« Je viens d'avoir 36 ans, a lancé Plekanec. La ligue est devenue tellement rapide, et il y a tellement de bons jeunes joueurs ici à Montréal. C'est quelque chose que j'ai vu venir, peut-être pas ce genre de dénouement, mais que j'allais peut-être devoir céder ma place régulièrement cette saison.
« Je savais que c'est quelque chose qui pouvait se produire, mais je devais récupérer de ma blessure, et je ne voulais pas occuper une place dans la formation et enlever la chance à un jeune de jouer. »
Un mentor
Même s'il comprend le raisonnement derrière cette décision, cette deuxième séparation avec le CH en l'espace de quelques mois n'a pas été plus facile pour l'attaquant.
Repêché en troisième ronde (no 71) par le Tricolore en 2001, Plekanec est débarqué à Montréal dans la jeune vingtaine et c'est ici qu'il s'est établi et qu'il a fondé une famille. L'homme habituellement stoïque n'a pas pu cacher ses émotions lorsqu'est venu le temps de s'adresser à ses coéquipiers pour une dernière fois en matinée.
« Il était émotif ce matin, a commenté Danault. Il a rendu de fiers services à cette équipe. C'était un joueur de centre complet et exemplaire et il m'a montré beaucoup de choses. Ç'a été tout un mentor pour moi. Nous avons eu des petites discussions, j'ai pu apprendre de lui et ça m'a amené à devenir le joueur que je suis aujourd'hui. »
Ironiquement, c'est un peu grâce à ses conseils et à son exemple que les jeunes pousses de l'équipe sont finalement parvenues à se tailler un poste, ce qui lui aura coûté le sien au final. Plekanec en aura pris une pour l'avenir de l'équipe à laquelle il tient tant.
« Il a beaucoup aidé les jeunes depuis le début de la saison, a vanté le capitaine Shea Weber. Nous avons beaucoup de jeunes ici, surtout des centres. C'est malheureux que les choses doivent tourner ainsi parce qu'il n'y a plus de place pour lui dans l'équipe, mais ç'a été un gars très utile et j'espère que les jeunes voudront suivre son exemple. »
Chose certaine, outre son professionnalisme, son efficacité sur la patinoire et sa loyauté, Plekanec aura aussi laissé sa marque au chapitre vestimentaire.
« Le col roulé vivra éternellement! », a lancé le gardien Carey Price avec un petit sourire.