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Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : Alors que Sidney Crosby vient de disputer son 1000e match en carrière dans la LNH, quel est votre plus beau souvenir lié au no 87 des Penguins de Pittsburgh?
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Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

En 2009, le premier choc en séries éliminatoires entre les deux vedettes montantes du hockey, Sidney Crosby et Alex Ovechkin, a suscité un grand engouement à travers la LNH.
C'était comme une mini-finale de la Coupe Stanley, à l'exception qu'on était rendu uniquement au deuxième tour des séries.
Lequel aurait l'avantage sur l'autre? On en faisait davantage une affaire entre deux individus qu'entre les Penguins de Pittsburgh et les Capitals de Washington.
Les deux jeunes hommes allaient en mettre plein la vue aux amateurs. Le 4 mai à Washington, j'ai été témoin, dans le cadre de mon travail pour La Presse Canadienne, d'une soirée mémorable au cours de laquelle chacun y est allé d'un tour du chapeau.
C'était un pur délice de les voir échanger les buts. Crosby a donné les devants 2-1 aux Penguins en deuxième période, avant qu'Ovechkin ne provoque une pluie de casquettes au Verizon Center en portant le score 4-2 pour les Capitals en troisième période. Crosby avait pimenté la fin de match en obtenant son troisième but avec 30 secondes à jouer. Les Capitals l'avaient finalement emporté 4-3, se donnant les devants 2-0 dans la série.
Après la rencontre, l'attaquant des Penguins Pascal Dupuis, qui est maintenant un de nos chroniqueurs à LNH.com, ne pouvait mieux résumer la soirée, en lançant : « Leur numéro huit est très bon, notre numéro 87 n'est pas mal non plus ».
« Ovi » avait eu le meilleur ce soir-là, mais « Sid » et les Penguins allaient enlever les honneurs de la série, en sept matchs.
Un mois plus tard, les Penguins seraient couronnés champions pour la première fois sous le règne du célèbre numéro 87.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

J'en étais au début de mon adolescence lorsque Crosby a donné ses premiers coups de patin dans la LNH. Comme presque tous les jeunes amateurs de hockey au Québec à l'époque, j'étais obnubilé par le talent et la réputation de cette nouvelle vedette qui avait tellement impressionné avec l'Océanic de Rimouski dans la LHJMQ.
Des souvenirs mémorables, Crosby nous en a offert des tonnes. Mais si je dois n'en choisir qu'un, j'admets que j'ai encore bien en mémoire la Classique hivernale 2008 qui opposait Crosby et ses Penguins aux Sabres de Buffalo.
Dans un scénario digne d'un film, Crosby a donné la victoire à Pittsburgh en tirs de barrage en déjouant Ryan Miller entre les jambières. Mais je suis certain que vous vous en souvenez aussi bien que moi, la neige tombait à gros flocons ce jour-là et s'accumulait à vitesse grand V sur la glace. Les joueurs avaient du mal à simplement contrôler la rondelle. Crosby a toutefois pris soin de s'avancer bien lentement pour ne pas échapper le disque et a marqué le but décisif en faisant paraître le tout si facile.
J'ai ce souvenir bien vif de m'être dit en voyant Crosby être envoyé par son entraîneur en fusillade : « C'est Crosby, c'est sûr qu'il compte! » Qui d'autre aurait pu mettre fin à la première Classique hivernale de la LNH dans ce contexte aussi particulier?
Je ne saurais vous dire le nombre de fois où, alors que la neige tombait, je me suis pris pour Crosby à la patinoire du coin. Et je suis persuadé que je ne suis pas le seul!
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Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

Je n'ai peut-être pas pu assister au but en or en personne comme le vénérable collègue Laflamme, mais je m'estime bien chanceux d'avoir pu vivre de très près deux moments marquants de la carrière de Crosby à l'extérieur de la patinoire - les deux fois dans sa ville d'adoption, à Rimouski.
Avant d'assister au défilé de la Coupe Stanley qu'il y avait organisé en 2017, j'avais une idée lointaine de ce que représentait le 87 pour la ville du Bas-du-Fleuve. Ce n'était même pas proche de ce que c'est en réalité.
Rimouski était complètement paralysée par la folie Crosby, cette journée-là. Parcourir les six kilomètres qui séparent l'aéroport du Colisée en voiture avait été tout simplement impossible à faire. J'avais dû abandonner et franchir le dernier kilomètre et demi au pas de course pour arriver à temps pour l'arrivée du cortège dans une véritable marée humaine réunie dans le stationnement de l'aréna!
Mais c'est deux ans plus tard, en septembre 2019, que j'ai vraiment pris conscience de l'ampleur du phénomène quand l'Océanic a retiré son chandail. L'ovation qu'il avait reçue ce soir-là dans l'amphithéâtre plein à craquer était longue et bien sentie. À la hauteur de ce que 'le kid' a fait pour l'organisation.
Ce qui m'avait marqué, surtout, ç'avait été de voir de jeunes enfants qui n'étaient même pas nés dans les années de Crosby à Rimouski porter son chandail de l'Océanic. Signe que la légende se transmettra de génération en génération et que son héritage n'a été qu'amplifié par sa domination et ses triomphes avec les Penguins.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Il est difficile de trouver un plus grand moment dans la carrière de Crosby que le but en or qu'il a inscrit aux Jeux olympiques de 2010 pour le Canada en finale contre les États-Unis.
La pression était forte sur l'équipe canadienne, qui avait la chance de remporter l'or en hockey masculin sur son propre sol pour la première fois de son histoire. En plus, l'équipe avait été humiliée quatre ans plus tôt à Turin quand elle avait été éliminée en quarts de finale par la Russie, et elle avait été critiquée pour ne pas avoir fait appel à Crosby, même s'il était un des meilleurs pointeurs de la LNH à sa saison recrue.
Mais en 2010, Crosby n'était plus une verte recrue. Il venait de mener son équipe à la conquête de la Coupe Stanley et il était devenu le visage du hockey sur la planète. La tension était à son summum au Rogers Arena, où les partisans sont restés debout pendant toute la prolongation, leur cœur s'arrêtant chaque fois qu'un lancer était décoché.
Puis, Crosby a réussi à se glisser derrière les défenseurs américains et a crié à Jarome Iginla de lui faire la passe. Son tir, décoché immédiatement, a déjoué Ryan Miller entre les jambières. Le but en or venait d'être écrit, le pays était en liesse et une page d'histoire venait de s'ajouter à la légende de l'attaquant des Penguins.
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John Ciolfi, pupitreur LNH.com

Pendant l'été 2011, je travaillais pour une entreprise de diffusion vidéo qui m'envoyait à plusieurs arénas à travers l'Amérique du Nord afin d'installer et tester l'équipement. Un jour de septembre, je me suis rendu au Consol Energy Center (maintenant le PPG Paints Arena) pour travailler alors que les Penguins présentaient un match intraéquipe devant leurs partisans.
Personne n'avait vu Crosby depuis le match après la Classique hivernale, alors personne ne s'attendait à ce qu'il soit présent. Mais, tout d'un coup, voilà le numéro 87 dans un chandail noir. Il n'y avait qu'un millier de partisans dans les gradins, mais quand Sid a sauté sur la glace, le bruit ressemblait à celui d'une foule de 15 000 partisans. Et il n'a pas diminué pendant quelques minutes.
Crosby n'en a pas fait beaucoup pendant le match intraéquipe en raison de sa blessure, et il n'a pas joué dans un match régulier jusqu'en novembre, mais pendant un bref moment, j'ai appris à quel point les partisans des Penguins l'adorent et l'apprécient. Une décennie (et deux autres triomphes de la Coupe Stanley) plus tard, c'est évident que cette appréciation n'a fait qu'accroître dans la Ville de l'acier.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Crosby était en effet attendu de pied ferme par les partisans des Penguins, John. Trois cent vingt jours. C'est le temps qu'il leur a fallu attendre avant de revoir leur capitaine en action dans un match de la LNH. Le monde du hockey avait craint le pire, et plusieurs craignaient que l'un des meilleurs joueurs de sa génération ne puisse plus jamais être le même, ou pire encore, voir sa carrière prendre fin sur une note aussi amère, alors que le numéro 87 accusait recul après recul à la suite d'une commotion cérébrale.
Mais le 21 novembre 2011, les partisans des Penguins ont enfin eu la chance de scander le nom de leur joueur préféré, et ils ne se sont pas gênés pour le faire avec beaucoup d'énergie tout au long de la rencontre.
Comme si Crosby avait voulu rassurer la planète hockey en entier le plus rapidement possible, il a inscrit un superbe but dès sa troisième présence. Un but comme Crosby en a marqué tellement au cours de sa carrière. Il a accepté une passe de Pascal Dupuis en zone neutre, s'est amené à toute vitesse en zone adverse, avant de se moquer du défenseur Andrew MacDonald puis de loger le disque du revers dans la partie supérieure du filet pour battre Anders Nilsson. Le pauvre gardien avait été envoyé dans la gueule du loup, lui qui effectuait le premier départ de sa carrière.
Le toit de l'amphithéâtre a bien failli se soulever en raison du rugissement de la foule. Le ton était donné, et Crosby allait terminer la rencontre avec quatre points, deux buts et deux passes.
Depuis cette date, c'est 588 parties de plus que Crosby a disputées, et 706 points qu'il a récoltés. Pas mal pour un joueur qui a raté presque une année complète!