WILD INFIRMERIE BADGE DUCHARME

Dire qu'on ne peut remplacer Kirill Kaprizov est un euphémisme. Mais dans le cas du Wild du Minnesota, c'est encore plus vrai.
Le prolifique attaquant s'est blessé lors du match de mercredi contre les Jets de Winnipeg. Le défenseur Logan Stanley lui est tombé sur le dos, envoyant Kaprizov sur la glace dans une posture qui semblait peu confortable.

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Résultat, Kaprizov ratera de trois à quatre semaines, donc possiblement jusqu'aux séries éliminatoires. Vendredi, l'entraîneur-chef Dean Evason s'est montré évasif en parlant de la durée exacte de l'absence de son attaquant, affirmant « qu'on ne peut pas savoir d'ici à ce que le processus de guérison commence. »
La perte de Kaprizov ferait mal à n'importe quel club, mais dans le cas du Wild, elle pourrait être catastrophique. Malgré ses succès au classement, le Wild est l'une des pires équipes en offensive cette saison. Entre le 12 février et le 8 mars, le Minnesota a été la formation qui a amassé le plus de points dans la LNH avec 20 (9-1-3). Mais durant cette période, le Wild a maintenu une famélique moyenne de deux buts par matchs, à égalité avec les Flyers de Philadelphie… l'équipe qui a récolté le moins de points pendant cette période.
Ce qui a sauvé le Wild, c'est son jeu défensif. La troupe d'Evason n'a accordé que 1,31 but par rencontre durant cette période, au premier rang de la LNH. Leur désavantage numérique a maintenu un taux d'efficacité de 96,8 pour cent, encore là au premier rang du circuit.
Mais la perte de Kaprizov vient tout changer, lui qui a été le meilleur chez le Wild avec 12 points lors du dernier mois. Pendant que Kaprizov récoltait 10 buts, les 25 autres joueurs de son équipe qui ont joué durant cette période n'en ont marqué que 16. Kaprizov est le moteur offensif du Wild, et ce moteur fonctionne au gaz d'avion!
Sam Steel est celui qui prendra la place de Kaprizov sur le premier trio, aux côtés de Ryan Hartman et Mats Zuccarello. Voilà qui en dit long sur le manque de profondeur en offensive du Wild. Avant samedi, Steel avait été laissé de côté lors de 10 des 11 matchs précédents du Wild, lui qui avait traversé une séquence de 11 parties sans amasser le moindre de point avant d'être envoyé dans les estrades.
Cette saison, l'attaquant de 25 ans a récolté 23 points en 54 rencontres. Ce n'est pas la première fois que Steel se retrouvera sur la première ligne cette année, lui qui avait agi comme joueur de centre entre Kaprizov et Zuccarello pendant 34 matchs, de la mi-novembre à la mi-février. Pendant que ses deux compagnons de trio récoltaient 23 et 21 points à cinq contre cinq, Steel s'était contenté de 16.
Difficile de penser qu'il sera aussi productif avec Hartman plutôt que Kaprizov sur ce trio.
Samedi, Steel a été blanchi en 13:53 lors d'un gain de 5-2 contre les Sharks de San Jose. Il n'a enregistré aucun tir au but.
Steel n'a pas eu droit à du temps de jeu en avantage numérique samedi. Hartman est celui qui a droit à une promotion sur la première vague, où il s'est retrouvé en compagnie de Zuccarello, Joel Eriksson Ek, Matthew Boldy et John Klingberg. Malheureusement pour le Wild, son jeu de puissance est sa faiblesse depuis un mois, avec un taux de réussite de 15,4 pour cent (23e), même après avoir réussi deux buts en avantage numérique face aux Sharks. L'attaque massive pourra difficilement faire mieux sans Kaprizov.
Le meilleur conseil que l'on puisse donner aux poolers d'ici au retour de Kaprizov est le suivant : restez loin des attaquants du Wild. Ceux-ci ne marquaient déjà pas beaucoup, et ils recevront dorénavant plus d'attention sur la glace maintenant que les défensives adverses n'ont plus à surveiller Kaprizov.
Qu'en est-il des gardiens Filip Gustavsson et Marc-André Fleury, qui collectionnent les victoires récemment? La perte de Kaprizov pourrait inverser rapidement cette tendance. Le Wild a remporté six de ses 10 dernières victoires par un seul but, et il n'a que deux victoires par plus de trois filets. Avec la production de Kaprizov en moins, il n'en faudrait pas beaucoup pour que la tendance s'inverse, et que ces courtes victoires se transforment en revers.