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NEW YORK- Les Rangers de New York ont réalisé ce qui semblait impensable il y a quelques jours à peine. Et de façon dramatique en plus de ça.

Grâce au but d' Artemi Panarin en prolongation dans le match no 7 face aux Penguins de Pittsburgh, dimanche, la troupe de Gerard Gallant a signé une victoire de 4-3 pour éliminer ses rivaux après avoir tiré de l'arrière 3-1 dans leur série de première ronde.
Avec cette ultime victoire, la formation new-yorkaise est devenue la 31e équipe dans l'histoire de la LNH à combler pareil déficit dans une série. Elle a maintenant rendez-vous avec les Hurricanes de la Caroline au deuxième tour.
Bien discret jusqu'à ce stade du match, Panarin a décoché un tir des poignets qui s'est frayé un chemin à travers trois joueurs lors d'un avantage numérique à 4:46 de la période supplémentaire. Bruyante tout au long de la soirée, la foule du Madison Square Garden a explosé de joie, faisant vibrer les balcons supérieurs pendant de longues secondes.
« Je m'étais dit avant le début de la prolongation que si on devait marquer, ce serait lui qui le ferait, a révélé Gallant. Il n'avait pas connu sa meilleure soirée de travail, et il était un peu frustré de la tournure des évènements. »
« Je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passé après le but, a renchéri l'attaquant vedette. Les Penguins m'ont empêché de lancer dans cette série. C'est un peu ma faute. Je devrais écouter les conseils qu'on me donne et diriger plus de rondelles au filet. »
Les Rangers ont réussi leur tour de force malgré le retour au jeu de Sidney Crosby après un match d'absence, dimanche, et celui du gardien Tristan Jarry, qui était en uniforme pour la première fois du tournoi printanier.
« Je suis déçu pour les joueurs parce que je sais à quel point ils ont tout donné, a déclaré l'entraîneur des Penguins, Mike Sullivan. Je sais tous les efforts qu'ils ont investi et à quel point ils avaient les succès de notre équipe à cœur. »
Les visiteurs n'étaient qu'à 5:45 de sauver les meubles et de passer au deuxième tour pour la première fois depuis 2018. En avant 3-2 et alors que les secondes s'égrainaient, ils ont vu Mika Zibanejad créer l'égalité à l'aide d'un puissant tir dans lucarne.
« On n'a pas paniqué parce qu'on sait qu'on est capables de venir de l'arrière, a-t-il commenté. C'est ce qu'on a été en mesure de faire toute l'année. Le sentiment d'urgence s'est installé et nous avons accompli notre objectif. C'était complètement fou. »

Panarin propulse les Rangers en deuxième ronde

Chris Kreider avait procuré aux Rangers leur première avance du match en ouvrant la marque à 7:36 de la première période, et K'Andre Miller avait créé l'égalité 2-2 en milieu de deuxième avec le premier de sa carrière en séries éliminatoires.
Mais si les Rangers sont demeurés dans le match, c'est parce que le gardien Igor Shesterkin a multiplié les petits miracles devant sa cage, déclenchant de nombreux « Igor! Igor! Igor! » dans le mythique amphithéâtre. Ses quatre arrêts dans les 29 secondes qui ont précédé le but de Kreider ont animé la foule autant que s'il avait inscrit le but gagnant de la rencontre. Il a repoussé un impressionnant total de 42 lancers.
« Il a été très bon, a souligné Gallant avec un large sourire. C'est pourquoi il était un candidat de choix pour le titre de joueur le plus utile et c'est la raison pour laquelle il est en nomination pour le Vézina. »
Danton Heinen et Jake Guentzel, avec son huitième des séries, ont touché la cible en avantage numérique pour les Penguins tandis qu'Evan Rodrigues a fait mal aux locaux en marquant le troisième des siens à la toute fin d'une infériorité numérique avec 2:36 à faire à la période médiane.
Jarry a été fort solide devant sa cage, réalisant 26 arrêts au cours de la soirée. Il doit encore se demander comment le tir de Panarin s'est faufilé jusqu'au fond du filet.
Duel épique et but magique
Si Shesterkin a donné le ton à l'intense duel de gardiens en réalisant des arrêts spectaculaires en tout début de rencontre, ça n'a pas été bien long avant que son vis-à-vis se joigne à la fête.
Nullement dérangé par les cris des partisans qui scandaient son nom avant même le début de l'interprétation de l'hymne national, le gardien des Penguins a très vite démontré qu'il n'avait rien perdu de son aplomb malgré qu'il s'agissait pour lui d'un premier départ en un mois.
Il n'a pas été aussi spectaculaire que le cerbère russe des Rangers, mais il s'est montré vif dans ses déplacements et il affichait l'aplomb et la confiance d'un portier en pleine possession de ses moyens.
« J'ai voulu revenir le plus vite possible, a indiqué Jarry. C'était dur de regarder ça des lignes de côté. Je voulais me joindre à la bataille. C'est ce qui me faisait le plus mal, de ne pas pouvoir aider mes coéquipiers. »
Quant à Shesterkin, il est l'un des grands artisans de ce triomphe. Les joueurs des Penguins ont dû se montrer créatifs pour en venir à bout. À ce chapitre, la palme revient à Guentzel, qui a botté la rondelle dans les airs avec son patin avant de la diriger au fond du filet en la tapant au vol avec un synchronisme parfait.
Ils n'ont simplement pas eu assez de temps pour le mettre davantage à l'épreuve en prolongation.