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BINGHAMTON, New York - La première saison professionnelle du Québécois Brandon Gignac fut de courte durée. Une déchirure ligamentaire à un genou a mis un terme prématurément à sa saison dans la Ligue américaine de hockey dès le mois de décembre. Pour le jeune homme originaire de Repentigny qui fait partie de l'organisation des Devils du New Jersey, il s'agissait d'une épreuve importante à traverser.
« C'était la première fois que je me blessais aussi sérieusement dans le hockey, a-t-il mentionné en entrevue avec LNH.com à Binghamton. Au début, je ne savais pas trop comment réagir face à ça. Je ne peux pas cacher que ce fut difficile mentalement. »

Une longue période de remise en forme s'est présentée à lui. Les Devils de Binghampton lui ont d'ailleurs permis de rentrer à la maison, sachant que la saison était perdue d'avance. C'est avec beaucoup d'ouverture que Gignac avoue avoir fait appel à un psychologue sportif pour l'aider à se remettre en forme entre les deux oreilles.
« Je devais apprendre à gérer la situation. Ce n'était pas la première saison professionnelle que je souhaitais. Je n'ai jamais été blessé dans le junior, alors c'est certain qu'il y avait beaucoup d'inconnu face à ça. Mon agence m'a dirigé vers un spécialiste en la matière de Toronto. Non seulement il est excellent dans ce qu'il fait, mais il me permet en plus d'améliorer mon anglais! », a dit Gignac en riant.
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Visiblement, cette décision n'a pas tardé à porter ses fruits. Après une première saison ayant pris fin le 13 décembre avec seulement trois petits points en 21 matchs au compteur, l'ailier gauche de 21 ans est revenu en force à Binghamton. Au moment d'écrire ces lignes, le choix de troisième tour du New Jersey en 2016 (80e au total) revendiquait 28 points en 50 rencontres, ce qui le place au quatrième rang des pointeurs de l'équipe.
Sans nécessairement cogner à la porte de la LNH dès cette saison, le Repentignois attend sa première chance dans la grosse ligue en prenant pour exemple quelques compatriotes qui ont déjà ouvert le chemin.
« Je suis juste content d'être de retour en forme. Ça va extrêmement bien ici à Binghamton. J'attends juste ma chance. Il n'y a pas de presse. Ce n'est pas un sprint, mais un marathon. Quand je regarde des gars comme (Jonathan) Marchessault ou (Yanni) Gourde… Ils ont attendu longtemps avant d'avoir leur chance. Un coup qu'ils ont percé, ils sont prêts à y rester. Ils vont avoir une belle carrière. »
De beaux souvenirs d'un passage réussi à Shawinigan
Gignac fait partie de cette lignée des anciens Cataractes de Shawinigan à avoir fait le saut rapidement chez les professionnels. Anthony Beauvillier et Samuel Girard l'ont fait à l'âge de 19 ans, mais il ne faudrait pas oublier d'autres acteurs importants de l'excellente cohorte shawiniganaise de 2015-2016 qui a terminé sa route en finale de la Coupe du Président. Dmytro Timashov, Dennis Yan, Gabriel Gagné, Simon Benoit, et Gignac ont tous accédé à la LAH à 20 ans, ce qui n'a pas permis aux Cataractes d'accélérer leur reconstruction en échangeant quelques éléments.
Le principal intéressé ne tarit pas d'éloges envers cette organisation qui occupe présentement le 16e rang dans la LHJMQ, le dernier donnant accès aux séries. Deux ans plus tard, la formation peine à se remettre des départs imprévus de certains de ses meilleurs éléments.
« C'est plate un peu pour eux, car ils n'ont jamais pu monnayer nos services. Les circonstances ont fait qu'on a eu nos chances de monter. C'est une excellente organisation qui développe bien ses joueurs. Notre défaite en finale (contre Rouyn-Noranda) a été dure à avaler. Ils avaient vraiment une bonne équipe, mais on croyait en nos chances (de gagner le championnat) », s'est remémoré Gignac.
Pour lui, le passage dans la LHJMQ demeure une excellente avenue pour le développement d'un athlète. À preuve, son frère William a aussi évolué dans le circuit Courteau de 2013 à 2017.
« C'est vraiment difficile de gagner dans cette ligue. Nous avions pourtant une excellente formation à Shawinigan, mais ce ne fut pas suffisant. Il y a vraiment de très bons joueurs dans la ligue et je remarque que plusieurs joueurs avec qui j'ai joué, que ce soit dans mon équipe ou ailleurs, ont déjà des rôles importants chez les professionnels. C'est intéressant de constater qu'on retrouve de plus en plus de Québécois dans la LNH », a constaté Gignac.
À Binghamton, les Devils devraient rater les séries pour une deuxième saison consécutive. La bonne nouvelle pour Gignac, c'est qu'il aura la chance de poursuivre le travail amorcé sur un des deux premiers trios de la formation dirigée par Mark Dennehy. Tant mieux pour ce passionné de hockey. Il n'a pas été suffisamment rassasié l'an dernier.