Hutson Mesar badle Lepage

Comme toute bonne équipe engagée dans un processus de reconstruction, les Canadiens de Montréal et ses dirigeants auront à nouveau de quoi à se mettre sous la dent au Championnat mondial junior.

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Après y avoir envoyé une délégation de cinq espoirs, l'été dernier, voilà qu'ils compteront sur six représentants répartis dans autant d'équipes. Toujours d'âge junior, l'attaquant slovaque Juraj Slafkovsky aurait lui aussi pu s'y retrouver, mais l'organisation a jugé qu'il serait mieux servi dans la grande ligue.
« Nous pourrions débattre des deux possibilités, mais ce que nous voyons récemment de "Slaf", nous voulons privilégier la continuité avec lui », a récemment affirmé l'entraîneur Martin St-Louis.
À quelques jours du début du tournoi, jetons un œil sur les intrigues qui concernent les représentants de la Sainte-Flanelle qui seront présents à Halifax et à Moncton.

1. Adam Engstrom (92e au total en 2022) et l'absence de Simon Edvinsson

Comme le grand espoir en défense des Red Wings a refusé l'invitation de la Suède afin de poursuivre son développement dans la Ligue américaine, un poste d'importance se retrouve vacant du côté gauche de la ligne bleue suédoise. Ça pourrait bien sourire à Engstrom à sa première participation.
L'arrière de 19 ans a dominé le circuit junior suédois avec Rögle en début de saison - 13 points, dont quatre buts, en sept matchs - et s'est ainsi mérité une promotion avec le grand club, dans la SHL. Maintenant que le vent souffle dans ses voiles, il sera intéressant de voir quel rôle lui sera confié, et surtout s'il sera en mesure de s'imposer offensivement contre des joueurs de son groupe d'âge.

2. Lane Hutson (62e au total en 2022) et le « mâle alpha » Luke Hughes

Les attentes envers le défenseur américain sont extrêmement élevées depuis que certains observateurs ont commencé à comparer ses statistiques dans la NCAA avec celles de certains des meilleurs arrières de notre époque, comme Cale Makar et Adam Fox. Bienvenue à Montréal!
Dominant dans un rôle offensif avec l'Université de Boston - 18 points, dont sept buts, en 16 matchs - Hutson devra être utilisé dans ses forces pour se démarquer. Le problème, c'est que Luke Hughes risque fort bien d'être envoyé dans la mêlée dans à près toutes les situations, dont en avantage numérique. Restera-t-il des tâches pour Hutson? Dossier à suivre.

3. Oliver Kapanen (64e au total en 2021) et la pression de produire

Si l'on se fie à ce que l'on a vu lors des premiers matchs préparatoires, Kapanen occupera un rôle central au sein de cette attaque finlandaise. Il y aura bien sûr de gros noms comme Brad Lambert et Joakim Kemmel, mais c'est à lui qu'on a confié le centre du premier trio jusqu'à maintenant.
On vante beaucoup les instincts défensifs et l'intelligence au jeu de Kapanen depuis son année de repêchage, mais il est plus rare qu'on parle de son talent offensif. Lors du tournoi estival, il avait occupé un poste sur les trios de profondeur de l'équipe et avait surtout obtenu des missions défensives. Auteur de sept buts et autant d'aides en 32 matchs dans la Liiga, il pourrait connaître une éclosion offensive dans ce tournoi.

4. Filip Mesar (26 au total en 2022) et le rôle de grand frère

L'attaquant slovaque arrivera assurément à Moncton avec beaucoup de confiance : lors des quatre matchs précédant son départ, il a amassé quatre buts et autant d'aides avec les Rangers de Kitchener dans la Ligue de l'Ontario (OHL). Un timingparfait pour démarrer le tournoi sur les chapeaux de roue.
Au sein d'une attaque qui pourrait compter jusqu'à quatre espoirs admissibles au prochain repêchage, dont la tête d'affiche Dalibor Dvorsky, il sera l'un des vétérans à suivre. La Slovaquie risque somme toute de manquer un peu de punch, elle qui n'alignera que quatre attaquants appartenant à des équipes de la LNH, en plus du défenseur Simon Nemec, le deuxième choix au total du dernier encan.

5. Vinzenz Rohrer (75e au total en 2022) et un tournoi qui s'annonce ardu

Mettons tout de suite une chose au clair, le tournoi à venir ne sera probablement pas le meilleur contexte pour évaluer l'attaquant autrichien et tenter de faire des projections sur l'apport qu'il pourrait avoir au prochain niveau. Seul joueur repêché de son équipe, il aura fort à faire pour tirer son épingle du jeu.
Surtout que l'Autriche devra se mesurer à des puissances comme le Canada, la Suède et la République tchèque en ronde préliminaire. Son match le plus prenable sera contre l'Allemagne, et encore. Rohrer pourrait tout de même surprendre, lui qui connaît une excellente deuxième saison avec les 67's d'Ottawa dans la Ligue de l'Ontario avec une récolte de 32 points, dont 11 buts, en 26 rencontres.

6. Joshua Roy (150e au total en 2021) et des attentes revues à la baisse

En regardant la composition des trios de l'entraîneur Dennis Williams, l'attaquant risque de ne pas évoluer bien souvent sur le top-6 de la formation canadienne, comme il l'avait fait par moments à l'été. Cela n'empêche pas qu'il sera une excellente source de production secondaire, flanqué de Nathan Gaucher et de Zach Dean.
Le Québécois avait amassé trois buts et cinq aides en sept matchs pour aider le Canada à décrocher l'or en août, et avait connu ses meilleurs moments lorsqu'il était entouré de joueurs hargneux et énergiques. C'est exactement ce qu'il retrouvera avec ses homologues de la LHJMQ, mais comme il ne devrait pas avoir de responsabilités en avantage numérique, il serait tout à fait normal que sa production diminue quelque peu.