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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Le Rocket de Laval n’a rien fait pour calmer les attentes de ses partisans lors de sa première ronde des séries éliminatoires. Après un faux pas lors de son entrée locale à l’occasion du troisième match, la troupe de Pascal Vincent a enchaîné avec une brillante performance mardi soir pour montrer la porte de sortie aux Monsters de Cleveland.

Avant de songer à ses prochains rivaux qui s’annoncent encore plus coriaces, attardons-nous à certains aspects qui ont fait la différence pour permettre au Rocket d’accéder au troisième tour des éliminatoires de la Ligue américaine pour la deuxième fois de sa jeune histoire.

1. Logan Mailloux a levé son jeu d’un cran

Lorsqu’on mettait la table pour la série face aux Monsters, Logan Mailloux ne faisait peut-être pas partie des points clés à surveiller du côté de Laval. Pourtant, le grand arrière droitier vient de connaître une série du tonnerre, s’élevant au rang de défenseur numéro un de son équipe lors des quatre rencontres de la série.

« C’est peut-être le meilleur hockey qu’a joué Logan depuis le début de la saison », a louangé son entraîneur après le match de mardi soir.

Toute la saison, on a senti que le Rocket tentait d’ajouter plus d’outils au coffre de Mailloux afin qu’il puisse atteindre la LNH et y rester. Hésitant en début de saison lors de son court rappel à Montréal, l’Ontarien est demeuré à Laval pour le reste de la saison afin d’y parfaire son jeu. On l’a même retiré du jeu de puissance, où il a excellé lors de sa saison recrue, afin qu’il se concentre entièrement à son jeu défensif.

Ses statistiques personnelles en ont souffert (une saison de 33 points comparativement aux 47 récoltés la saison dernière) tout comme son moral au fil de la saison. On sentait bien que Mailloux peinait à retrouver ses repères, surtout qu’on lui avait retiré son pain et son beurre pour lui permettre de produire.

Puis on dirait que tout est tombé en place en séries éliminatoires, alors que Mailloux a vraiment fait la différence. Sa prise de décision avec la rondelle a été à point, tout comme sa façon de défendre son territoire. Sa paire complétée par William Trudeau a été la plus solide des deux côtés de la patinoire face aux Monsters, supplantant celle de David Reinbacher et Adam Engström.

La patience est peut-être en train de rapporter pour le choix de premier tour des Canadiens en 2021.

2. Jacob Fowler est à la hauteur des attentes

Il ne serait pas faux de prétendre que Jacob Fowler est l’espoir à la position de gardien de but le plus attendu à Montréal depuis le repêchage de Carey Price en 2005. Dix-huit ans après la sélection de Price, Fowler a vu sa cote augmenter significativement depuis trois ans après qu’on l’ait vu exceller d’abord à Youngstown dans la USHL, puis dans les rangs collégiaux américains à Boston College depuis deux ans.

Le voilà maintenant à Laval sur un contrat d’essai amateur afin de compléter la saison du Rocket et de participer aux séries. Arrivé sur l’île Jésus sans garantie de prendre part à des matchs, Fowler s’est finalement retrouvé sous les feux de la rampe en amorçant les séries à Cleveland pendant le rappel de Cayden Primeau à Montréal en remplacement de Samuel Montembeault.

Finalement, le jeune homme de 20 ans a été le gardien d’office lors des trois victoires du Rocket dans la série affichant une minuscule moyenne de buts alloués de 1,00 et un pourcentage d’arrêts de ,953.

Si on est honnête dans l’évaluation qu’on fait de son travail, on dira sûrement qu’il a été bien protégé à chacune de ses sorties et qu’il joue derrière une brigade défensive aussi talentueuse qu’expérimentée. Tout ça est vrai. Il faut tout de même rendre crédit à Fowler pour le calme démontré à chacun de ses départs et le peu de retours de lancers qu’il donne. Il rendra la tâche difficile à son entraîneur lorsqu’il devra statuer sur l’identité de son partant contre Rochester au tour suivant.

3. Laurent Dauphin, le chef de file

Le vétéran Laurent Dauphin vient de connaître une série du tonnerre contre Cleveland. En voilà un qui a su profiter de la période de repos d’une dizaine de jours avant d’amorcer les séries pour guérir quelques bobos et repartir la machine en force.

Ses six points en quatre rencontres le placent au deuxième rang des marqueurs de la LAH derrière Samuel Blais, qui a toutefois disputé deux matchs de plus. Son trio qu’il complète avec Alex Barré-Boulet et Sean Farrell n’a pas dérougi en séries et il s’agit d’une excellente nouvelle pour Pascal Vincent. Pour l’instant, aucune équipe n’a vraiment réussi à contrer l’une des meilleures unités du circuit en deuxième moitié de saison. Visiblement, ses succès sont en voie de se poursuivre dans le tournoi printanier.

En plus de constituer une menace constante à cinq contre cinq, Dauphin est utilisé à toutes les sauces sur les unités spéciales, ce qui en fait l’attaquant le plus utilisé de son équipe sur une base régulière.

À 30 ans, Dauphin n’hésite pas à dire qu’il joue le meilleur hockey de sa carrière et que la stabilité que lui a procurée son contrat à un volet de la Ligue américaine lui a été salutaire cette année. Il ne faudrait pas se surprendre qu’un contrat de la LNH l’attende à la fin de la saison, à Montréal ou ailleurs. Il ne pourra que bénéficier d’un long parcours en séries pour améliorer son sort en vue de la saison prochaine.

4. Une profondeur impressionnante

On savait avant même le début des séries que le Rocket miserait sur une importante profondeur en séries éliminatoires. Cette profondeur n’a été que renforcée par l’arrivée tardive de Fowler, des retours de blessures de Rafaël Harvey-Pinard et de Brandon Gignac, et la rétrogradation à la fin des séries des Canadiens du Finlandais Oliver Kapanen qui n’avait encore jamais joué à Laval avant le troisième match de la série face à Cleveland.

Pour l’instant, Pascal Vincent compose relativement bien avec l’abondance de personnel qu’il a sous la main. On ne trouvera pas beaucoup d’équipes dans l’histoire de la LAH qui peut se permettre de retrancher des choix de premier tour (Filip Mesar) et de deuxième tour (Riley Kidney et Luke Tuch) lors de matchs de séries, mais c’est pourtant le cas avec le Rocket. Même en défensive, les Noel Hoefenmayer et Zach Hayes ont fait la preuve qu’ils pouvaient amplement contribuer aux efforts de cette équipe cette saison. Ils n’ont pas de place dans la formation et devront s’armer de patience. Ajoutons à ça le cas de Cayden Primeau, mis de côté lors du quatrième match après avoir remporté 21 de ses 25 matchs de saison régulière!

Pour clore la série, Vincent a réuni sur son quatrième trio Jared Davidson, Florian Xhekaj et Owen Beck qui se sont partagé 63 buts au cours de la dernière saison. La troisième est celle des vétérans Tyler Wotherspoon et Gustav Lindstrom, des gars parfaits pour défendre une avance en troisième période. Autrement dit, l’équipe adverse ne peut se permettre la moindre présence de congé sur la glace pour espérer venir à bout d’une équipe qui ne manque pas d’ambition afin de remporter un championnat.

La série face aux Americans de Rochester débutera mercredi prochain, le 14 mai, et sera disputée sous le format trois de cinq. Les Lavallois disputeront leurs parties locales les 21, 23 et 25 mai.