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Ce texte a été publié le 17 octobre. Au moment de l'annulation du reste de la saison de la OHL en raison du coronavirus, Jacob Perreault totalisait 39 buts et 31 aides pour un total de 70 points en 57 matchs.
Elle n'est pas bien loin l'époque à laquelle le petit Jacob Perreault déambulait dans les corridors du United Center après les entraînements et les matchs de son père Yanic, qu'il accompagnait au boulot.
Le troisième d'une famille de quatre enfants n'avait que cinq ans. C'était lors de la saison 2007-08, la dernière de la carrière de 14 ans de Yanic Perreault dans la LNH. Il effectuait alors un dernier tour de piste avec les Blackhawks de Chicago, dans la ville où il s'est éventuellement établi avec toute sa petite famille.

Mais surtout dans la ville où le rêve du petit Jacob, maintenant un attaquant du Sting de Sarnia dans la Ligue de l'Ontario (OHL), a lentement pris forme.
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« La force de Jacob, c'est qu'il a un bon sens du jeu, a fait valoir le paternel, désormais entraîneur au développement dans l'organisation chicagoaine. Il a grandi en voyant beaucoup de matchs des Hawks à Chicago dans les belles années. Il est assez visuel et ça lui a permis de remarquer des choses.
« En analysant des joueurs comme Patrick Kane, Jonathan Toews et Duncan Keith, il a amélioré son sens du jeu et il a pu voir comment se jouait le hockey professionnel. Ç'a été bon pour lui. »
Ç'a été bon à un point tel que l'ailier droit de 5 pieds 11 pouces et 200 livres fait partie des 18 attaquants considérés comme de potentiels choix de première ronde par le Bureau central de la LNH en vue du prochain repêchage de la LNH.
Et comme la vie fait souvent bien les choses, c'est au Centre Bell de Montréal - à quelques kilomètres de l'hôpital où il est né alors que son père disputait la première de ses trois saisons avec les Canadiens - que son rêve de petit gars se matérialisera.
C'est de cette manière que la boucle sera bouclée. Après des années à lui prodiguer de précieux conseils, Yanic verra son fils faire son entrée dans la LNH à la maison.
« Il a toujours été là pour mes frères, ma sœur et moi, a dit le jeune Perreault. Même quand il jouait, il nous aidait le plus qu'il pouvait. Quand il a pris sa retraite, il a dirigé nos équipes. Je n'étais pas parmi les meilleurs quand j'ai commencé, mais ses conseils ont porté fruit sur le long terme. »
Ça ne fait maintenant plus de doutes. Après une première campagne au cours de laquelle il a terminé au quatrième rang des pointeurs chez les recrues de la Ligue de l'Ontario avec 55 points (30 buts, 25 aides), Perreault s'est bâti une solide réputation de franc-tireur.
Ce n'est pas étranger aux petites installations qu'a faites le paternel dans le garage de la résidence familiale pour permettre à ses quatre joueurs de hockey de s'entraîner alors qu'il gravissait les échelons au sein du hockey mineur de Chicago.
« Ma plus grande qualité, c'est mon tir, a expliqué Jacob. Sa rapidité, sa puissance et sa précision. […] Le secret, c'est la pratique. Mon père a installé un plancher glissant dans le garage et j'y vais chaque jour quand je suis chez moi. »
Tout indique que la pomme n'est pas tombée bien loin de l'arbre. Yanic Perreault n'a jamais été reconnu comme un marqueur redoutable - il a atteint un sommet avec 28 buts en 1997-98 avec les Kings de Los Angeles - mais il a quand même récolté 516 points, dont 247 buts, en 859 rencontres dans la LNH.
« Il est plus rapide que je l'étais, a-t-il lancé en riant. Le hockey a énormément changé. Il y a plus de place pour les habiletés, la vitesse et les beaux jeux sur la glace. Il y a moins d'accrochage. Il y a des choses de son jeu similaires au mien, mais il a son propre style comme mes trois autres enfants. »
Le père peut au moins dormir tranquille pour ce qui est du succès au cercle des mises au jeu. Il a terminé au premier rang de la LNH à ce chapitre à ses huit - vous avez bien lu - dernières saisons, maintenant même un taux de réussite de 65,2 pour cent en 2003-04 avec le Tricolore.
Entourage d'expérience
Le jeune Perreault a toujours pu compter sur son père comme entraîneur et comme mentor jusqu'à ce qu'il quitte le nid familial quand le Sting en a fait le 19e choix de l'encan prioritaire de la OHL en 2018.
Pas de souci, il est maintenant dirigé notamment par Derian Hatcher et David Legwand, deux anciens joueurs qui ont plus de 1000 matchs d'expérience dans la LNH, à Sarnia. Legwand a d'ailleurs joué avec Yanic Perreault le temps d'une saison avec les Predators de Nashville en 2005-06.
« C'est spécial de jouer pour ces gars-là, a reconnu le jeune attaquant. Ils ont joué pendant longtemps et sont passés à travers les mêmes choses que nous. Ils nous aident beaucoup et ils savent ce qu'ils font. Ils connaissent le chemin jusqu'à la LNH. »
Et puis, ce n'est pas comme s'il ne pouvait plus compter sur son père, qui a toujours les deux pieds dans le hockey professionnel. Les deux se retrouvent chaque été dans le coin de Magog et poussent la machine un peu plus loin chaque fois, dans l'espoir que le rejeton atteigne un jour l'objectif ultime.
« Le hockey est devenu extrêmement rapide et les joueurs travaillent de plus en plus sur leurs habiletés individuelles, donc j'essaie de le guider de ce côté, a expliqué l'ancien no 94. Ceux qui vont jouer chez les professionnels, ce sont eux qui vont continuer à s'améliorer passé l'âge de 18 ans.
« On aborde les choses une année à la fois. C'est une chose d'être repêché et ç'en est une autre de jouer dans la LNH. Il y a quand même une autre grosse étape à franchir après. »
(PHOTO: Sting de Sarnia; Ezra Shaw/Getty Images)