cozens lepage

KANATA, Ontario – Les derniers matchs qu’a disputés Dylan Cozens n’ont assurément pas été les plus palpitants de sa carrière.

Derniers dans l’Est depuis un bon moment, les Sabres de Buffalo ne faisaient que s’enliser au classement en encaissant les défaites, parfois humiliantes, aux quatre coins de la Ligue. Le mieux qu’il aurait pu accomplir d’ici la fin de la saison aurait été de tenter de conclure sur une note honorable.

On ne peut donc qu’imaginer à quel point il a savouré sa première rencontre dans l’uniforme des Sénateurs d’Ottawa, samedi, face aux Rangers de New York au Centre Canadian Tire. Un match d’une grande ampleur dans la course aux séries.

« C’est génial, a-t-il lancé après la remontée victorieuse des siens en prolongation. Ça fait quelques années que je n’ai pas joué du hockey aussi significatif à ce temps-ci de l’année. Ce sont pour ces matchs que l’on se lève le matin. Il y a tellement plus d’excitation à l’idée de jouer, d’aller à la guerre.

« Je suis très excité pour ce qui s’en vient. Je suis heureux de faire partie de ce groupe et de pouvoir accomplir quelque chose de spécial ici. »

Juste comme ça, avec l’échange qui l’a envoyé aux Sénateurs vendredi, Cozens a fait un bond de neuf places au classement. Avec son plus récent gain, sa nouvelle équipe occupe maintenant la première place de quatrième as, un point devant les Blue Jackets de Columbus et les Rangers.

Ç’a manifestement un effet sur son jeu : Cozens a non seulement récolté une aide, il a aussi égalé un sommet personnel en distribuant neuf mises en échec.

« C’est une grosse partie de mon jeu, et je l’ai laissée de côté un peu, ces dernières années, a-t-il réfléchi. Je sais que je dois ramener ça. Je veux être un joueur qui est difficile à affronter et qui est physique dans les batailles pour la rondelle. Plusieurs gars jouent de cette façon dans ce vestiaire. »

C’est exactement le message que lui a lancé son entraîneur Travis Green avant de l’utiliser à toutes les sauces pour un temps de jeu total de 17:27. Les Sénateurs jouent de façon hargneuse, et ils veulent que leurs joueurs en fassent autant.

« Oh, c’est beaucoup », s’est exclamé Green, en voyant les coups d’épaule sur la feuille de match. « Je lui ai simplement parlé de notre identité d’équipe et de la façon dont on veut qu’il joue. Il cadre bien dans notre style de jeu. Je voulais qu’il s’amuse et qu’il profite du moment. Il a été plutôt bon. »

Une question d'adaptation

Le premier test a donc été réussi, et la suite risque d’être encore meilleure. Cozens est arrivé à Ottawa en provenance de la Floride en fin de soirée, vendredi, et a rencontré ses nouveaux coéquipiers quelques heures seulement avant la mise au jeu initiale, à 12h30.

« Aujourd’hui, on s’est pas mal salué et on est allés jouer au hockey », a blagué le capitaine Brady Tkachuk, sans trop exagérer. Question de familiarité, Cozens a été placé au centre de David Perron et de Drake Batherson, avec qui il avait joué au Championnat du monde, il y a deux ans.

Même si cela peut sembler contre-productif, ce revirement de situation rapide lui a permis de briser la glace sans trop se poser de questions. Il a reçu un accueil chaleureux de la foule dès sa première touche, et il a été applaudi quand on lui a souhaité la bienvenue à l’écran géant.

« J’étais un peu nerveux, mais ç’a facilité les choses, a-t-il conclu. Je n’ai pas eu à penser au match toute la journée. Je me suis réveillé, je suis venu à l’aréna et j’ai sauté sur la patinoire. […] Ç’a été un choc, mais il faut mettre ça derrière. Nous avons de gros matchs à jouer et je dois me concentrer sur la transition. »

À l’entendre parler, il semble qu’elle soit déjà bien entamée.