Unmasked_Bobrovsky

Pour les gardiens de la LNH, la première journée de l'ouverture du marché des joueurs autonomes a des allures du jeu de la chaise musicale. Mais les uniformes ne sont pas la seule chose qui change.

En signant un contrat avec une nouvelle équipe, un portier devra s'ajuster à plusieurs choses, que ce soit un nouvel entraîneur des gardiens ou un nouveau système défensif, sans oublier les différences en ce qui a trait au maniement de la rondelle autour du filet et de la communication avec ses nouveaux coéquipiers en défensive.
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L'entraîneur des gardiens des Flames de Calgary Jordan Sigalet est devenu un habitué de tous ces changements de routine, puisque dans les cinq dernières saisons, il a travaillé avec sept gardiens qui ont été acquis par voie de transaction ou à titre de joueurs autonomes. Cam Talbot, qui a paraphé une entente d'un an avec les Flames le 1er juillet, sera le huitième gardien à faire cette transition avec Sigalet.
« Il y a définitivement un ajustement à faire, mais ce qui est bien avec les joueurs autonomes, c'est que nous avons tout l'été pour commencer à bâtir cette relation de confiance, a expliqué Sigalet. Dès que nous nous sommes entendus avec Talbot, nous étions sur le téléphone afin d'apprendre à se connaître, ses préférences, ses besoins sur une base quotidienne, donc tu peux préparer un plan pour ce gardien. La plupart sont flexibles et leurs besoins sont relativement similaires, donc la différence n'est pas majeure, mais ces conversations peuvent te permettre d'en faire beaucoup. Tu peux parler de vidéo ou établir des buts à atteindre durant l'été, identifier et être d'accord sur des points précis ou ce que le gardien doit changer dans son jeu pour qu'il connaisse plus de succès avec ton équipe. »
Le nombre de changements diffère selon l'homme masqué, l'entraîneur des gardiens et l'équipe. Par exemple, est-ce que le style du gardien et ses forces se marient bien avec le système défensif et la façon dont l'équipe accorde des tirs, que ce soit en montée ou après que l'adversaire se soit installé en zone? Le nombre de lancers que l'équipe accorde (certains gardiens ont de la difficulté à se concentrer quand ils reçoivent peu de tirs), s'il a joué dans la section ou l'association récemment, ou encore à quel point l'entraîneur des gardiens va insister pour que des changements techniques s'opèrent sont tous des facteurs à évaluer.

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Pour certains gardiens, cette transition est plus facile, puisqu'ils l'ont fait dans le passé. Parlez-en à Robin Lehner, qui vient de se joindre aux Blackhawks de Chicago.
Lehner, qui a signé une entente d'un an avec Chicago le 1er juillet, a vécu cette situation l'an dernier quand il s'est joint aux Islanders de New York, avec une entente d'un an en poche, après avoir passé les trois saisons précédentes avec les Sabres de Buffalo. Il a dû faire face à plusieurs défis : une nouvelle équipe dans une nouvelle section avec un nouvel entraîneur dont le système était différent de ce qu'il avait connu précédemment, ce qui allait réduire le nombre de lancers qu'il était habitué d'affronter. Le directeur et l'entraîneur des gardiens, Mitch Korn et Piero Greco, lui ont aussi demandé d'apporter plusieurs modifications à sa manière de jouer.
Fort heureusement, la nouvelle structure de jeu mise de l'avant par l'entraîneur-chef Barry Trotz, qui venait de se joindre aux Islanders, a simplifié la tâche de Lehner dans la lecture du jeu derrière ses nouveaux défenseurs, ce qui est très important, et les surnombres allaient être moins nombreux que ce qu'il avait connu chez les Sabres.
« C'est beaucoup plus facile de lire le jeu ici, vraiment », avait dit Lehner en mars.
Ces lectures de jeu devraient être plus difficile à réaliser avec les Blackhawks, qui accordent plus de chances en montée, mais Lehner a été en mesure de réussir tous ces ajustements pour conclure la saison avec un pourcentage d'arrêts de ,930, pour ainsi terminer au troisième rang au scrutin pour le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la LNH. Voilà qui en dit beaucoup sur sa capacité à s'adapter.
Le futur semble aussi prometteur pour celui qui aura la tâche de remplacer Lehner chez les Islanders, Semyon Varlamov, qui a signé un contrat de quatre ans avec l'équipe après avoir passé les huit dernières saisons avec l'Avalanche du Colorado.
Encore faille-t-il que le gardien soit dans le bon état d'esprit, et Varlamov a affirmé avoir hâte de travailler avec Korn et Greco, ce qui devrait lui permettre d'être ouvert d'esprit lorsque, pour la première fois, ils vont lui demander de porter des gants de joueur et de tenir un ballon d'exercice sur la glace afin d'aider son mouvement du corps, ou encore lorsqu'ils attacheront le bout d'une laisse à chien à son masque, et l'autre bout à la lame de son bâton, afin d'améliorer ses capacités à suivre la rondelle près de lui.
« J'ai entendu beaucoup de bonnes choses de la part de tous les gardiens qui ont travaillé avec ces deux gars dans le passé », a indiqué Varlamov, qui a été sous la gouverne de trois entraîneurs différents au Colorado (Kirk McLean, François Allaire et Jussi Parkkila). « Donc, quand j'ai eu à prendre une décision, ça s'est avéré facile parce que je voulais travailler avec eux. »
Contrairement à Lehner et Varlamov, Sergei Bobrovsky est demeuré dans la même association, l'Est, lorsqu'il s'est entendu avec les Panthers de la Floride. Comme Lehner l'an dernier, Bobrovsky ne sera pas le seul membre des Panthers qui devra s'habituer à un nouvel entraîneur puisqu'il s'agira de la première saison de Joel Quenneville à la barre de l'équipe. Une situation qui fait que le gardien et ses défenseurs pourront apprendre à se connaître tous ensemble, plutôt que de voir le gardien s'ajuster au style de jeu déjà en place de la brigade arrière.

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Bobrovsky en sera à sa troisième équipe dans la LNH, lui qui était passé de Flyers de Philadelphie aux Blue Jackets de Columbus en juin 2012. Sous les ordres de Ian Clark, il a remporté le trophée Vézina à deux reprises.
Avec un contrat de sept ans en poche, Bobrovsky aura amplement de temps pour connaître du succès avec les Panthers, mais les premières impressions sont toujours importantes.
« Tu ne dois pas tenter l'impossible à ton premier match », a résumé Curtis McElhinney, qui a paraphé un contrat de deux ans d'une valeur de 2,6 millions $ pour être l'adjoint d'Andrei Vasilevskiy avec le Lightning de Tampa Bay, sa huitième équipe en 12 ans dans la LNH. Je pense que ça prend toujours un peu de temps pour faire une transition, mais au final, tout dépend de si tu es une bonne personne, si tu veux te donner pour tes coéquipiers et pour l'équipe et si tu y mets les efforts nécessaires. »
Pour Talbot et Mike Smith, la transition pourrait être accélérée par le fait qu'ils ont pratiquement échangé leurs sièges, les deux signant un contrat avec l'équipe qui était leur rivale l'an dernier, les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary.
Les défenseurs des Oilers devront donc s'habituer au fait que Smith aime jouer avec la rondelle, mais il y aura tout de même un sentiment familier pour les deux équipes albertaines.
« C'est un peu plus facile parce qu'ils ont beaucoup joué contre leur nouvelle équipe en étant dans la même section, donc ils connaissent bien l'équipe et les joueurs qui en font partie », a conclu Sigalet.