KANATA, Ontario – L’acquisition de David Perron sur le marché des joueurs autonomes n’a pas fait le plus grand bruit, l’été dernier. C’est pourtant celle qui pourrait rapporter le plus aux Sénateurs d’Ottawa alors que s’entame la dernière ligne droite de la saison régulière.
« Je suis vraiment reconnaissant que Steve (Staios) ait décidé de l’amener avec nous », a lancé l’attaquant Shane Pinto, lundi, à quelques heures du match face aux Red Wings de Detroit. « C’est tout un ajout. Nous avions besoin d’un gars comme lui dans ce vestiaire. »
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Un gars qui a joué plus de 1000 matchs en saison régulière, plus de 100 matchs en séries, qui a deux finales de la Coupe Stanley et une conquête à son actif. C’est maintenant ce sur quoi peut compter le jeune noyau de ce groupe, qui tente d’accéder aux séries éliminatoires pour la première fois en huit ans.
Les Sénateurs occupent la deuxième place de quatrième as dans l’Est, un petit point devant les Rangers de New York, et trois devant les Red Wings. Ils n’ont pas le droit à l’erreur d’ici la fin de la saison, et la présence de Perron a quelque chose de rassurant dans le vestiaire de l’équipe.
« Il est incroyable, a commenté son compagnon de trio, Drake Batherson. C’est un grand leader, et sa voix est importante pour nous. Son ajout a été brillant. C’est un coéquipier hors pair. »
Perron sait exactement comment réagir aux hauts et aux bas d’une saison.
Il a assez de vécu – 18 saisons pour être exact – pour ne pas se laisser impressionner par une séquence de victoires, ou ne pas se laisser abattre par une série de défaites. Qu’importe si elle survient en novembre, ou dans le dernier mois de la saison, alors que l’équipe est au cœur de la lutte pour une place en séries.
Le Québécois de 36 ans a d’ailleurs vécu une course presque identique, l’an dernier, alors qu’il portait l’uniforme des Wings. Ils avaient conclu la campagne avec le même nombre de points que les Capitals, mais ces derniers avaient accédé au tournoi printanier puisqu’ils détenaient le bris d’égalité.
« Idéalement, tu ne veux pas devoir gagner le dernier match pour entrer en séries, mais si tu te rends là, tu as fait du bon travail, a relativisé le principal intéressé. On ne gagnera pas tous les matchs jusqu’à la fin de la saison. Mais même dans la défaite, tu dois garder le momentum et continuer d’avancer. »
Ce sont notamment ces petites bribes de sagesse qui aident les Sénateurs à rester calmes malgré l’ampleur du moment. Ils ont amassé au moins un point dans leurs quatre derniers matchs (3-0-1), en venant de l’arrière dans chacun d’eux.
C’est la démonstration d’un groupe qui gagne en maturité. Ou d’un groupe qui compte sur des joueurs matures.
« On sait tous ce qu’il a accompli dans sa carrière, a souligné son compatriote Thomas Chabot. Ça aide juste de l’avoir sur la glace, dans le vestiaire, tous les jours. J’ai toujours dit que l’expérience ne s’achète pas. Il apporte un point de vue que des plus jeunes n’ont pas nécessairement. C’est énorme de l’avoir avec nous. »