Maxime Comtois : Un pas de recul pour mieux avancer

MONTRÉAL - S'il avait eu le plein contrôle de sa destinée, Maxime Comtois n'aurait pas fait la navette entre Anaheim et San Diego, cette saison. Il aurait disputé sa première saison complète dans la LNH avec les Ducks en compagnie des autres jeunes pousses de l'organisation en transition.

Il reconnaît cependant que c'était la meilleure chose à faire. Rétrogradé pour la première fois à la mi-novembre, puis rappelé un mois plus tard, il aura finalement été envoyé dans la Ligue américaine (LAH) pour de bon à la mi-janvier, après son 29e match de la saison avec les Ducks.

« J'ai joué beaucoup de matchs en ne voulant pas faire d'erreurs au lieu d'appliquer mon style de jeu, a fait valoir l'attaquant en entrevue avec LNH.com, lundi. Je me suis éloigné un peu de mon identité qui est basée sur le jeu rapide et physique. C'est ce qui m'a manqué en début d'année.

« J'avais récemment recommencé à jouer de cette manière et à avoir du plaisir à jouer. Tout était revenu à la normale et c'était bon pour la confiance. C'est de ça dont il faut que je me rappelle quand ce sera le temps de resauter sur la glace. »

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Et ça, personne ne sait quand ce sera. Les activités de la LAH - tout comme celles de la LNH - ont été mises en pause le 12 mars en raison de la pandémie du coronavirus. À ce moment-là, Comtois et les Gulls étaient engagés dans la course aux séries éliminatoires.

Au sein d'une équipe qui compte sur un savant mélange de recrues avec une certaine expérience dans la LNH et de plusieurs jeunes espoirs qui tentent de faire leurs preuves, Comtois avait trouvé sa niche. Il avait récolté 24 points, dont neuf buts, en 31 matchs.

« J'avais une place sur l'avantage numérique, l'entraîneur (Kevin Dineen) me faisait confiance et me donnait du temps de jeu, a-t-il expliqué. […] J'ai la chance d'avoir un style de jeu qui peut être fatigant et détesté des défenseurs adverses, et l'organisation veut que je m'en serve pour me créer de l'espace et des chances de marquer. »

Ç'avait fonctionné à ses dix premiers matchs dans la LNH, l'an dernier, alors qu'il avait amassé deux buts et cinq mentions d'aide avant d'être envoyé dans la LAH, puis dans la LHJMQ pour conclure la saison avec les Voltigeurs de Drummondville.

Les points ne sont pas venus aussi constamment cette saison - il a été limité à cinq buts et six aides en 29 rencontres - mais le jeune homme de 21 ans sait que c'est avec le style intense et hargneux, qui le distingue depuis toujours, qu'il réussira à faire sa place au sein du pipeline bien rempli de l'organisation.

C'est pourquoi il doit s'y accrocher, et c'est ce que les Ducks ont voulu lui rappeler en lui faisant faire la navette entre les deux villes californiennes.

« Mon but est d'obtenir un poste régulier l'an prochain, a-t-il lancé au bout du fil. Si la saison ne reprend pas, ce sera un gros été d'entraînement pour moi - une chose que je n'ai pas eue depuis quelques années. Je le vois comme un été déterminant et comme une chance d'envoyer un message en arrivant en pleine forme au prochain camp.

« C'est trippant de voir notre banque d'espoirs. C'est notre chance de se faire une place, et je pense qu'on sera bien encadrés avec les vétérans qu'on a. J'entrevois beaucoup de plaisir dans les prochaines années et je crois qu'on va être capables de faire tourner les choses assez vite. »

Le bon vétéran

Depuis cette saison, le Longueuillois de 6 pieds 2 et 215 livres peut compter sur le soutien d'un compatriote qui connaît une chose ou deux au style de jeu hargneux. L'échange de Nicolas Deslauriers des Canadiens aux Ducks, au cours de l'été, aura aussi été fort salutaire pour Comtois.

« La chimie s'est installée assez vite, a relaté ce dernier. Nic est facile d'approche, c'est le gars qui parle à tout le monde et qui a un rôle très respecté à travers la LNH. Il m'a grandement aidé et il va m'aider encore l'an prochain, peu importe où je vais être.

« C'est toujours quelqu'un que je vais pouvoir appeler pour des conseils. Même quand j'étais à San Diego, on se parlait régulièrement et on se parle encore presque tous les jours… On game même ensemble. »

Il y a une seule fois où les rôles ont été inversés et où le jeune a pu conseiller le vétéran, un peu moins doué offensivement. Lors de l'avant-dernier match des Ducks avant la pause, Deslauriers a réussi le premier tour du chapeau naturel de sa carrière en seulement 11:49 de jeu face aux Sénateurs.

« C'est pas mal lui qui m'a demandé conseil après ce match parce qu'il ne savait pas comment réagir après un tour du chapeau, a rigolé Comtois. Je jouais en même temps, ce soir-là, et je l'ai appelé tout de suite quand j'ai vu ça. Il apporte tellement à une équipe. C'était drôle et plaisant de le voir être récompensé comme ça. »