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Alexis Lafrenière pourrait-il être l'un des espoirs les plus en forme des dernières années s'il fait ses débuts dans la LNH dès l'année prochaine? La pandémie de la COVID-19 et la pause de la saison de la LNH pourraient lui offrir cette possibilité.

Comme tous les joueurs d'âge junior, Lafrenière est actuellement chez lui après l'annonce de l'annulation de la saison. L'attaquant de l'Océanic de Rimouski de la Ligue de hockey junior majeur du Québec ne peut donc qu'attendre le dénouement quant à la tenue du Repêchage 2020 de la LNH, lui qui est classé par le Bureau central de dépistage de la LNH au premier échelon des espoirs nord-américains, en plus d'être le favori pour être sélectionné au tout premier rang. Comme le Repêchage a été remis à une date qui reste à déterminer, il ne sait pas quand il apprendra l'identité de sa nouvelle équipe.

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« Je m'entraîne beaucoup chez moi, a-t-il expliqué, jeudi, lors d'une vidéoconférence organisée par la LHJMQ. Au début du confinement, j'ai été chercher beaucoup d'équipement au gym où je m'entraîne habituellement l'été. Je le fais dans mon garage. Pouvoir m'entraîner tous les jours, même si on est confinés, ça permet de nous améliorer. »

Du temps pour s'entraîner, l'attaquant de 18 ans en aurait eu beaucoup moins si la pandémie de la COVID-19 n'était pas survenue. L'Océanic, qui occupait le cinquième rang de la LHJMQ malgré l'absence de son joueur étoile lors d'une douzaine de matchs cette année, aurait pu faire un bon bout de chemin en séries éliminatoires. Si l'équipe avait atteint le tournoi de la Coupe Memorial, Lafrenière aurait donc joué au hockey jusqu'à la fin du mois de mai, avec toute la pression qui accompagne un tel événement.

Lafrenière aurait aussi dû participer à de nombreux événements, tels que la Séance d'évaluation des espoirs, qui devait se tenir à Buffalo du 1er au 6 juin, et la visite des meilleurs espoirs du repêchage lors d'une partie de la Finale de la Coupe Stanley, comme c'est devenu la tradition.

Finalement, il y a le repêchage, qui devait se tenir les 26 et 27 juin. On peut s'imaginer que les apparitions médiatiques auraient été nombreuses pour lui, surtout que l'encan annuel devait se tenir à Montréal, ce qui aurait mis toutes les lumières sur le Québécois.

Difficile dans ces conditions d'amorcer un programme d'entraînement, mais aussi profiter d'un maximum de repos.

Lafrenière, qui vient de remporter le trophée Michel-Brière à titre joueur le plus utile de la LHJMQ, profitera donc de nombreuses semaines supplémentaires pour s'entraîner ce printemps, mais peut-être même cet automne, si la saison 2020-21 ne commence pas en octobre comme c'est le cas habituellement.

« C'est un avantage de pouvoir s'entraîner plus, a-t-il souligné. En ce moment, je suis à 195 (livres). Je ne pense pas que je veux prendre beaucoup de poids, mais je veux me renforcer physiquement. La force des jambes, être encore plus fort, avoir une meilleure explosion sur patins et être encore plus solide. Je n'ai pas nécessairement besoin de prendre beaucoup de poids, mais vraiment de me renforcer physiquement. »

La comparaison avec Jack Hughes

Lafrenière devrait donc avoir un important avantage sur les meilleurs espoirs des dernières années, dont le premier choix de 2019, Jack Hughes. Le joueur de centre des Devils du New Jersey a amassé 21 points en 61 matchs à sa première saison dans la LNH, et sa maturité physique, il pèse 170 livres, a fait défaut, particulièrement en deuxième moitié de saison. Le directeur général des Devils Tom Fitzgerald a d'ailleurs souligné, le 16 avril, que son jeune espoir gagnera à passer plus de temps au gymnase.

FLA@NJD: Hughes marque d'un tir du cercle en A.N.

« Il a vu à quel point les défenseurs sont bons (dans la LNH). Leur portée, leur coup de patin et la façon dont ils réduisent le temps et l'espace sont des choses auxquelles il n'était peut-être pas préparé, je pense, a expliqué Fitzgerald.

« Il a l'occasion de devenir plus gros, plus fort et plus rapide. Son potentiel est illimité une fois qu'il sera arrivé à maturité. »

Tout sera donc une question de temps pour Lafrenière, explique Jean-François Brunelle, qui est préparateur physique des Patriotes de l'UQTR, au hockey universitaire canadien, ainsi que de quelques joueurs de la LNH. Un programme d'entraînement estival pour un joueur est habituellement de 12 à 14 semaines, sauf pour ceux qui vont loin en séries éliminatoires. Quelques semaines de plus ne feront pas une immense différence, mais quelques mois, pourraient donner à Lafrenière une longueur d'avance, surtout s'il est en mesure de patiner.

« Il n'y a pas de programme d'entraînement qui, en trois mois, va complètement modifier le physique d'une personne, mais une chose est certaine, il ne sera certainement pas un moins bon joueur, souligne Brunelle. Tout dépendra du nombre de semaines qu'il peut ajouter à ce qui aurait été son entraînement normal estival. Le temps est son allié.

« Mais il y a une limite individuelle à ce qu'une personne puisse changer ou prendre en maturité physique sur une période », a-t-il ajouté en rappelant qu'une progression physique se fait habituellement sur plusieurs années.

Même s'il a remporté le championnat des marqueurs de la LHJMQ et le titre de joueur le plus utile du Championnat mondial de hockey, Lafrenière comprend que ce n'est qu'un début.

« Mon but est de passer au prochain niveau, a-t-il souligné. Si je veux jouer dans la LNH l'an prochain, je dois continuer de m'améliorer. »