Une grande partie de la réponse s’est jouée à 7:16 de la deuxième période, quelques instants avant que les Leafs ne fassent 4-1. C’est à ce moment que Sam Bennett est entré en contact avec la tête du gardien Anthony Stolarz à la suite d’une percée au filet – un geste qu’a vivement dénoncé Berube.
Stolarz a mis quelques secondes à retrouver ses esprits, mais il est demeuré dans la rencontre. Or, lors de la pause publicitaire subséquente, il a été malade au banc des siens et a dû céder sa place à son adjoint Joseph Woll.
Le gardien de 26 ans n’avait pas encore vu d’action dans ces séries, et n’avait pas été d’office depuis le 17 avril. Aussi bien dire qu’il a été jeté dans la gueule du loup. C’est le rôle ingrat d’un gardien auxiliaire.
« J’étais inquiet de voir Anthony dans cet état, mais je devais en même temps me préparer, a raconté Woll. Je regardais le match tranquillement et je me suis retrouvé sur la ligne de front. Je tente toujours de me préparer et d’être prêt pour des moments comme ceux-là. On ne sait jamais ce qui peut arriver. »
Il faut aussi noter que Stolarz avait été atteint à la tête de plein fouet par un tir de Sam Reinhart en tout début de rencontre. L’impact avait été si violent qu’il en avait perdu son masque. Berube n’a pas voulu s’avancer davantage sur l’état de santé de son numéro un, se limitant à dire qu’il était toujours en évaluation.
« Tu ne veux jamais voir un de tes coéquipiers quitter la rencontre, mais nous avons toute la confiance au monde en Joseph, a dit Morgan Rielly, auteur d’un but. On a de la profondeur à toutes les positions. Joseph est entré dans le match et il a pris la relève avec brio. »
Ç’a effectivement très bien commencé. Les Panthers l’ont rapidement mis à l’épreuve avant la fin du deuxième engagement, et il a repoussé les quatre premiers tirs dirigés vers lui. C’est au retour du vestiaire, pour le dernier engagement, que les choses se sont gâtées.
Relâchement
Woll a cédé sur deux des trois premiers tirs qu’il a affrontés en troisième – ceux d’Eetu Luostarinen et d’Uvis Balinskis – et les Panthers ont repris vie en s’approchant à un but avec 15:30 à faire au match. Berube n’a eu d’autre choix que d’appeler un temps d’arrêt pour ramener ses hommes à l’ordre.
« Je leur ai dit de se calmer, a raconté l’entraîneur. On reculait trop, on n’était plus agressifs, surtout en zone neutre, et nous jouions sur les talons. On les laissait un peu trop imposer leur rythme. Il fallait simplement retrouver nos repères après ce léger glissement. »
Ça ne s’est toutefois pas fait en claquant des doigts. Les Panthers ont cogné à la porte à quelques autres reprises, et les Leafs ont bousillé deux occasions de creuser l’écart en avantage numérique – le jeu de puissance des Torontois a d’ailleurs été blanchi en cinq déploiements. Ça sentait la soupe chaude.
La foule du Scotiabank Arena a retenu son souffle jusqu’à ce que Matthew Knies déjoue Sergei Bobrovsky d’une savante feinte en échappée pour faire 5-3 avec six minutes à faire au cadran.
« C’est un pitbull avec des mains de soie, a vanté le défenseur Chris Tanev, qui a inscrit le quatrième des Leafs. Quand il devance un gars, il est difficile à rattraper. Il fait tout à un très haut niveau de jeu dans ces séries. Son apport est énorme pour nous. »
Bennett – qui d’autre – a rendu les choses intéressantes en marquant avec un peu moins de deux minutes à jouer, mais les Maple Leafs ont tenu le coup une fois pour toutes. Woll a terminé sa soirée de travail inattendue avec 17 arrêts sur 20 tirs devant la cage qui pourrait devenir la sienne pour quelque temps.