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MILWAUKEE - N'ayez crainte, Frédérick Gaudreau n'a rien perdu de son sourire même s'il doit de nouveau se retrouver dans la Ligue américaine de hockey avant d'obtenir une autre chance de s'établir dans la Ligue nationale. Malgré une saison complète disputée à Nashville, le Bromontois est de retour chez les Admirals de Milwaukee, une formation qu'il connaît par cœur pour y avoir disputé plus de 230 rencontres au cours des dernières années.

Ryan Johansen. Matt Duchene. Nick Bonino. Kyle Turris. Voici ce qui compose probablement la ligne de centre la mieux nantie de la Ligue nationale. C'est bien connu, les Predators tentent par tous les moyens de soulever la Coupe Stanley pour la première fois de leur histoire. Gaudreau se retrouvait donc coincé derrière quatre gros noms à sa position naturelle.
« Je pense que bien des joueurs dans ma situation vivraient de la peine ou de la rage, croit Gaudreau, qui n'a pas été réclamé au ballottage par aucune autre formation du circuit Bettman avant de revenir à Milwaukee. Je pense que si tu tombes dans un tel état d'esprit, tu n'avances pas. Je n'ai pas du tout envie de tomber dans le négatif, au contraire. Je pense que c'est une belle opportunité et j'aborde ce défi avec le sourire. »
Gaudreau se dit conscient des obstacles qui se dressent sur sa route pour obtenir une autre chance à Nashville. La signature de Matt Duchene ne l'a certainement pas aidé à conserver son poste, lui qui a dû être déporté à l'aile plus souvent qu'à son tour pour obtenir des minutes de jeu au cours des dernières années. Il se considère comme un joueur offensif n'ayant pas vraiment eu l'occasion de montrer son réel potentiel à ce chapitre, faute de place.
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« Je leur ai clairement fait savoir que je voulais jouer au hockey, poursuit Gaudreau. Ils n'étaient pas en mesure de me faire une place de régulier dans la formation et croyaient que le mieux pour moi était de revenir dans la Ligue américaine. Je ne te mentirai pas en te disant que j'ai trouvé ça difficile la saison dernière. Je n'avais pas l'occasion de jouer beaucoup, certainement pas assez pour me sentir confortable sur la patinoire. »
Le parcours de l'attaquant de 26 ans lui donne raison. Jamais repêché dans la LHJMQ, c'est à l'âge de 20 ans chez les Cataractes de Shawinigan puis avec les Voltigeurs de Drummondville qu'il a explosé offensivement. Chez les professionnels, sa courbe de progression offensive a été constante et ce n'est qu'après l'équivalent de trois saisons complètes dans la Ligue américaine qu'il a enfin obtenu sa chance dans le gros circuit.
Pour l'instant, Gaudreau ne se fait pas d'attentes et n'a pas demandé à obtenir un nouveau départ ailleurs, même s'il n'a connu qu'une seule organisation professionnelle jusqu'à maintenant. Tout ce qu'il veut est très simple : jouer au hockey.
« Je veux jouer, un point c'est tout. J'ai eu de bons moments à Nashville, c'est certain que je veux y retourner. Mais pour l'instant, je veux tout simplement jouer. Je sais que le hockey est un business et que tout ça est hors de mon contrôle. Je demeure un passionné du hockey, je veux m'amuser, toucher à la rondelle, avoir du plaisir et répéter tout ça jour après jour », a précisé Gaudreau.

Le sympathique attaquant soigne présentement une blessure à la hanche qui l'empêche d'amorcer sa saison avec ses coéquipiers. Heureusement pour lui, il se retrouve en territoire connu du côté de Milwaukee. Non seulement connaît-il la ville par cœur pour y avoir joué longtemps, mais il partage le vestiaire avec de nombreux compatriotes québécois. Laurent Dauphin, Alexandre Carrier, Jérémy Davies, Frédéric Allard, Anthony Richard et Mathieu Olivier forment un intéressant groupe de patineurs natif de la Belle Province.
« Ça a été souvent comme ça ici depuis que je fais partie de l'organisation, a soulevé Gaudreau au sujet des Predators qui se font un devoir de bien dépister le talent sur le territoire québécois depuis plusieurs années. Je pense qu'on n'a jamais été en bas de quatre dans le vestiaire. En plus, ce sont tous des chums que je retrouve. On a un très bon vestiaire, je ne pourrais pas demander mieux. »
Comme quoi, le plaisir de jouer au hockey n'est pas exclusif à la Ligue nationale. Certains devraient prendre l'exemple de Frédérick Gaudreau sur comment aborder un retour inattendu dans les mineures.