Weber-Mete

BROSSARD - On peut comprendre Victor Mete d'avoir été quelque peu intimidé en prenant place à la gauche de Shea Weber à l'occasion de la première journée d'entraînement sur la glace au camp des Canadiens de Montréal.
En voyant le vétéran défenseur à ses côtés, il n'a pu s'empêcher de se remémorer son enfance quand il activait la manette de sa console de jeu afin de lui faire décocher de puissants tirs ou appliquer de percutantes mises en échec dans l'uniforme des Predators de Nashville.

La réalité a largement dépassé le virtuel : voilà maintenant plusieurs années plus tard qu'il forme un duo avec Weber! Il fera même ses débuts en matchs hors-concours de la LNH aux côtés de Weber, mercredi, à l'occasion du passage des Capitals de Washington au Centre Bell.
« J'ai hâte de montrer ce que je peux faire », a affirmé Mete qui, il y a un an, avait été retourné à son équipe junior, les Knights de London dans la Ligue de l'Ontario, à la conclusion du camp des recrues.
« C'est plutôt 'cool' de jouer avec un joueur dont je suis la carrière depuis ses débuts et qui faisait partie de mon équipe sur ma console de jeu, a enchaîné le choix de quatrième tour du CH en 2016 (no 100). Ça devait être avec le jeu NHL 2006, je ne me rappelle plus trop. Mais c'était au début de sa carrière. Il était classé parmi les meilleurs défenseurs et je me disais que je devais l'avoir dans mon équipe.
« Je gagnais tout le temps avec lui dans ma formation », a lancé l'Ontarien natif de Toronto.
Ses chances de graduer dans la LNH dès cette saison sont plutôt minces, comme l'a même réitéré l'entraîneur Claude Julien, lundi. L'occasion qu'on lui procure d'évoluer avec Weber a des allures d'audition pour l'avenir.
« Je ne veux pas dire qu'il ne fera pas l'équipe. Au moment où on se parle les chances sont meilleures qu'il retourne chez les juniors. Ça va dépendre de sa performance. Nous lui donnons un bon partenaire. C'est à lui de mélanger les cartes. »
« J'aborde la situation en me disant que j'ai tout à gagner et rien à perdre », a mentionné quant à lui Mete.
Aux antipodes sur le plan physique (Weber mesure 6 pieds quatre pouces et Mete 5 pieds 9 pouces), ils possèdent des styles qui peuvent être compatibles.
Weber est passé maître dans l'art du jeu défensif tandis que Mete privilégie la relance rapide et un bon soutien de l'attaque.
S'il a dû se pincer pour y croire au début du camp, Mete dit s'être dégêné au bout de quelques jours passés en compagnie de Weber, qui est de 13 ans son aîné. Il dit maintenant profiter grandement de son enseignement. Julien a précisé que c'est d'ailleurs l'objectif derrière l'initiative parce qu'on voit Mete comme un bel espoir en défense.
« Il me donne des trucs pour que j'améliore mon jeu avec mon bâton, entre autres choses, a-t-il confié. Il me répète de rester moi-même, de ne rien changer au style qui a plu aux Canadiens pour qu'ils me repêchent. Ce que je veux montrer, c'est du sang-froid en possession de la rondelle, du flair à l'attaque et du jeu efficace dans ma zone. »
S'il fait tout ça, Mete prolongera son séjour au camp. Il pourrait même inciter Julien à pousser sa réflexion.
D'ici là, le pilote du Tricolore a confié que les auditions pour le poste de partenaire de Weber vont s'intensifier.
« Nous avons des idées en tête et nous allons les mettre à exécution le moment venu. Shea (Weber) n'a pas besoin de huit matchs pour forger une chimie avec un éventuel partenaire », a-t-il résumé.