Alberts Smits badge Lepage

MINNEAPOLIS – Alberts Smits n’est pas un jeune homme de 18 ans ordinaire.

Le défenseur letton impressionne d’abord par sa stature – il mesure 6 pieds 3 pouces et pèse 205 livres – et ensuite par sa grande maturité. Peut-être aussi par son attitude de conquérant.

« Je suis ici pour faire mon travail, a-t-il répondu quand on lui a demandé comment c’était de jouer au Mondial junior. Ce n’est rien de spécial pour moi. J’essaie juste d’aider mon équipe le plus possible. »

Précisons ici qu’on s’est entretenu avec lui alors que son équipe venait de s’incliner 2-1 en prolongation contre le Canada. Un résultat fort louable compte tenu de la disparité entre les deux équipes, mais il est clair que l’espoir admissible au prochain repêchage avait de plus grandes visées.

Il est toutefois probablement conscient que cette partie du travail vient avec le statut qu’il a acquis avec le début de saison qu’il a connu avec Jukurit, dans la Liiga. Il a récolté six buts et 12 points en 29 rencontres en plus d’occuper de grandes responsabilités. Tout pour plaire aux recruteurs des équipes de la LNH.

Mais encore une fois, ce n’est rien pour l’impressionner.

« Ça ne me dérange pas trop parce que je ne pense pas aux recruteurs, a-t-il répliqué froidement. Je n’ai pas de raison de penser à ça. C’est de la pression dont je n’ai pas besoin. Je suis payé pour faire mon travail, alors je saute sur la patinoire et je fais mon travail. »

Il n’est pas payé pour jouer avec la Lettonie à ce tournoi, mais il fait effectivement son travail. Après deux matchs, il est le joueur le plus utilisé de son équipe avec une moyenne de 23:19 – le troisième plus haut total au tournoi. Dans une formation qui ne compte que sur deux joueurs appartenant à des équipes de la LNH, son entraîneur se fie beaucoup à lui.

« C’est difficile pour un jeune de son âge, il vient d’avoir 18 ans, a commenté l’entraîneur Artis Abols. Il est énorme physiquement, mais il faut se souvenir qu’il est encore un enfant. Avec la saison qu’il a dans la Liiga, on parle beaucoup de lui. C’est gros pour lui.

« On lui a dit qu’on ne voulait pas lui enlever la chance d’exploiter son talent, mais il doit comprendre qu’il n’est pas aussi bien entouré qu’en Finlande. Il doit jouer de façon simple. Il a compris ça. »

On a tenté d’en savoir plus sur ses influences, ses idoles et son parcours, mais le Letton n’avait pas l’intention de trop s’étendre sur sa vie. Il est au Mondial junior pour jouer au hockey, aider son pays à gagner des matchs et rien d’autre. On parlera du repêchage, de ses ambitions une autre fois. Peut-être.

Qui est son joueur préféré?

« Je n’ai pas de joueur préféré », a-t-il rétorqué. Vous voyez le personnage.

Seul à 13 ans

En creusant un peu plus sur son parcours, on comprend d’où lui viennent cette maturité et cette grande détermination. Smits a quitté le nid familial à 13 ans vers la Finlande pour se lancer à la poursuite de son rêve de jouer dans la LNH. Il n’est assurément pas le premier joueur letton à devoir déménager ses pénates.

Ce qui est unique, en revanche, c’est qu’il a déménagé seul. À 13 ans.

« J’étais plutôt jeune pour déménager dans un autre pays, mais je savais que c’était la chose à faire pour jouer du hockey de haut niveau, a-t-il expliqué. Au début, c’était difficile de vivre seul, mais je m’y suis habitué. J’ai vécu ma vie comme une grande personne.

« Ça m’a beaucoup aidé. J’ai appris de nouvelles choses, j’ai fait des erreurs et j’ai appris de ça. C’est ça, la vie. Tu fais des erreurs, tu apprends et tu continues d’avancer. »

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