Étienne Morin n’était pas un habitué des matchs à grand enjeu, et pourtant, il y joue présentement le meilleur hockey de sa carrière junior avec les Wildcats de Moncton.
Morin a soulevé le trophée Gilles-Courteau la semaine dernière au terme de séries de la LHJMQ où il a pris le premier rang chez les défenseurs du circuit avec 20 points (deux buts, 18 aides) en seulement 19 rencontres, dont 7 lors des 3 premiers matchs de la grande finale face à l’Océanic de Rimouski.
Samedi, dans un revers de 3-2 face aux Knights de London à la Coupe Memorial, l’espoir des Flames de Calgary a marqué le premier but des Wildcats, résultat d’un tir de la pointe qui a accidentellement dévié sur un défenseur adverse.
« J’ai eu de très bonnes séries et j’ai bien commencé la Coupe Memorial, s’est-il réjoui en entrevue avec LNH.com. Je suis vraiment content de mon développement, et pas seulement dans la zone offensive – également en défensive. »
À en croire Morin, ce qu’il récolte présentement sont les fruits de 13 mois qui l’ont fait passer d’un « trou noir », imageait-il au collègue Guillaume Lepage en novembre, à quelque chose de beaucoup plus lumineux.
« Ça m’a refait aimer le hockey »
Avril 2024. Morin et les Wildcats sont balayés par les Saguenéens de Chicoutimi au premier tour des séries éliminatoires de la LHJMQ. Sur le plan individuel, Morin venait de connaître une saison en deçà de ses standards offensifs – 49 points en 58 matchs.
Le défenseur de Salaberry-de-Valleyfield reçoit alors l’appel des Wranglers de Calgary, filiale des Flames dans la Ligue américaine. Pour trois semaines et demie, en pleine fin de saison et début de séries, Morin est invité à se joindre aux Wranglers.
Même s’il n’aura finalement joué qu’un match avec l’équipe, il vante encore les effets de ce passage dans l’Ouest canadien.
« J’ai pu voir comment ça se passait chez les pros. Ça m’a vraiment refait aimer le hockey, a-t-il avoué. J’ai amorcé l’été avec le bon état d’esprit, j’ai travaillé fort. Je suis ensuite revenu à Moncton prêt pour la saison. »
Et au retour, c’est comme si tout s’était replacé. Gardiner MacDougall avait pris la barre des Wildcats. L’équipe était plus compétitive que jamais et le groupe de joueurs, plus uni que jamais. En plus, Morin retrouvait ses responsabilités de principal défenseur offensif de l’équipe.
À l’extérieur de la glace, il avait instauré de nouvelles habitudes qu’il a gardées tout au long de la saison.
« Des facettes comme ma nutrition et mon sommeil ont vraiment changé cette année, a-t-il indiqué. Je n’ai pas d’objectifs où je dois me rendre du point A au point B, mais il y a des thèmes généraux sur lesquels je travaille. »
Un accent sur la défensive
Morin a finalement récolté 58 points (14 buts, 44 aides) en 62 matchs de la saison régulière 2024-25. Pas sa meilleure saison sur le plan statistique, mais assurément sa meilleure, selon lui, dans l’ensemble. Alors que le jeune défenseur s’apprête à faire le saut chez les professionnels l’an prochain, les Flames sont satisfaits de la quatrième saison junior de leur protégé en qui ils ont investi un choix de deuxième tour, le 48e au total, il y a deux étés.
« Cette année, il a commencé à jouer de la manière qui lui permettra de connaître du succès au prochain niveau, en étant bon défensivement, meilleur avec son bâton, près de ses adversaires », a énuméré au bout du fil avec LNH.com Martin Gélinas, l’un des responsables du développement à Calgary. « Cette saison, son différentiel a été de +38. Son jeu offensif, c’est une grande partie de son avenir, mais à l’autre niveau, tu dois aussi bien jouer défensivement. Il a pris un pas en avant à cet égard.
« Il va être capable de contribuer à l’offensive, car il a un don offensivement, mais quand il va venir avec les Wranglers, on va continuer de lui apprendre à bien jouer défensivement. Le reste, c’est déjà naturel chez lui. »
Morin a souligné la proactivité du personnel des Flames qui, même à l’autre bout du pays, ont suivi de près la saison junior de leur espoir. Le collègue de Gélinas et ancien défenseur de la LNH Michael Stone lui a d’ailleurs rendu visite trois fois cette saison afin de partager un café et discuter de son développement. Visiblement une bonne chose, car l’évaluation que fait Morin de son jeu ressemble drôlement à celle dressée par l’équipe.
« C’est sûr que mes flashs sont surtout offensifs, mais je veux également être bon en zone défensive, a-t-il conclu. Au prochain niveau, je veux pouvoir prendre n’importe quel rôle qu’on va me donner.
« J’ai encore des points à travailler et il m’arrive encore de regretter des erreurs pendant un match, mais somme toute, je suis vraiment heureux de la personne et du joueur que je suis en ce moment, et je vais travailler fort pour le demeurer. »





















