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Il est plutôt rare que l'on doute de la puissance de la formation canadienne à l'aube d'un Championnat mondial junior. Avec le bassin de talent disponible à toutes les positions, les têtes dirigeantes n'ont pas trop à se creuser l'esprit pour former une équipe bien équilibrée pouvant aspirer aux grands honneurs.

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C'est encore plus vrai cette année. Après une édition estivale au cours de laquelle plusieurs gros noms manquaient à l'appel, l'unifolié pourrait difficilement compter sur plus de profondeur pour tenter de défendre son titre acquis en prolongation contre la Finlande, en août dernier.
Au point où l'on peut se demander s'il y a une faille dans cette équipe, si son principal défi ne sera pas simplement de garder la tête froide malgré une ronde préliminaire qui s'annonce assez facile.
À quelques jours du début du tournoi, analysons cette édition d'un peu plus près.
Du talent à revendre en attaque
Brennan Othmann* (NYR) - Shane Wright* (SEA) - Connor Bedard (2023)
Adam Fantilli (2023) - Logan Stankoven (DAL) - Dylan Guenther* (ARI)
Zach Dean* (VGK) - Nathan Gaucher (ANA) - Joshua Roy (MTL)
Reid Schaefer* (EDM) - Caedan Bankier (MIN) - Zack Ostapchuk (OTT)
Colton Dach (CHI)
Avec Connor Bedard et Adam Fantilli, les potentiels deux premiers choix d'une cuvée 2023 que l'on dit extrêmement talentueuse, l'attaque des Canadiens est déjà entre bonnes mains.
Ajoutez à ces deux-là cinq choix de première ronde, dont deux qui ont amorcé la saison dans la LNH - Shane Wright avec le Kraken de Seattle, et Dylan Guenther avec les Coyotes de l'Arizona. Pas besoin de s'étendre bien longtemps pour en venir au constat que la force de frappe de l'équipe sera exponentielle.
Derrière le talent de pointe, les décideurs se sont assurés de pouvoir compter sur de la profondeur offensive - accessoirement sur le meilleur pointeur de la LHJMQ l'an dernier en Joshua Roy - mais aussi sur des joueurs de rôle pouvant remplir des missions défensives et saupoudrer de la robustesse au besoin.
On peut d'ailleurs sentir l'influence du pilote Dennis Williams (Silvertips d'Everett, WHL) sur la sélection des attaquants de profondeur. Schaefer (6 pi 4 po, 219 lbs), Bankier (6 pi 2 po, 190 lbs), Ostapchuk (6 pi 3 po, 198 lbs) et Dach (6 pi 4 po, 205 lbs) peuvent tous entrer dans la catégorie « bœufs de l'Ouest », et risquent d'être difficiles à affronter.
Pas de doute, cette attaque marquera des buts. Contre des nations moins nanties comme la Tchéquie, l'Autriche et l'Allemagne, en ronde préliminaire, il faudra s'attendre à des festivals offensifs.
\ indique un choix de première ronde au repêchage
De grandes tours à la ligne bleue
Ethan Del Mastro (CHI) - Olen Zellweger (ANA)
Nolan Allan\
(CHI) - Brandt Clarke* (LAK)
Kevin Korchinski* (CHI) - Jack Matier (NSH)
Tyson Hinds (ANA)
Le Canada a mis sur pied une brigade imposante et pesante, s'il en est une. Outre Zellweger, qui à 5 pieds 10 pouces et 182 livres passe pour un joueur de petite taille, les six autres arrières surpassent les 6 pieds 2 pouces et font osciller la balance au-delà des 185 livres. On pourrait se poser des questions au chapitre de la mobilité, mais à l'époque des défenseurs modernes, ça ne devrait pas être un problème.
Il sera fort intéressant de voir ce que pourra accomplir Zellweger après avoir terminé au deuxième rang des pointeurs de l'équipe canadienne cet été avec une récolte de deux buts et neuf aides. Avec la force de frappe offensive, on peut s'attendre à une production accrue de la part du quart-arrière.
L'espoir des Ducks pourrait aspirer à établir une nouvelle marque pour les points en un tournoi par un défenseur canadien. Bryan McCabe, en 1995, et Alex Pietrangelo, en 2010, ont jusqu'ici connu les meilleures prestations avec des récoltes de 12 points.
L'ajout de Brandt Clarke, étonnamment retranché cet été, sera plutôt intrigant pour la dynamique de la ligne bleue canadienne. Le huitième choix du repêchage de 2021 - l'un des deux droitiers avec Matier - a lui aussi les qualités offensives pour diriger un avantage numérique, ce qui offre de belles options à Williams.
Somme toute, le groupe assemblé en défense assure un bel équilibre entre des défenseurs au flair offensif évident et des arrières fiables défensivement.
Des gardiens qui ont tout à prouver
Benjamin Gaudreau (SJS)
Thomas Milic (2023)
S'il faut vraiment identifier un point d'interrogation dans cette équipe, il faut regarder du côté des deux portiers sélectionnés - comme c'est très souvent le cas. Mais derrière une formation aussi talentueuse et équilibrée, il est rare que le gardien devienne réellement un problème une fois le tournoi commencé.
Fidèles à leurs habitudes, les dirigeants canadiens ont préféré y aller avec des portiers ayant fait leurs preuves dans l'uniforme unifolié au Championnat mondial des moins de 18 ans. Gaudreau avait obtenu la pole au printemps 2021 et avait ultimement mené les siens à la médaille d'or.
Ses statistiques personnelles laissent toutefois à désirer cette saison avec le Sting de Sarnia (OHL). Il affiche une moyenne de buts alloués de 3,62 et un taux d'efficacité de ,868 en 22 matchs alors que son équipe se retrouve dans le premier tiers du classement général.
Milic (moyenne de 2,35; pourcentage d'arrêts de ,919) fait beaucoup mieux avec les Thunderbirds de Seattle, qui font quant à eux partie des puissances de la Ligue de l'Ouest. Il pourrait donc légitimement aspirer au poste de gardien no 1, même si son homologue lui a déjà été préféré par le passé.
Williams a indiqué que les deux hommes se partageront la tâche lors des matchs préparatoires, ce qui indique que sa décision en vue du premier match du tournoi risque d'être basée sur leur rendement des prochains jours.