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MONTRÉAL – Josh Anderson n’a aucune référence culturelle dans son enfance avec le classique de René et Nathalie Simard : « Tourne la page ». Mais quand il décrivait sa joie de représenter les Canadiens pour l’obtention du trophée Bill-Masterton, les paroles de cette chanson mythique des années 1980 nous revenaient à l’esprit.

« Je voulais juste tourner la page, a dit Anderson à quelques heures du match contre les Red Wings de Detroit, mardi au Centre Bell. J’entamais une nouvelle saison. J’aime jouer au hockey. J’avais comme mentalité que je devais tourner la page sur la dernière saison. J’ai reçu l’aide de plusieurs personnes à commencer par Marty (Martin St-Louis). Nous avons eu de bonnes conversations au cours de l’été. Il voulait que je redevienne le joueur que je pouvais être. J’avais besoin de jouer de bons matchs. Je ne voulais pas avoir de regrets. J’ai profité d’un nouveau départ pour me replacer sur les rails. »

« Pour tourner la page, je me suis concentré sur la vie en général, a-t-il continué. Je me suis rappelé aussi mes bons moments dans le passé. J’ai regardé des vidéos de la dernière saison. Je remarquais une chose. Je ne jouais pas si mal, mais je n’arrivais pas à placer la rondelle dans le filet. J’ai gardé une attitude positive pour me relever. Je sais ce que je peux procurer à mon équipe. »

À l’image du CH, Anderson avait besoin de vivre une reconstruction. Le numéro 17 devait oublier une saison 2023-2024 de misère. L’an dernier, l’Ontarien avait marqué son premier but de l’année à son 25e match. Il avait chassé son mauvais sort en touchant la cible dans un filet désert. Il avait terminé la dernière campagne avec une récolte de 20 points (9 buts, 11 passes), la pire production de sa carrière.

Pour recycler une phrase de St-Louis, « Josh est de retour » cette année. Malgré de nombreux bobos depuis le premier jour du calendrier, Anderson a participé à 77 des 78 matchs de son équipe. Il s’est absenté une seule fois samedi dernier pour des raisons personnelles.

Utilisé à l’aile droite aux côtés de Christian Dvorak et de Brendan Gallagher au sein du trio des vieux pour une grande majorité de la saison, l’attaquant de 30 ans a retrouvé une certaine touche offensive avec 27 points (15 buts, 12 passes). Mais au-delà des chiffres, il a surtout donné du rythme à l’équipe avec son implication physique (163 mises en échec) et il a rempli des missions importantes en infériorité numérique, un nouveau rôle pour lui.

Dans un tel contexte, Anderson s’inscrivait comme un candidat logique pour agir comme finaliste du CH pour le trophée Bill-Masterton. Cet honneur est décerné au joueur de la LNH ayant démontré le plus de persévérance, d’esprit sportif et d’engagement envers son sport.

« C’est un immense honneur, c’est spécial pour moi, a dit Anderson. Je vis une bonne saison, j’ai relevé plusieurs défis. Mais comme je le dis depuis le début de l’année, j’aime la croissance de notre équipe. »

« Il y a toujours des joueurs qui traversent des épreuves durant une saison, ce n’était pas toujours facile pour moi cette année, a-t-il poursuivi. Mais quand tu te bats pour une place en séries, tu veux y participer. Tu n’as pas toujours cette chance. Nous avons bâti une équipe spéciale cette année. Je désirais juste aider mon équipe à gagner. »

Anderson a reçu six des 10 votes de première place et récolté 25 points lors du scrutin auprès des membres de la section montréalaise de l’Association professionnelle des journalistes attitrés au hockey (PHWA). Il a devancé Brendan Gallagher (trois votes de première place et 21 points) et Patrik Laine (un vote de première place et sept points).

Un représentant par équipe est choisi à la suite d’un vote réalisé par les membres de la PHWA des 32 équipes de la LNH.

L’impact des partisans

Anderson a gagné en confiance cette saison grâce à son jeu en désavantage numérique. St-Louis a tiré une bonne carte en lui confiant ce mandat.

« J’aime le défi de ralentir les meilleures unités en avantage numérique, a-t-il mentionné. Je profite d’un meilleur temps de jeu et je joue des minutes importantes. »

À sa cinquième saison à Montréal, Anderson a maintenant assez d’expérience pour bien connaître les subtilités de cet exigeant marché. Il avait les yeux brillants en parlant de l’aide reçue par les partisans.

« Honnêtement, les partisans sont géniaux, a-t-il affirmé. Ils sont géniaux pas juste avec moi, mais avec toute l’équipe. Ils ont montré beaucoup de patience dans les dernières années. Mais quand tu gagnes, cette foule devient unique. C’est pour ça que j’aime autant cette équipe et cette ville. »