TORONTO – Au rythme auquel s’accumulent les preuves, il faudra commencer à se rendre à l’évidence : il y a peut-être bel et bien quelque chose de différent chez les Maple Leafs de Toronto.
Différent, d’abord parce que cette équipe démontre depuis quelques semaines qu’elle peut jouer à peu près tous les types de matchs, qu’ils soient offensifs, défensifs, physiques, serrés, rocambolesques ou à sens unique. Mais surtout parce qu’elle surmonte l’adversité avec un calme étonnant.
Elle en a encore fait la démonstration, mercredi, dans une victoire de 4-3 lors du deuxième match face aux Panthers de la Floride – un autre court gain qui lui a permis de prendre les devants 2-0 dans la série.
« Les gars ont fait du bon travail, a résumé l’entraîneur Craig Berube au podium. Ils ont rivalisé, bagarré. Ils ont bloqué des tirs. Ils ont fait tout ce que nous devions faire pour connaître du succès. »
Ça peut paraître banal, mais ce sont souvent ces éléments de base qui n’étaient pas respectés, ces dernières années, lors des déconfitures printanières. Avec la nouvelle culture – en grande partie l’œuvre de Berube – les Maple Leafs sont désormais plus près de la finale d’association qu’ils ne l’ont été en 21 ans.
Malgré un deuxième match fort imparfait. C’est un peu la beauté de la chose.
La formation torontoise a concédé l’avance deux fois plutôt qu’une. Elle a été embouteillée dans son territoire pendant de longues minutes, surtout en troisième période, et a dû s’en remettre au brio de Joseph Woll probablement plus souvent qu’elle ne l’aurait souhaité.
Le revers de la médaille : elle a comblé deux retards d’un but pour finalement prendre les devants pour la première fois en fin de deuxième période. Et quand les Panthers ont créé l’égalité en début de troisième, les Maple Leafs ont répliqué 17 secondes plus tard par l’entremise de Mitch Marner.
Pas d’écroulement. Pas de nervosité. Une réponse rapide, qui a fait la différence.
« Nous essayons de garder notre calme dans ces moments, a souligné Marner. Nous savons que les matchs iront toujours en montagnes russes. Nous affrontons toute une équipe. On sait qu’elle n’abandonnera pas. Pour nous, c’est de ne pas se laisser emporter par les émotions. On ne peut rien changer au passé.
« Il faut rester dans le moment présent, sauter sur la patinoire et faire ce qu’on a à faire. »
Cela fait maintenant trois matchs de suite que les Leafs mettent cette philosophie en application.
Dans le sixième match de la série face aux Sénateurs d’Ottawa, Max Pacioretty a marqué le but gagnant 101 secondes après le but égalisateur de David Perron. Dans le premier match contre les Panthers, Morgan Rielly a touché la cible 19 secondes après que Seth Jones eut réduit l’écart à 2-1 en première période.
« Il faut savoir gagner dans différentes situations, a observé Pacioretty. Il ne faut pas s’en faire avec le passé et ce que nous ne contrôlons pas. Les bonnes équipes trouvent le moyen de gérer cette adversité. »
Sans l’aide de Woll, les Maple Leafs auraient peut-être eu plus de difficulté à gérer cette dite adversité. Le gardien a repoussé 22 tirs dans cette victoire, mais aucun n’aura été plus menaçant que celui de Mackie Samoskevich en milieu de troisième période. Woll a sauvé les meubles du bout du patin, à ce moment.
« Cet arrêt a été énorme, a dit William Nylander, qui a touché la cible. Il a encore bien joué, ce soir. C’est ce dont on a besoin. Tout le monde doit tout donner. »