L'approche prudente et le sang-froid de Connor ne sont rien de nouveau.
« Il a toujours été comme ça », a affirmé Brian Wiseman, entraîneur adjoint à l'Université du Michigan, où Connor a disputé une saison dans la NCAA en 2015-16, menant tout le pays avec 71 points (35 buts) en 38 rencontres. « Il n'y a pas de hauts ou de bas émotionnels dans son jeu ou dans son attitude. C'est indubitablement ce qui lui permet d'avoir du succès, il est inébranlable.
« Il travaillait fort sur son jeu et il était si modeste à propos de lui-même et de ses succès. Son humilité est très rafraîchissante. »
Le 17e choix au total du repêchage 2015 de la LNH a toujours un marqueur redoutable, mais puisque Connor est plus petit que la majorité des attaquants de la LNH (6 pieds 1 pouce, 182 livres), il devait tirer profit de ses mains et de son coup de patin afin d'avoir du succès contre des joueurs plus lourds et plus rapides que ceux qu'il avait déjà affrontés.
Ça ne s'est pas produit immédiatement.
Après sa seule saison de hockey universitaire, il a paraphé un contrat avec les Jets le 11 avril 2016. Mais avant de jouer un seul match professionnel, il a représenté les États-Unis au Championnat du monde 2016 de la FIHG contre l'une de ses idoles d'enfance, l'attaquant russe des Red Wings de Detroit Pavel Datsyuk.
« J'ai grandi au Michigan, alors c'était très cool, a dit Connor. Quand tu deviens un pro, tu admires tous ces joueurs, et tu continues de le faire par la suite. Quand tu es jeune, tu les regardes, comme tout le monde. Mais après un certain temps, c'est ton boulot et tu veux jouer le mieux possible. Tu n'y réfléchis plus. »
Connor a partagé son temps lors de sa première saison professionnelle entre les Jets (deux buts, trois passes en 20 matchs) et Manitoba dans la Ligue américaine de hockey (25 buts, 19 aides en 52 parties).
Trouver le moyen de se transformer d'espoir prometteur en contributeur constant au sein d'un trio avec Wheeler et Scheifele représente l'accomplissement le plus impressionnant de Connor jusqu'ici, a affirmé l'entraîneur des Jets Paul Maurice.
Bien que ce soit rare qu'on puisse identifier un seul moment ou un seul match qui déclenche une telle transformation, Maurice a pointé sans hésiter un match de la saison dernière, le 4 mars 2018 contre les Hurricanes de la Caroline.
Connor n'a inscrit aucun point dans ce match-là, mais il était « un vrai pro à la Blake Wheeler », selon Maurice. La manière dont Connor pourchassait sans relâche la rondelle et son échec-avant ont permis aux Jets d'établir leur style de jeu optimal.
« À mon avis, ce fut le tournant, le moment où il a commencé à comprendre, "Si je vais jouer ainsi, les points viendront", a dit Maurice. Depuis ce match, il est un joueur dynamique, il n'est plus le "kid" dans le trio.
« Je ne crois pas que j'ai déjà vu un autre joueur connaître un développement aussi accéléré du camp d'entraînement à la fin des séries que lui. »