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SAINTE-JULIE -- Max Pacioretty reste zen face à la situation précaire qu'il vit chez les Canadiens de Montréal, même s'il se doute fort qu'il est un capitaine en sursis. L'attaquant âgé de 29 ans a admis mardi qu'il a bien failli ne pas tenir son tournoi de golf annuel cet été parce qu'il craignait qu'il se passe « quelque chose ».
Le quelque chose en question, c'est évidemment un échange. Le nom de Pacioretty entretient les rumeurs depuis la conclusion de la saison dernière.
À l'aube de sa dernière saison contractuelle, le capitaine a indiqué qu'il n'y a pas de pourparlers en cours avec le CH, ce qui ne fera que raviver les rumeurs de l'imminence de son départ.

Le processus de séparation paraît irréversible depuis que les rumeurs de transaction l'impliquant se sont intensifiées au cours du repêchage en juin et qu'il a changé de conseiller (Allan Walsh à la place de Pat Brisson) « pour des raisons personnelles ».
Le logo des Canadiens était absent au tournoi de golf du capitaine présenté au Club de la Vallée du Richelieu, mardi. Les participants portaient une casquette ornée d'un grand P pour Pacioretty, tout simplement, ainsi que des vêtements neutres de couleurs bleu ou gris.
Les dirigeants de l'équipe, le propriétaire Geoff Molson, le directeur général Marc Bergevin et l'entraîneur Claude Julien, étaient présents afin de soutenir la cause.
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La poignée de main que se sont donnée Bergevin et Pacioretty a été expéditive et froide. Ils ont par la suite posé ensemble pour la postérité, mais là encore la scène a été tout sauf chaleureuse.
Devant les journalistes, Molson a qualifié la relation entre les parties de « correcte » (fine), ajoutant que ce n'était pas le bon moment pour parler de relations entre les joueurs et l'organisation.
« Nous avons hâte qu'il se présente au camp d'entraînement et il a tout autant hâte de son côté, a commenté Molson. C'est notre capitaine et il fait de belles choses pour notre équipe et notre fondation (Fondation des Canadiens pour l'enfance) aujourd'hui. Nous sommes heureux d'être ici et de le voir venir au camp. »
Ne voulant pas élaborer en lien avec le statut contractuel de l'Américain natif de New Canaan, au Connecticut, Bergevin a ajouté que c'était la routine habituelle « business as usual ».
« Nous sommes ici afin de soutenir Max et ce qu'il fait pour l'organisation. Il n'y a aucun problème pour nous. »
Pacioretty peut obtenir le statut de joueur autonome sans compensation à la conclusion de cette saison. Son nouvel agent, Allan Walsh, qui était à ses côtés mardi, a publié une mise au point de la situation sur Twitter.
« Pour être clair, même s'il y a eu plusieurs discussions au cours des deux derniers mois, il n'y a pas eu de négociations au sujet d'un nouveau contrat, a-t-il déclaré dans un gazouillis. Les Canadiens n'ont pas soumis aucune offre jusqu'à maintenant. Max a répété à plusieurs reprises qu'il adore Montréal et qu'il souhaite parapher une prolongation de contrat avec les Canadiens. »
Pacioretty a assuré qu'il n'y a malgré tout rien de « brisé » entre Bergevin et lui et être serein compte tenu des circonstances.
« Tout est correct. »

Le père de famille de trois enfants et d'un quatrième à venir en décembre a replacé dans une juste perspective la situation délicate avec laquelle il doit composer.
« C'est la vie. Il n'y a rien de parfait et tout n'est pas comme un grand fleuve tranquille. Je n'ai aucun contrôle sur la situation actuelle, mais vous savez tous combien j'apprécie de vivre à Montréal. J'y demeure en permanence. Mes enfants vont commencer l'école demain (mercredi) et nous avons très hâte. On me demande souvent si c'est bizarre d'être dans ma situation. Je réponds que je ne suis pas le premier à qui ça arrive. Il y a plusieurs joueurs à travers la Ligue qui se retrouvent dans la même situation toutes les années. C'est uniquement que ma situation est amplifiée en raison de la ville où je joue et de mon statut de capitaine dans l'équipe.
« Je comprends que ce soit un sujet chaud, mais au bout du compte je vis ma vie, a-t-il poursuivi. Mes enfants et celui à naître sont ce qui me comblent le plus de bonheur. Je me considère comme très choyé, je mène une très bonne vie. Je ne me fais aucun souci avec le reste. J'ai une famille formidable et je fais ce que j'aime le plus comme gagne-pain. Je n'ai aucune préoccupation. »
Évitant de susciter toute controverse, Pacioretty a mentionné en terminant qu'il aborde les journées une à la fois.
« Je suis le capitaine des Canadiens et mon devoir est de jouer pour l'équipe et de bien faire. Mon devoir aujourd'hui est de redonner à la communauté, d'être le visage de la concession. J'ai le privilège de faire une différence et c'est tout ce qui compte pour moi, pas ce qui peut se produire sur le plan hockey dans trois, six ou neuf mois. »
Les profits de l'événement mardi seront versés en parts égales à la Fondation des Canadiens pour l'enfance et à la Fondation Max Pacioretty.
« À l'automne, grâce à l'aide de ma fondation, l'Hôpital général de Montréal mettra en opération des appareils à la fine pointe de la technologie pour mieux comprendre les traumatismes crâniens, a expliqué Pacioretty. Ce sera un des seuls hôpitaux au monde doté d'équipements semblables. »