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MONTRÉAL- Croyez-le ou non, la reconstruction des Rangers de New York tire à sa fin. Déjà.
La formation new-yorkaise est encore bien loin du but ultime qu'elle s'était fixé en annonçant clairement son plan de reconstruction, il y a deux ans, mais on peut voir que les fondations de la prochaine génération de Blueshirts sont très solides.

On a pu le constater lors de la remontée de deux buts que les Rangers ont orchestrée pour l'emporter 5-2 face aux Canadiens de Montréal, jeudi, mais ça devient surtout clair quand on jette un coup d'œil au classement.
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Grâce à ce neuvième gain de suite à l'étranger - un record de concession qu'ils ont amélioré - les Rangers sont désormais à deux points des Blue Jackets de Columbus et de la deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Est. À l'an 2 d'une reconstruction qui s'annonçait beaucoup plus longue, ç'a de quoi impressionner.
« L'organisation a fait de l'excellent travail au repêchage, a expliqué l'entraîneur David Quinn. L'état-major avait un plan à long terme bien précis, qui a été accéléré quelque peu quand ils ont ajouté Artemi Panarin et Jacob Trouba à l'équation. Ils sont jeunes et ils vont faire partie de l'équipe pour longtemps.
« Il y avait beaucoup de points d'interrogation en début de saison qui ont finalement tourné en notre faveur. Nous avons un bon noyau et il y avait beaucoup d'optimisme dans le vestiaire. Quand nous disions que nous visions les séries, il y avait beaucoup de sceptiques, mais nous croyions en cette équipe et nous y croyons encore. »
Avec raison. Depuis le 7 janvier - une séquence de 23 matchs - les Rangers sont à égalité avec les Bruins de Boston et le Lightning de Tampa Bay pour le plus grand nombre de victoires (16). Difficile, donc, de trouver une équipe plus en confiance et qui a plus le vent dans les voiles.
Difficile aussi de les imaginer rater le tournoi printanier au rythme où ils enchaînent les victoires. S'ils maintiennent le rythme à leurs 19 derniers affrontements prévus au calendrier, ils pourraient freiner leur séquence de printemps sans séries à deux. Ce n'est quand même pas la fin du monde.
« C'est certain que nous suivons attentivement le classement, a déclaré Ryan Strome, auteur de deux buts jeudi. C'est la nature humaine. Nous voulons participer aux séries, mais nous ne pouvons pas contrôler ce que les autres équipes vont faire. Nous devons faire le travail et nous avons la bonne approche.
« Nous gardons la tête légère et nous voulons rendre les chances intéressantes. Nous voulons jouer des matchs où il y a beaucoup à l'enjeu. Certaines équipes nous voient dans leur rétroviseur et c'est très plaisant de se retrouver dans notre position. »
Les jeunes comme Filip Chytil, Brett Howden, Kaapo Kakko, Adam Fox, Ryan Lindgren et compagnie ne peuvent quand même pas tout faire seuls. Quinn se fie encore beaucoup aux Chris Kreider, Mika Zibanejad, Panarin, Strome et Trouba pour mener les siens vers la victoire.
Face au Tricolore, les gros canons de l'équipe ont été plutôt invisibles au cours de deux premiers engagements, mais c'est le travail des jeunots des deux derniers trios qui ont permis à l'équipe de demeurer dans le coup. Quand les vétérans se sont réveillés en troisième, le CH n'a eu aucune chance.
C'est une simple question de complémentarité et un savant mélange entre la jeunesse et l'expérience.
« Nos deux derniers trios ont été très bons lors des deux premières périodes et nos deux meilleurs trios ont été affreux, a lancé le pilote. Sans eux, nous ne pouvons aller nulle part. Je leur ai dit que s'ils jouaient comme les jeunes, nous allions avoir une chance de gagner. C'est ce qu'ils ont fait et il faut leur attribuer du mérite. »
Vibrant plaidoyer
Parmi les points d'interrogation qui se sont transformés en belle surprise du côté des Rangers, on retrouve le défenseur de première année Adam Fox, qu'on a acquis en avril dernier contre deux choix au repêchage.
En 63 matchs, l'arrière de 22 ans totalise sept buts et 27 mentions d'aide et affiche un différentiel de plus-19. Il a terminé sa soirée de travail contre la formation montréalaise avec un but, une passe et la première étoile du match.
Son nom n'est pas souvent mentionné dans les discussions entourant la course au trophée Calder, mais il n'aurait assurément pas de misère à mettre la main dessus si ses coéquipiers avaient le droit de vote.

« Je pourrais vous parler de son talent pendant dix minutes, a commenté Strome. Il est tellement confiant et calme pour un joueur qui vient d'arriver dans la Ligue. Il affronte de très bons joueurs et il réussit à produire en même temps. Ça en dit beaucoup sur le genre de joueur qu'il est. »
« Je n'entends pas assez son nom être mentionné pour le titre de la recrue de l'année, a renchéri Quinn. Je me fous des statistiques. C'est difficile de trouver une recrue qui est aussi solide que lui dans la LNH en ce moment. Les joueurs de cette ligue le remarquent, non seulement en raison de sa production, mais à cause des choses qu'il fait bien défensivement. »