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QUÉBEC- David Perron a eu le blues dernièrement, c'est le cas de le dire. Mais la déprime d'un départ inattendu de St. Louis fait place, petit à petit, à un entrain renouvelé pour le nouveau défi qui l'attend à Detroit.

Perron l'admet d'emblée : le rejet des Blues a été un choc dur à encaisser. Mais, au bout de quelques semaines à être fâché et à essayer de comprendre, il se dit que le temps est venu d'aller de l'avant.
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« C'est sûr que ç'a été décevant », a-t-il concédé en entrevue dans le cadre du Pro-Am Gagné-Bergeron de Québec, un match de hockey caritatif qui permet à des amateurs de jouer avec des professionnels. « J'ai été un membre des Blues pendant 11 saisons sur mes 15 dans la Ligue nationale. Mes enfants ont grandi à St. Louis. Nous adorions la ville.
« Je n'entrevoyais pas de problème, a-t-il continué. Je me disais qu'avec mes performances des dernières saisons, je méritais un contrat qui avait du sens tant pour l'équipe que pour moi. Il y avait plein de bonnes raisons pour que je reste. »
Après avoir été un rouage important de la conquête de la Coupe Stanley des Blues en 2019, l'ailier droit sherbrookois âgé de 34 ans n'a montré aucun signe de ralentissement au cours des dernières saisons. En 2021-22, il a récolté 57 points (27 buts, 30 passes) en 67 matchs, tout en dominant l'équipe avec 26 points amassés en supériorité numérique. Il avait de plus connu des séries du tonnerre en réussissant neuf buts et 13 points en 12 matchs.
Les Blues l'ont tout de même laissé en plan à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, le 13 juillet. Les Red Wings ont saisi l'occasion de l'engager, en lui soumettant une offre contractuelle de 9,5 millions$ pour deux saisons.
« Plusieurs semaines sont passées. C'est le moment de tourner la page », a laissé tomber Perron.
« Je suis emballé d'aller à Detroit. Dans les conversations que j'ai eues avec (le directeur général) Steve Yzerman, l'équipe est en fin de reconstruction. On est rendu à l'étape de vouloir jouer des matchs importants en mars et en avril, en fin de saison. C'est maintenant là-dessus que je me concentre. »
De son propre aveu, il ne connaît pas tant sa nouvelle équipe, qui a été exclue des séries au cours des six dernières saisons.
« Je sais qu'ils ont plusieurs bons jeunes », a-t-il mentionné. Je n'investiguerai pas davantage parce que je veux me présenter au camp la tête libre de toute opinion et donner la chance à tout le monde de faire bonne impression. »
Perron veut également se concentrer sur le rôle de leader dont il entend s'acquitter à fond au sein d'une jeune formation. C'est un rôle qu'il dit qu'il jouait déjà depuis quelque temps à St. Louis.
« Je serai un des plus vieux de l'équipe, sinon le plus vieux », a-t-il noté en esquissant un sourire. « C'est une grande satisfaction pour moi d'avoir la chance d'aider les jeunes. On m'a aidé à mes débuts. À mon tour maintenant de le faire. Je m'estime chanceux de pouvoir connaître les deux côtés de la médaille. Beaucoup de joueurs n'ont pas cette chance. »
Il sait pertinemment que le leadership des vétérans s'exerce différemment qu'à ses débuts dans la LNH, il y a déjà 15 ans.
« À St. Louis, un gars comme Keith Tkachuk (le père de Matthew, des Panthers de la Floride, et de Brady, des Sénateurs d'Ottawa) m'a aidé. Il était dur à mon endroit, mais juste.
« L'approche a changé depuis le temps, a-t-il renchéri. Avec les téléphones intelligents et les réseaux sociaux, tout est différent. Maintenant, les jeunes jouent beaucoup plus à des jeux vidéo. Ils restent plus dans leur chambre d'hôtel sur la route, etc.
« Une partie de ma tâche consistera à faire sortir les gars et à créer un esprit d'équipe, a-t-il indiqué. On essayera de forger une identité d'équipe le plus tôt possible. On ne sait jamais à quel moment le déclic peut se faire. Ça peut être en septembre ou en décembre, ou ça peut même aller jusqu'à la saison suivante. »

COL@STL, #4: Perron frappe sur réception en A.N.

Perron a dit qu'il s'inspirera de l'expérience unique qu'il a vécue au cours de la première saison magique des Golden Knights de Vegas en 2017-18.
« C'est la première chose que nous avons faite à Vegas, bâtir une identité d'équipe. On se fichait de ce que le monde pensait de nous et nous nous sommes rendus jusqu'en finale de la Coupe Stanley.
« Je ne dis pas que nous serons les Golden Knights de Detroit, a-t-il imagé, mais nous avons plusieurs bonnes pièces pour former une équipe gagnante. »
Perron n'a pas pu s'empêcher de reparler des Blues.
« Quand tu as cette chimie-là, tu ne veux jamais la laisser partir. C'est pour ça que je suis déçu d'avoir quitté les Blues parce que nous formions un groupe tissé très serré.
« Je savais que toutes les saisons nous pouvions faire des dommages. Encore la saison dernière, nous avons perdu au deuxième tour contre l'Avalanche du Colorado, les gagnants de la Coupe Stanley. Nous avons perdu les services de notre gardien no 1, le scénario aurait pu être différent. Cela dit, le Colorado a été la meilleure équipe en séries. Il méritait de gagner », a-t-il conclu.