On a encore frais à la mémoire le cas de l'attaquant Matt Duchene de l'Avalanche du Colorado, la saison dernière. Tout le monde savait qu'il voulait partir et finirait par être échangé. Il s'est présenté au camp à reculons, mais en ayant une bonne attitude. Des coéquipiers ont pu chuchoter : « On sait qu'il ne veut plus être avec nous et on ne devrait pas le faire jouer ». Il a vaqué à ses affaires comme si de rien n'était et il a connu un bon début de saison, avant d'être finalement échangé aux Sénateurs d'Ottawa en novembre. Tout ça pour dire que ça peut être possible comme situation, mais sûrement pas souhaitable. On a pu constater lundi qu'un poids énorme avait disparu, tant du côté des dirigeants des Canadiens que des joueurs. La situation était malaisante.
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Les Canadiens ne veulent pas fournir de détails du conflit qui a été à l'origine du divorce. Je trouve qu'ils devraient le faire. Le public serait en droit d'en savoir davantage. Je ne les blâme pas toutefois, c'est le monde dans lequel on vit. Mais tout finira par se savoir de toute façon et tu parais plus mal quand l'information ne vient pas de toi.
Pour ce qui est de l'échange, j'estime que les Canadiens sortent gagnants à moyen et à long terme. Mais à court terme, les Golden Knights de Vegas ont eu ce qu'ils veulent. Ils vont demeurer de sérieux aspirants pour les grands honneurs, avec Pacioretty et l'embauche cet été de Paul Stastny. C'est une bonne transaction pour eux.
C'est également un bon coup pour les Canadiens. On dit beaucoup de bien du jeune Nick Suzuki, qui a été un choix de premier tour en 2017 (no 13). Il peut faire sa marque dans la LNH dans le groupe des six premiers attaquants d'une équipe.
L'autre joueur obtenu dans la transaction, l'attaquant Tomas Tatar, est excellent. Il a été décevant au cours de son bref passage chez les Golden Knights, mais il amorce à l'âge de 27 ans les plus belles années de sa carrière. Le CH a de plus ajouté à sa banque un choix de deuxième tour en 2019.
Quant à Pacioretty, je n'ai rien contre lui, mais ses plus belles années sont derrière. Il ne se rapprochera plus des statistiques de ses bonnes saisons. Qu'on le veuille ou pas, je parle par expérience, quand tu atteins la trentaine en âge (NDLR : Pacioretty aura 30 ans en novembre), c'est plus difficile. Tu avances moins vite dans une ligue de patineurs.
Qui plus est, pour retenir ses services pour longtemps, les Canadiens auraient dû lui consentir un lucratif contrat à environ 7 millions $ par saison. Ç'aurait été beaucoup d'argent.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, Journaliste principal LNH.com*