Suter

Lundi, le Wild du Minnesota a connu une journée deux temps. D'une part, il a confirmé sa présence en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, avec une belle victoire de 3-0 contre les Oilers d'Edmonton. D'autre part, il a également appris que la saison de son défenseur numéro un, Ryan Suter, était terminée, lui qui voit ainsi sa séquence de 242 matchs consécutifs prendre fin.
Avec cette lourde perte, est-ce qu'on peut donc dire que le Wild vient de perdre tout espoir de faire un long bout de chemin au tournoi printanier?

Pas nécessairement. Le Minnesota n'a pas besoin de regarder bien loin pour se rassurer et trouver un exemple d'équipe qui a remporté les grands honneurs en l'absence de son défenseur numéro un. En fait, il suffit de penser aux Penguins de Pittsburgh qui ont réussi l'exploit l'an dernier sans les services de Kris Letang.
Évidemment, la perte de Suter risque de peser lourd, très lourd, au sein de la formation, mais l'entraîneur-chef, Bruce Boudreau, refuse de baisser les bras.
« C'est un coup dur, c'est sûr, mais c'est une occasion pour d'autres joueurs de se lever et pour les leaders de prendre l'équipe sur leurs épaules et de montrer qu'ils peuvent faire face à l'adversité. Un des plus beaux sentiments de réussite dans ce sport, c'est lorsque les gens vous disent que vous ne pouvez pas faire quelque chose et que vous le faites quand même », a déclaré Boudreau au réseau Sportsnet.
L'impact de Suter
Année après année, Ryan Suter a été un rouage important de la brigade défensive du Wild, cette saison peut-être plus que jamais. Rarement blessé, le défenseur de 33 ans était devenu un véritable homme de fer pour sa formation.
Suter venait de disputer deux saisons consécutives de 82 matchs et espérait en compléter une troisième de suite - ce qui aurait été sa quatrième en cinq ans.
Au-delà des matchs disputés, le défenseur américain grugeait d'importantes minutes, et ce, à toutes les sauces. En fait, il était le deuxième défenseur le plus utilisé de la ligue avec une moyenne de 26:46 par rencontre, tout juste derrière Drew Doughty (26:49). Erik Karlsson (26:44), Rasmus Ristolainen (26:32) et Alex Pietrangelo (25:47) complètent le top-5.
À cinq contre cinq, Suter était le troisième arrière le plus sollicité dans la LNH (20:41), en plus de figurer dans le top-20 en avantage numérique (3:05; 19e) et en désavantage numérique (3:00; 15e) et de mener ses coéquipiers au chapitre des tirs bloqués (138).
Dans la colonne des points, l'ancien septième choix au total (2003) des Predators de Nashville, était sur le point de connaître sa meilleure saison en carrière. En fait, en récoltant son 51e point de la saison, il venait d'égaler sa marque personnelle établie en 2015-16.
Perdre un joueur de la trempe de Suter pourrait donc être catastrophique pour le Wild, surtout en considérant les nombreuses minutes qu'il passe sur la patinoire. Or, tout est possible.
Les Penguins et Letang, une inspiration pour le Wild?
L'an dernier, les Penguins de Pittsburgh ont remporté leur deuxième championnat de la Coupe Stanley consécutif, et ce, sans les services de leur meilleur défenseur : Kris Letang. Le défenseur québécois de 30 ans avait été contraint de rater les 22 derniers matchs de sa formation, en plus de faire une croix sur la totalité des séries éliminatoires en raison d'une opération au cou, visant à traiter une hernie discale.
Un peu à l'image de Suter, Letang était l'homme à tout faire et surtout l'homme de confiance des Penguins. Il était septième dans la LNH au chapitre du temps de glace (25:31) et cinquième en avantage numérique (3:40). Avec ses 32 points en 41 matchs, il occupait le quatrième rang du circuit parmi les arrières pour la moyenne de point par match (0,83).
Or, les Penguins ont réussi à s'en sortir assez bien, très bien même, remportant les grands honneurs. Pour ce faire, Justin Schultz, Ian Cole, Olli Maatta, Ron Hainsey, Brian Dumoulin et Trevor Daley avaient tous dû relever leur jeu d'un cran et accepter davantage de responsabilités.
Le Wild devra trouver une façon de s'inspirer des Penguins. Ainsi, Jared Spurgeon - qui devrait effectuer un retour sous peu - Matt Dumba, Jonas Brodin, Nate Prosser, de même que les recrues Nick Seeler et Carson Soucy, devront être prêts à se retrousser les manches et à en donner plus.

Devant le filet, Devan Dubnyk se devra d'être solide, plus solide que ce qu'il a démontré jusqu'ici avec des statistiques correctes, mais sans plus (moyenne de buts accordés de 2,52 et pourcentage d'arrêts de ,918). Si le Wild espère imiter les Penguins, le gardien de 31 ans aura certainement son mot à dire.
Dubnyk semble avoir compris le message, alors qu'il vient de réaliser son cinquième blanchissage de la saison, lundi soir, avec un gain de 3-0 contre les Oilers d'Edmonton.
En fait, combler l'absence de Suter sera un travail d'équipe et tout le monde devra mettre la main à la pâte.
« Au cours d'une saison, différents joueurs doivent saisir les opportunités lorsque celles-ci se présentent, si l'équipe veut progresser. C'est exactement notre cas », a déclaré au réseau Sportsnet Devan Dubnyk après la victoire des siens face aux Oilers.
La formation de Bruce Boudreau a encore trois matchs à disputer en saison régulière; trois matchs en quatre soirs, tous sur la route. Le tout débute mercredi soir avec un arrêt à Anaheim pour y affronter les Ducks (22 h, HE; SN360, SN1, PRIME, FS-N, NHL.TV).