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Ce n'est pas nécessairement en regardant les pages de statistiques que le nom de Félix Bibeau ressort du lot. Mais quand on le voit à l'œuvre et qu'on sait ce qu'il est en mesure d'apporter dans un vestiaire, on comprend mieux pourquoi les Islanders de New York sont tombés sous son charme.

Quelques semaines après qu'il eut soulevé la Coupe du Président et la Coupe Memorial avec les Huskies de Rouyn-Noranda, la formation new-yorkaise n'a pas hésité à faire de lui son quatrième choix (178e au total) du dernier repêchage - à sa troisième année d'admissibilité.
C'est que même s'il n'est pas reconnu comme un grand joueur offensif, le patineur de 20 ans s'est bâti une solide réputation de travailleur acharné et de joueur des grandes occasions, comme l'indiquent ses cinq buts et une aide en cinq matchs au tournoi de la Coupe Memorial.
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« Avant le tournoi, je ne pensais même pas à me faire repêcher, a déclaré celui qui est désormais capitaine des Remparts de Québec. Plus on approchait du repêchage, plus il y avait d'équipes intéressées. Avec mon agent, on évaluait mes chances d'être repêché à cinq ou 10 pour cent.
« Plus tu te rends loin en séries, plus il y a de gens qui te regardent. J'ai bien fait et les recruteurs ont vu que je me levais dans les grands moments. C'est sûr que ça n'a pas nui. »
Sa tenue en séries - 14 buts et 15 aides en 20 matchs - a aussi attiré l'attention du directeur général et entraîneur-chef des Remparts, Patrick Roy, qui en a fait l'acquisition au cours de l'été. Un an après son retour à la barre de l'équipe, le pilote avait un plan en tête et Bibeau correspondait exactement à ce qu'il voulait.
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C'est en grande partie pourquoi il n'a pas hésité à le nommer capitaine dès sa première saison dans l'organisation québécoise.
« Ce qu'on voulait surtout dans notre cas, c'était de changer notre culture, a-t-il expliqué. Le fait d'amener un gars comme Félix, qui a d'excellentes habitudes de travail et qui est vraiment passionné, c'était important pour nous. Il va laisser un héritage dans cette organisation parce qu'il est un excellent mentor pour nos jeunes joueurs. »
Depuis qu'il est de retour du camp d'entraînement des Islanders - et qu'il a « toute sa tête à Québec » - Bibeau tente d'apporter toute l'expérience qu'il a acquise au cours de ses trois premières saisons dans la LHJMQ à Rouyn-Noranda.
Jusqu'ici, force est de constater que ça se déroule plutôt bien puisque les Remparts montrent une fiche de 8-4-0, malgré le fait qu'ils ont l'une des plus jeunes formations de la LHJMQ.
« Dans cette chambre-là, on est tous des gars qui veulent gagner, a dit le sympathique jeune homme. Patrick a mis l'équipe à son image et on se fait une fierté de travailler fort à chaque match. C'est en train de devenir notre marque de commerce.
« L'an dernier, on repoussait nos limites avec les Huskies et on continuait de s'améliorer même si nous étions déjà les meilleurs. C'est ça qui a fait en sorte qu'on a gagné à la fin et c'est ce qu'on veut faire ici. »
À l'image des Islanders
Ce qui est frappant, c'est que tout ce que raconte Bibeau - et ce qu'on dit à son sujet - ressemble drôlement à la philosophie que prône le directeur général Lou Lamoriello avec les Islanders.
Sans rien lui enlever, la troupe de Barry Trotz a atteint le deuxième tour des dernières séries éliminatoires non pas parce qu'elle compte sur grandes vedettes offensives, mais plutôt grâce à son travail méticuleux et à son jeu défensif presque parfait. C'est exactement le type de joueur qu'ils ont sous la main en Bibeau.

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« Ce n'est pas l'équipe la plus talentueuse, mais c'est l'une des équipes les plus travaillantes, a-t-il fait valoir. Je l'ai vu au camp; ce sont des pratiques très intenses. Je me retrouve dans cette identité-là, ce n'est pas inconnu pour moi. Je dois travailler parce que je ne peux pas me fier seulement à mon talent. »
Le patineur originaire de Mercier aurait pu faire le saut dans la Ligue américaine dès cette saison, mais les Islanders ont préféré le renvoyer dans la LHJMQ en raison d'un important embouteillage au sein du club-école. Il aura donc une année de plus pour peaufiner son jeu avant de passer à l'étape suivante.
« S'il veut un jouer dans la LNH un jour et dans la Ligue américaine dès l'an prochain, il doit amener une contribution autant offensive que défensive, a argué Roy. Connaissant Lamoriello et Trotz, je sais que c'est ce qu'ils recherchent. Félix cadre très bien avec leur philosophie. »

Dans le calepin

  • L'espoir des Penguins Samuel Poulin a connu toute une soirée de travail, dimanche, en récoltant deux buts et six aides dans une victoire de 9-4 du Phoenix de Sherbrooke face aux Cataractes de Shawinigan. Il a été nommé joueur de la semaine dans la LHJMQ grâce à ses six buts et six aides en trois matchs.
  • Après seulement quatre matchs dans la NCAA, l'espoir des Canadiens Cole Caufield s'est hissé au sommet du classement des buteurs du circuit avec six. Son équipe, les Badgers de Wisconsin, présente d'ailleurs la meilleure offensive du circuit avec une moyenne de 5,75 buts par match.
  • Philip Tomasino, le 24e choix au total du dernier repêchage, a signé son contrat de recrue avec les Predators de Nashville. Il connaît un départ canon avec les IceDogs de Niagara et mène l'équipe au chapitre des points avec une récolte de neuf buts et 14 aides en 12 matchs.

2020 sous la loupe

  • Mauvaise nouvelle pour Lukas Cormier et les Islanders de Charlottetown. Le défenseur devra s'absenter de quatre à six semaines en raison d'une blessure au bas du corps et ratera donc la Série Canada-Russie. Il avait récolté quatre buts et 10 aides en 13 matchs en plus de maintenir un différentiel de plus-10.
  • Le Bureau central de dépistage de la LNH a revu à la hausse la cote qu'il avait accordée à l'attaquant des Voltigeurs de Drummondville, Dawson Mercer, en la faisant passer de B à A. Il est donc désormais considéré comme un potentiel espoir de première ronde comme quatre autres joueurs de la LHJMQ : Alexis Lafrenière, Hendrix Lapierre, Justin Barron et Jérémie Poirier.
  • L'Allemand Tim Stützle commence à faire parler de lui comme l'un des meilleurs attaquants disponibles en vue du prochain encan. Le patineur de 5 pieds 11 pouces et 165 livres évolue pour Mannheim dans la DEL et a déjà récolté trois buts et 10 aides en 12 matchs. Il faudra suivre sa progression attentivement.

L'indice Lafrenière

Constant : Même s'il a été blanchi pour la deuxième fois de la saison face aux Remparts, vendredi, Alexis Lafrenière a continué de produire à un rythme effréné, ajoutant deux buts et sept passes à sa fiche en trois matchs. Il totalise maintenant 10 buts et 24 mentions d'assistance en 13 rencontres - le plus haut total dans la Ligue canadienne.
Crédit photo: Jonathan Roy/Remparts de Québec