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Le défenseur des Gulls de San Diego dans la Ligue américaine de hockey (LAH), Simon Benoît, a causé une énorme surprise en se taillant un poste à l'âge de 20 ans dans l'antichambre de la LNH. Personne n'aurait pu imaginer que le jeune homme jamais repêché puisse faire sa place aussi prématurément, surtout après une pénible saison sur le plan collectif avec les Cataractes de Shawinigan la saison dernière. Pourtant, le voilà bien en selle dans le club-école des Ducks d'Anaheim.

Quand on vous dit que Benoît a causé une surprise de taille, ce n'est pas de la frime. Il n'a disputé que trois saisons au niveau junior, toutes à Shawinigan, dans un rôle axé sur la défensive. Il n'a jamais été l'auteur de grandes prouesses offensives et dans une saison difficile l'an dernier, il a terminé avec une fiche de moins-37! Pourtant, les Ducks avaient les yeux sur lui et les occasions se sont présentées dès le camp de perfectionnement de l'équipe.
« J'ai réussi à monter les échelons rapidement. On m'a d'abord invité au camp de perfectionnement et ç'a très bien été. J'ai donc pu participer au camp des recrues avant qu'on décide de me garder à San Diego (avec un contrat de la LAH en poche). J'avais l'intention de faire l'équipe, mais je peux comprendre que pour bien des gens, le fait que je sois déjà rendu ici à 20 ans peut s'avérer une surprise », a raconté avec modestie le natif de Laval.
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Benoît ne cesse d'impressionner depuis le début de la saison au sein d'une des bonnes formations du circuit depuis Noël. Au moment d'écrire ces lignes, il revendiquait 12 points en 49 matchs avec une fiche de plus-16. Son différentiel le place au troisième rang chez les défenseurs recrues du circuit à ce chapitre. Il forme d'ailleurs une bonne paire avec le Suédois Jacob Larsson.
« Je suis content de comment ça se passe cette année, mais je ne dirais pas que c'est au-delà de mes espérances, car c'est ce que je désirais. Je suis loin de m'asseoir là-dessus, par contre. Il y a encore beaucoup de chemin à faire avant que je joue mon premier match dans la Ligue nationale. Chaque jour, j'essaie de travailler plus fort et d'améliorer certains petits détails dans mon jeu. Le but dans ma vie, c'est de jouer en haut », a continué Benoît.
Un environnement propice au développement
Congédié par le Rocket de Laval au terme de sa saison inaugurale, l'entraîneur Sylvain Lefebvre n'a pas tardé à se trouver du travail comme adjoint de Dallas Eakins à San Diego. Benoît ne tarit d'ailleurs pas d'éloges à son endroit.
« Sylvain a énormément d'expérience chez les professionnels, autant comme joueur que comme entraîneur. Nous faisons beaucoup de vidéo ensemble et on a une excellente relation. Je suis content de pouvoir profiter de la présence d'un coach québécois dans un environnement anglophone », a vanté le défenseur gaucher au sujet du gagnant de la Coupe Stanley en 1996 chez l'Avalanche du Colorado.
Chez les Gulls, Benoît fait partie d'une nouvelle vague de jeunes joueurs à s'être greffée à l'équipe au cours des derniers mois. Les Max Jones, Troy Terry et Josh Mahura ont suffisamment impressionné pour se mériter un rappel dans la LNH. Pendant ce temps, des vétérans de la trempe d'Adam Cracknell, Ben Street, Patrick Eaves et Korbinian Holzer se retrouvent dans la Ligue américaine et amènent beaucoup de leadership.
Une séquence de 15 matchs de suite avec au moins un point du 14 décembre au 19 janvier a permis aux Gulls de se placer confortablement en position de participer aux séries.
Tout ça, dans un environnement comme celui de San Diego, là où il ne pleut pratiquement jamais. Pourtant, n'allez pas croire que les gens ne se déplacent pas en masse pour assister aux parties de l'équipe. Au contraire. Les Gulls attirent régulièrement plus de 12 000 spectateurs à leurs matchs, ce qui en fait l'une des concessions les plus solides du circuit.
« J'ai été vraiment surpris de voir à quel point les gens aiment le hockey ici, a constaté Benoît. On entend souvent que les joueurs de la Ligue nationale aiment jouer ici en raison du climat d'abord, mais aussi parce qu'ils passent un peu inaperçus. En Californie, le hockey n'est pas le principal intérêt (dans le monde du sport). Malgré tout, c'est vraiment surprenant de voir la qualité des partisans qui se déplacent à nos matchs. On se sent vraiment appuyés par nos partisans. C'est très bruyant. »
Benoît file vraiment le parfait bonheur à San Diego. Un saut prématuré et sûrement inattendu dans le monde du hockey professionnel, le tout bien entouré par un contingent de quatre francophones au sein de l'équipe (ses coéquipiers Kevin Roy et Alex Dostie, ainsi que les entraîneurs Sylvain Lefebvre et Jean-François Labbé). Difficile de trouver mieux.
« Et en plus, les plages sont tellement belles ici. À longueur d'année! », a bien ri le jeune défenseur au bout du fil.
Crédit photo : Gulls de San Diego