matthew. Évidemment, ce n'est pas permis cette année. Nous avons hâte de revivre ça au cours d'une saison normale. Ça fait toujours partie des meilleurs moments.
« Nous n'avons pas nécessairement hâte de nous affronter pour le match en tant que tel, mais surtout pour pouvoir nous voir en dehors de la glace et prendre des nouvelles. »
Plusieurs autres frères à travers la LNH vivent la même situation, tout comme les autres à travers le monde qui n'habitent pas au même endroit durant la pandémie du coronavirus. Ils utilisent des outils technologiques comme Zoom ou FaceTime pour rester en contact. Mais les occasions d'échanger virtuellement n'ont pas été très nombreuses cette saison, notamment à cause du calendrier condensé.

Stalls

Il y a peu de soirs où l'attaquant des Hurricanes de la Caroline Jordan Staal, le défenseur des Red Wings de Detroit Marc Staal et l'attaquant des Sabres de Buffalo Eric Staal sont en congé les trois en même temps. Au moins, Jordan et Marc se sont affrontés cinq fois et ont trois autres duels à l'horaire entre les Hurricanes et les Red Wings dans la section Centrale Discover.
« Ça demeure plaisant de pouvoir affronter ton frère », a affirmé Jordan, qui en est à sa 15e saison dans la LNH. « Il n'y a pas de meilleure ligue où tu peux affronter ta famille, donc nous ne tenons pas ça pour acquis. »
Mais puisque les matchs sont tous joués à l'intérieur des différentes sections cette saison - pour limiter le voyagement - Jordan et Marc n'affronteront pas leur frère Eric et les Sabres, qui évoluent dans la section Est MassMutual, à moins d'une transaction.
« Ce n'est pas aussi plaisant, évidemment, mais c'est le monde dans lequel nous vivons, a ajouté Jordan. Nous nous parlons plusieurs fois par FaceTime. Nous ne sommes pas très technologiques, mais nous avons passé beaucoup de temps au téléphone. Nous prenons des nouvelles et nous nous assurons que tout le monde va bien. »
Le défenseur des Capitals de Washington Trevor van Riemsdyk et l'attaquant des Flyers de Philadelphie James van Riemsdyk font la même chose. Ils se sont affrontés une fois cette saison, mais ils n'ont pas discuté ensemble, échangeant simplement un regard durant la période d'échauffement.
« C'est fou, mais il faut suivre les règles, a affirmé Trevor. Elles sont en place pour une raison, mais ça semble un peu fou de ne pas pouvoir aller voir ton frère, le saluer et lui faire une accolade. »
Washington a joué à Philadelphie trois fois en une semaine - les 7, 11 et 13 mars - et Trevor a été retranché dans chacune de ces parties. Habituellement, Trevor aurait quand même eu l'occasion de voir James ou de rendre visite à lui, à son épouse Laura et à leur fille de 10 mois, Scarlett, lors d'une soirée de congé, mais le protocole de la COVID-19 ne le permet pas.
Quand les parents des frères van Riemsdyk ont fait le voyage de Middleton, au New Jersey, jusqu'au Wells Fargo Center pour assister à la rencontre du 7 mars, Trevor n'a pu les voir non plus. Il s'agissait du premier match au Wells Fargo Center où un nombre limité de spectateurs (3023) pouvaient assister au match.
« C'est pour garder tout le monde en sécurité, mais c'est certain qu'on a l'impression de rater certaines choses, particulièrement avec la fille de James, a admis Trevor. Entre la première fois où nous l'avons vue jusqu'à l'âge d'un an, plusieurs choses ont changé, donc c'est difficile. »
L'attaquant des Hurricanes Andrei Svechnikov et celui des Red Wings Evgeny Svechnikov auraient adoré passer plus de temps ensemble avant et après leur premier affrontement dans la LNH, le 4 mars dernier au PNC Arena. Les deux parlent de s'affronter dans la LNH depuis leur enfance en Russie.
Les parents des frères Svechnikov ont choisi de ne pas faire le voyage depuis la Russie pour assister au match en personne en raison des restrictions de voyagement relatives à la pandémie. Même si les deux frères ont pu prendre une photo durant la période d'échauffement, ils ont dû se limiter à une brève conversation quand ils se sont croisés avant la partie et à des mots d'encouragement sur la glace.
« Je pense que nous nous sommes retrouvés debout l'un à côté de l'autre lors d'une mise en jeu, a raconté Andrei. Il m'a dit : "Bon travail". J'ai répondu : "Bon travail. Continue comme ça." C'était quelque chose du genre. »

Svechnikovs

Malgré des échanges brefs, les frères n'oublieront jamais cette soirée. Evgeny a récolté une passe, et Andrei a inscrit un but et une aide dans une victoire de 5-2 de la Caroline.
« Je peux vous dire que c'était quand même plaisant de jouer contre mon frère parce que c'était un peu notre rêve, a dit Andrei. Ç'a probablement été l'une de mes plus belles journées. »
Peut-être que l'impossibilité de se côtoyer à l'extérieur de la patinoire cette saison a fait en sorte que les frères apprécient plus le temps passé ensemble sur la glace.
Ils préféreraient que les choses reviennent à la normale bientôt, mais pour l'instant, ils vont profiter des moments qu'ils peuvent partager.
« Bien sûr, nous aimerions pouvoir nous voir, mais c'est la vie en ce moment, a dit Brady. Espérons que si nous nous affrontons un peu plus tard cette année, les protocoles auront peut-être changé. C'est dommage pour le moment, mais c'est toujours génial de voir Matthew sur la glace, de voir comment il se porte et de voir à quel point il continue à progresser comme joueur. Il a été plaisant à suivre. »