Nylander TOR scoing in Styles

TORONTO — « Willy Styles » fait ce qu’il veut actuellement, et on ne peut qu’en être témoins.

Parlez-en à l’entraîneur des Maple Leafs de Toronto Craig Berube.

Willy Styles est le surnom donné à l’attaquant William Nylander par Joe Thornton quand les deux étaient en isolement avec quelques autres coéquipiers des Maple Leafs dans une maison de Toronto durant la pandémie.

Le surnom suggère que Nylander trace sa route comme il l’entend, ce dans quoi l’excentrique Thornton peut se reconnaître.

Berube l’a découvert cette saison, sa première comme entraîneur des Maple Leafs.

Questionné mercredi sur ce qu’il a appris de Nylander à sa première saison derrière le banc de Toronto, Berube a éclaté de rire.

« Il se concentre à jouer. Et il ne veut pas que je lui parle », a répondu Berube après la victoire de 4-3 de Toronto contre les Panthers de la Floride dans le match no 2 de la deuxième ronde dans l’Association de l’Est. « Je devrais probablement le laisser tranquille. »

Surtout avec la manière dont il joue actuellement.

Le but de Nylander en deuxième période du match no 2 lui en confère six depuis le début des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, ce qui le place au troisième rang de la LNH derrière Mikko Rantanen (8), des Stars de Dallas, et Nathan MacKinnon (7), de l’Avalanche du Colorado. Il s’agit d’un sommet pour un joueur des Maple Leafs en séries depuis que Joe Nieuwendyk en a obtenu six en 2004, alors que Nylander avait 8 ans.

Aujourd’hui âgé de 29 ans, il est devenu le premier joueur de Toronto dans les 22 dernières années à inscrire cinq buts en l’espace de trois rencontres de séries, rejoignant Alexander Mogilny, qui a réussi l’exploit lors des trois premières parties des quarts de finale d’association contre les Flyers de Philadelphie en 2003.

Son entraîneur et ses coéquipiers souhaitent que ça se poursuive quand la série reprendra au Amerant Bank Arena pour le match no 3 vendredi (19 h HE; TVAS, CBC, SN, MAX, truTV, TNT). Les Maple Leafs mènent la série 2-0.

Les Maple Leafs peuvent s’attendre à une ambiance survoltée quand les champions en titre de la Coupe Stanley reviendront à la maison avec quelque chose à prouver. Mais ça ne donnera pas le trac à Willy Styles. Bien peu de choses le lui donnent.

« Rien ne le perturbe, a ajouté Berube. Il ne ressent pas la pression. Et je pourrais me tromper, mais c’est ce que je vois. La scène n’est jamais trop grande pour lui. Il se nourrit de ça, selon moi, et il a hâte. Il veut vivre ces situations critiques.

« Il a tout un talent avec ses mains. Il a des mains exceptionnelles et tout un coup de patin, avec ses changements de direction et tout le reste. Il est véritablement un joueur d’élite. »

Et il le fait avec style.

Il s’est rendu à l’aréna avec le même costume beige et blanc lors des trois dernières rencontres. Il a marqué au moins un but dans chaque partie – trois victoires de Toronto.

« C’est le premier dans mon garde-robe en ce moment », a-t-il lancé après la partie. « Nous verrons (si je l’amène en Floride). Peut-être que je vais y penser un peu plus longuement en faisant mes valises. »

FLA@TOR, #2: Nylander et Pacioretty font la paire

Soit dit en passant, il ne portait pas de chandail lors de son entrevue avec les médias. C’est une habitude dont il a hérité de Thornton.

« Quand vous êtes aussi attirant que nous, pourquoi en auriez-vous besoin? », a lancé Thornton en riant à LNH.com lors de la cérémonie du retrait de son chandail à San Jose en décembre.

Ce n’est qu’un autre exemple qui montre que Willy Styles est bien dans sa peau.

Parfois, vous pouvez le croiser dans le métro au centre-ville de Toronto quand il se rend aux matchs. Il est souvent aperçu en train de promener ses chiens. Celui qui semblait auparavant discret n’a plus peur d’être dans l’œil du public.

Quand les Maple Leafs ont joué à Stockholm à la Série globale 2023, il a été traité en rock star et il a réagi avec générosité, acceptant de signer des centaines d’autographes dans un magasin de sport du centre-ville et effectuant de nombreuses entrevues avec les médias locaux suédois.

Mais quand la rondelle tombe, c’est le moment pour lui d’être sérieux, comme en ce moment.

À cet égard, Nylander, qui est à égalité avec le capitaine des Oilers d’Edmonton Connor McDavid au deuxième rang des pointeurs de la LNH en séries avec 13 points (six buts, sept passes), sait trop bien avec quelle vigueur les Panthers vont jouer à domicile.

« C’est difficile d’affronter la Floride, a-t-il noté. Ils forment une excellente équipe. Ce prochain match sera une énorme bataille. Chaque partie a été serrée, donc nous nous concentrons sur la prochaine.

« Ils pratiquent un style agressif. Et ils sont très bons. Nous avons obtenu des bonds favorables. Ça arrive, parfois. »

Si Nylander est peut-être encore sous-estimé par certains, ses coéquipiers sont épatés par ses performances. Le vétéran Max Pacioretty, qui joue sur le deuxième trio avec Nylander et John Tavares, fait partie de son fan-club.

« Je n’ai pas les mots, car il y en a tellement pour le décrire », a dit le joueur de 36 ans. « Il est partout sur la glace chaque soir. Il est toujours bien placé et il travaille extrêmement fort. On oublie souvent cet aspect parce qu’on est subjugués par son talent.

« Il joue du très bon hockey actuellement. »

Au passage, il aide cette édition des Maple Leafs à écrire sa propre histoire. C’est la première fois que les Maple Leafs ont eu plus d’une avance de 2-0 dans une série quatre de sept dans la même édition des séries en 62 ans, la sixième fois dans l’histoire de la concession (1945, 1948, 1949, 1962, 1963).

C’est quelque chose qu’il chérit, même s’il ne le démontre pas toujours.

Il y a six ans, toutefois, il l’a montré.

À ce moment-là, il respirait la confiance quand il est entré dans la salle d’entrevue de LNH.com pour la tournée des médias européens des joueurs de la LNH 2019 à Stockholm.

« Mon objectif est de dominer », avait-il lancé, non sans bravade.

C’était du Willy Styles à l’état pur.

Et aujourd’hui, il passe de la parole aux actes.

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