Une décision qui a surpris Dubois

Pierre-Luc Dubois se doutait bien que l'arrivée d'un nouveau personnel d'entraîneurs allait entraîner quelques changements chez les Jets de Winnipeg. Cependant, l'une des premières décisions prises par le nouveau pilote Rick Bowness a assurément surpris le Québécois.

Bowness a annoncé vendredi dernier que l'équipe n'allait pas avoir de capitaine en vue de la prochaine saison. C'est Blake Wheeler qui portait le « C » à Winnipeg au cours des six dernières saisons.
À LIRE AUSSI : Les Jets vont amorcer la prochaine saison sans capitaine | 32 en 32 : Aperçu des Jets de Winnipeg
« Comme un peu tout le monde, j'ai été surpris », a confié Dubois au téléphone mercredi en marge du lancement de la Fondation Le BUT de Sports Rousseau - Groupe Gendron. « Ce n'est pas quelque chose que nous avions évoqué.
« On ne va pas se mentir, ça change un peu la dynamique. Blake demeure toutefois quelqu'un de très professionnel, et il veut aider l'équipe à gagner. Il est prêt à tout pour atteindre cet objectif. Qu'il ait un "C" sur son chandail ou non, il va continuer à aider les joueurs, sur la glace comme en dehors. »
Dubois a indiqué que Bowness avait précisé à ses joueurs qu'il s'agissait de sa décision, et qu'elle était finale. Le message qu'il a voulu faire passer à ses ouailles était que chaque membre de l'équipe devait agir en leader, plutôt que de se fier uniquement à quelques membres de l'organisation.
« Dans les équipes qui connaissent du succès année après année, ce sont les joueurs qui prennent le contrôle du vestiaire, et non le coach, a noté Dubois. Ce sera important pour nous de faire ça cette saison, et c'est un peu le message que Rick voulait nous livrer. »
Bowness a été embauché le 3 juillet dernier, au terme d'une saison décevante à Winnipeg, qui a raté les séries éliminatoires pour la première fois en cinq saisons. Les Jets (39-32-11) ont terminé à huit points des Predators de Nashville et de la deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Ouest. L'entraîneur Paul Maurice a démissionné le 17 décembre et a été remplacé par Dave Lowry. Lowry a à son tour été remplacé par Bowness.
Dubois considère qu'il est en mesure d'apporter sa contribution dans le nouveau groupe de leadership qui devra être formé dans le vestiaire de la formation manitobaine. Jeune vétéran de cinq saisons dans la LNH, le Québécois mise déjà sur une certaine expérience avec quatre participations aux séries éliminatoires ainsi que trois participations au Championnat du monde et une au Championnat mondial junior.
« Un rôle de leader doit venir naturellement, a déclaré Dubois. Ce n'est pas quelque chose qu'on doit s'imposer, c'est quelque chose qu'on doit faire tous les jours, qu'on ait une lettre sur son chandail ou non. »
Que ce soit par son rôle dans le vestiaire ou son implication sur la glace, ce qui importe le plus pour Dubois est de tout faire pour aider les Jets à retourner en séries éliminatoires. Auteur de 60 points (28 buts, 32 passes) en 82 matchs à sa première saison complète à Winnipeg, Dubois n'a toujours pas digéré l'élimination hâtive des siens.
« C'est cliché, mais la seule chose qui compte pour moi c'est de gagner, a-t-il lancé. J'en suis à ma sixième saison, et je n'ai jamais franchi la deuxième ronde des séries éliminatoires. L'an passé, ne pas avoir participé aux séries pour la première fois de ma carrière, ça m'a fait passer un été un peu décevant. »
L'importance de redonner à la communauté
Si aider les Jets sur la glace occupera la majeure partie du temps de Dubois au cours des prochains mois, l'attaquant de 24 ans cherche aussi à donner un coup de pouce aux jeunes de sa province natale qui cherchent à pratiquer leur sport préféré.
Après avoir repris les rênes de la Fondation Vincent Lecavalier il y a quelques années, Dubois a été nommé mercredi le premier ambassadeur et joueur étoile de la Fondation Le BUT. La mission de cette fondation est d'aider les jeunes issus de milieux défavorisés à obtenir de l'équipement de hockey, et les aider à assumer les différents coûts liés à la pratique de ce sport.
« J'ai toujours eu à cœur de redonner à la communauté, et il y a plusieurs manières de le faire, a souligné Dubois. J'ai une fondation dans le Bas-Saint-Laurent qui fait un peu la même chose. Je me suis dit que ce serait bien de le faire avec le plus gros magasin de hockey au Québec. »
Pierre Gendron, qui est à l'origine de la Fondation Le BUT ainsi que l'un des copropriétaires de l'Armada de Blainville-Boisbriand, où Dubois a brièvement joué à la fin de son passage dans la LHJMQ, a été impressionné par la volonté de l'attaquant de s'impliquer dans son nouveau projet.
« J'ai été assommé, a reconnu Gendron. La Fondation en était à ses premiers pas, alors je me disais que comme nous commencions, nous n'allions pas avoir de porte-parole. Mais Pierre-Luc a été incroyable. Il m'a dit que c'était un privilège pour lui d'embarquer avec nous, et qu'il croyait beaucoup en ce que nous faisons. »