Arniel tentera de prolonger ces heureux débuts jeudi, lors du match no 3 de la série (21 h 30 HE; FDSNMW, ESPN2, SN, TVAS, CBC).
« Nous étions tous à l’aise avec lui cette année, surtout nous, les défenseurs, a affirmé Dylan Samberg. Il travaillait avec nous pour notre infériorité numérique l’an dernier. Il était déjà familier à nous tous, en plus d’être un excellent entraîneur. Il nous a menés là où l’on est aujourd’hui. Il effectue du très bon travail. »
La transition a été douce pour Arniel l’an dernier, lorsqu’il est passé d’un rôle d’entraîneur associé au rôle d’entraîneur-chef, 18 jours après que Rick Bowness ait annoncé sa retraite.
« Dès le jour où j’ai été embauché, la direction et moi étions favorables à ce que Scott prenne ma relève à mon départ, a révélé Bowness. Nous savions qu’il était l’homme de la situation. Je ne suis aucunement surpris de ce qui lui arrive. »
Arniel avait temporairement pris la barre des Jets deux fois par le passé, d’abord lorsque Bowness s’est rendu au chevet de sa femme Judy du 23 octobre au 22 novembre 2023, puis lorsqu’il a subi une intervention médicale en mars 2024.
« Je suis très heureux que Scott, son personnel et le reste de l’équipe connaissent une bonne saison, a déclaré Bowness. Je suis également heureux pour Chevy (Kevin Cheveldayoff, directeur général des Jets) et pour les partisans. Ça ne pourrait être mieux que ça pour eux. »
Arniel avait déjà été entraîneur-chef par le passé. Il a dirigé les Blue Jackets de Columbus de 2010 à 2012. Mais c’est surtout dans des rôles d’adjoint et d’associé qu’il a roulé sa bosse; d’abord chez les Sabres de Buffalo, de 2002 à 2006, chez les Rangers de New York, de 2013 à 2018, chez les Capitals, de 2018 à 2022, puis chez les Jets.
Lors de son embauche en mai dernier, Arniel a avoué qu’il avait déjà douté qu’il puisse redevenir, un jour, entraîneur-chef dans la LNH. L’entraîneur-chef des Blues, Jim Montgomery, lui avait déjà dit que si une deuxième chance se présentait, sa précédente expérience à la barre des Blue Jackets allait le rendre bien meilleur.
« La première expérience te fait grandir, et lorsque tu en vis une deuxième, comme c’était le cas pour lui cette année, tu es meilleur », a précisé Montgomery, qui évoluait au Manitoba dans la Ligue américaine (LAH) en 1999-00 lorsqu’Arniel y était entraîneur adjoint.
« Tu sais exactement comment tu veux gérer ton équipe. Et lorsque tu passes le temps qu’il a passé à être derrière le banc de plusieurs équipes, à apprendre de plusieurs entraîneurs, tu ne peux qu’être meilleur. Il l’a prouvé cette année. »
Montgomery a lui-même obtenu une deuxième chance, le 1er juillet 2022, lorsqu’il a pris les rênes des Bruins de Boston moins de trois ans après son renvoi des Stars de Dallas. Puis, il a obtenu une troisième chance avec les Blues le 24 novembre dernier, cinq jours après son renvoi des Bruins.
Arniel sent qu’il a bouclé la boucle en étant nommé entraîneur-chef des Jets l’an dernier. Il a été choisi par la première mouture des Jets au 22e rang au total du repêchage de 1981. Arniel a totalisé 338 points (149 buts, 189 aides) en 730 matchs de saison avec les Jets, les Sabres de Buffalo et les Bruins, puis six points (trois buts, trois aides) en 34 rencontres de séries.
« Il était un ailier nord-sud assez constant », se remémore l’ancien joueur et entraîneur Paul MacLean, qui a évolué avec Arniel chez les Jets de 1981 à 1986. « Il n’y avait pas beaucoup d’éclat dans son jeu, mais il était un bon patineur qui allait chercher les rondelles.
« Il n’était peut-être pas un aussi grand franc-tireur dans la LNH que le junior, mais il était très solide, complet et intense. Il a connu du succès. »
Arniel a ensuite goûté au rôle d’entraîneur à titre de joueur-entraîneur adjoint à Houston, dans la défunte Ligue internationale de hockey, en 1995-96. Le conseiller sénior du Kraken de Seattle, Dave Tippett, occupait le même rôle que lui dans l’équipe.
« Scott a toujours été un bon coéquipier, a affirmé Tippett. Il avait le pouls de la chambre. Nous étions encore très ‘’verts’’ quant aux stratégies. Quand tu deviens entraîneur à temps plein, c’est une autre paire de manches.
« Ce n’était quand même pas une situation facile pour nous deux, car nous étions à la fois joueurs et entraîneurs. C’est unique. Ç’a été une bonne leçon pour moi, parce que toute l’année, tu revêtis ton uniforme de joueur tout en développant des idées d’entraîneur. »
Après trois ans à être adjoint au Manitoba, Arniel a décroché son premier rôle d’adjoint dans la LNH aux côtés de Lindy Ruff chez les Sabres de Buffalo, en 2002. Il a occupé ce rôle jusqu’en 2006 avant de retourner au Manitoba, cette fois dans la chaise de l’entraîneur-chef, puis d’être embauché par les Blue Jackets quatre ans plus tard.
Le mandat d’Arniel à Columbus n’a peut-être pas été concluant, mais il n’était pas, pour autant, moins en demande dans la LNH. Il a travaillé aux côtés d’Alain Vigneault chez les Rangers de 2013 à 2018, aidant l’équipe à atteindre la finale de la Coupe Stanley en 2014 et la finale de l’Est l’année suivante.
« Le succès qu’il a connu rapidement à Winnipeg est le fruit de ses années de travail depuis qu’il a arrêté de jouer, a soutenu MacLean. Tout au long de son parcours, il a appris sur lui-même à plusieurs égards. Il a vu différentes manières de faire et différents types de personnalités. Ça l’a forgé. »
Arniel a même déjà donné au suivant. Le 29 juin 2018, Reirden a été nommé entraîneur-chef des Capitals, champions en titre de la Coupe Stanley, en remplacement de Barry Trotz. Il s’agissait d’un premier emploi d’entraîneur pour Reirden dans la LNH, alors il souhaitait s’entourer d’un adjoint d’expérience. Pour ses deux premières saisons, c’est Arniel qui a assumé ce rôle.
« Je voulais qu’il m’inculque sa préparation au quotidien, ou qu’il me le dise quand il aurait fait quelque chose différemment de moi, a expliqué Reirden. Chaque fois qu’il me faisait savoir qu’il ferait autre chose que ce que je proposais, je l’écoutais. Ç’a été très important pour moi. »
Ce fut toute une aventure qu’a vécue Arniel pour se rendre ici, à Winnipeg, à la barre des Jets, puis pour les mener à une saison record dès ses débuts dans ses nouvelles fonctions.
« C’est une opportunité incroyable qu’on m’a offerte, a-t-il conclu. Évidemment, les joueurs y sont pour quelque chose, par la manière dont ils ont joué tout au long de la saison. J’essaie de les laisser aller le plus possible, les laisser faire ce qu’ils font de mieux. »