TORONTO – Mathew Tkachuk, habillé en tenue de ville, s’est présenté dans l’entrée du vestiaire des Panthers de la Floride jeudi, échangeant des tapes dans les mains et offrant des mots d’encouragement à ses coéquipiers alors que ceux-ci venaient de sortir de la glace avec en poche une victoire de 3-2 contre les Maple Leafs de Toronto au Scotiabank Arena.
Évidemment, les Panthers aimeraient bien mieux voir l’attaquant vêtu de son équipement de hockey, en train de créer le chaos et de rentrer sous la peau de ses adversaires comme seul un Tkachuk sait le faire.
Mais il n’était pas disponible pour ce duel au sommet dans la section Atlantique. Tout comme ne l’étaient pas le défenseur Aaron Ekblad et l’attaquant Brad Marchand, des joueurs qui seront probablement des éléments clés au printemps quand la Floride tentera de répéter son exploit et de soulever la Coupe Stanley pour une deuxième année consécutive.
Malgré tout, même avec tous ces absents de marque, les Panthers ont trouvé une façon de gagner grâce à leur style nord-sud hargneux.
Les visages peuvent changer, mais pas la façon. Et tant que ce sera le cas, ils vont continuer d’envoyer le message qu’ils sont les maîtres de la section Atlantique jusqu’à ce que quelqu’un prouve le contraire.
Jeudi soir, les Maple Leafs n’ont pu remédier à la situation. Et quand on voit les Panthers s’en tenir à leur formule gagnante, on est en droit de se demander si une équipe pourra les arrêter dans les cinq dernières semaines de la saison régulière.
« Je pense que ça fait simplement partie de notre ADN, a réagi l’attaquant Sam Bennett. Ça représente qui nous sommes. C’est notre style de jeu.
« En séries, tu vas perdre des soldats, des gars importants, à des moments clés. D’autres doivent alors se lever. En ce moment, plusieurs gars se lèvent et ça nous aide. »
À commencer par Bennett lui-même.
Tkachuk va probablement rater le reste de la saison en raison d’une blessure au bas du corps subie pendant la Confrontation des 4 nations, mais l’équipe espère qu’il pourra faire un retour en séries. Ekblad a été suspendu pour 20 matchs, lundi, pour avoir enfreint la politique antidopage de la LNH et de l’AJLNH. Et Marchand, qui a été acquis des Bruins de Boston vendredi, demeure à l’écart pour une blessure au haut du corps qui est réévaluée sur une base hebdomadaire.
En dépit de tout ça, les Panthers (41-22-3) ont tout de même été en mesure de se donner un petit coussin devant les Maple Leafs au sommet de l’Atlantique. La Floride détient maintenant quatre points d’avance sur Toronto (39-23-3) et six sur le Lightning de Tampa Bay, qui s’est incliné 4-3 en tirs de barrage contre les Flyers de Philadelphie jeudi soir. Toronto et Tampa Bay ont toutefois un match en main sur la Floride.
« C’était comme un match de séries ce soir, a dit Bennett. Tu dois faire toutes les petites choses de la bonne façon, et dans l’ensemble, c’est ce que nous avons fait. »
En l’absence de Tkachuk sur la première vague de l’avantage numérique, Bennett s’est imposé en ne marquant pas une, mais deux fois sur le jeu de puissance, tout en jouant son rôle à la perfection devant le gardien des Maple Leafs Anthony Stolarz, son coéquipier en Floride la saison dernière. Son deuxième but de la rencontre, inscrit à 17:13 de la deuxième période, allait s’avérer être celui de la victoire.
Les Panthers ont également reçu l’aide offensive inattendue du défenseur Niko Mikkola, qui a marqué son cinquième but de la saison.
Encore une fois, les Panthers ont trouvé une façon de gagner, peu importe les joueurs présents dans la formation. Ils ont maintenant remporté sept de leurs huit derniers matchs.
« Je pense que ç’a un lien avec la familiarité, a estimé l’entraîneur Paul Maurice. Nous ne semblons pas être les mêmes avec tous ces gars à l’écart de la formation, mais nous jouons de la même façon. Tu espères que ça ait le même impact. Nous ne sommes pas une équipe aussi imposante. C’est correct. Nous pouvons quand même utiliser notre vitesse, appliquer de l’échec avant et faire ce genre de choses.
« Matthew est irremplaçable en avantage numérique, mais Sam Bennett est franchement très bon. »
Devant des dizaines d’amis et membres de la famille dans les gradins, Bennett, qui a grandi à Holland Landing, une ville située à environ 65 kilomètres au nord de Toronto, a mérité les éloges de son entraîneur.
De l’autre côté, dans le vestiaire des locaux, les joueurs des Maple Leafs ont reconnu que c’est un match qu’ils auraient voulu aller chercher, mais ils avaient le sentiment d’avoir fourni un effort vaillant.
Cet affrontement marquait le premier de trois rendez-vous entre les Maple Leafs et les Panthers dans la dernière ligne droite de la saison. Ils vont croiser à nouveau le fer à Toronto le 2 avril, puis se feront face six jours plus tard au Amerant Bank Arena de Sunrise.
Ces trois duels vont probablement être déterminants dans la course au premier rang de la section. Et cette première place pourrait valoir une série de première ronde plus facile. Dans le cas de Toronto, ça pourrait vouloir dire de s’éviter une série contre Tampa Bay, par exemple, au premier tour éliminatoire.
Malheureusement pour les Maple Leafs, la première manche est allée en faveur des Panthers, jeudi.
« Je savais, nous savions tous, que ce serait un match serré, a soutenu l’entraîneur des Maple Leafs Craig Berube. Ils jouent de cette façon. Il n’y a pas beaucoup d’espace sur la patinoire. Tu dois rester patient et ne pas forcer les choses.
« C’était une bonne bataille. »
Une bataille que les champions en titre semblent toujours gagner par les temps qui courent.
Et une bataille pour laquelle les Maple Leafs cherchent encore des réponses.