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Jérémy Lauzon attendait depuis quelque temps que la porte s'ouvre pour lui à Boston.
Le défenseur québécois faisait le travail dans la Ligue américaine et il recevait de bons échos de l'organisation, mais il n'avait toujours pas reçu le coup de téléphone tant attendu… jusqu'au 30 décembre dernier. Il a alors eu l'impression que cette fois, c'était la bonne.

« Les Bruins m'ont dit qu'ils voulaient essayer quelque chose de différent à la ligne bleue, a-t-il expliqué au bout du fil, lui qui est de retour à la résidence familiale de Val-d'Or. Ils cherchaient un joueur plus physique qui gagnait ses batailles, qui était bon défensivement et qui offrait une bonne relance. Ils m'ont placé à la droite de Matt Grelzcyk et je pense qu'ils ont bien aimé ce que j'ai apporté. »
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Il y a fort à parier que ce fut le cas. À partir de ce moment, le robuste défenseur a disputé 18 des 20 derniers matchs de l'équipe avant la pause des activités de la LNH en raison de la propagation du coronavirus - les deux qu'il a ratés étaient liés à une suspension.
« Il tient son bout, avait déclaré l'entraîneur-chef Bruce Cassidy avant la pause. Il est jeune et il est confronté à de bons défis tous les soirs. J'aime la manière dont il répond. Il a encore des choses à améliorer, c'est certain, mais j'aime son jeu physique, son niveau de compétition et sa détermination.
« Il affiche une belle constance à ce chapitre, et c'est pourquoi il est resté dans la formation. »
Il a été si convaincant qu'à peine cinq matchs après son rappel, les Bruins ont appelé son agent pour amorcer les négociations pour un nouveau contrat. Un mois plus tard, il avait un contrat de deux ans à un volet en poche et savait un peu plus ce que l'avenir lui réserverait.
« C'est sûr que je me demandais un peu ce qui allait arriver, s'est souvenu le choix de deuxième ronde de l'équipe en 2015 (52e au total). Mon but était de signer un contrat à un volet et de m'établir après mon contrat de recrue. Ça me tracassait un peu, mais j'ai essayé de mettre ça de côté et de me concentrer sur le hockey.
« J'ai sauté sur ma chance et la nouvelle entente a été comme une tape dans le dos. Après, j'ai joué avec encore plus de confiance et les entraîneurs m'ont donné beaucoup de temps de glace et m'ont confié beaucoup de responsabilités. »

Ce que Lauzon a accompli est assez remarquable. Il a quand même réussi à se tailler une place au sein d'une brigade défensive qui a atteint la Finale de la Coupe Stanley au printemps dernier, et qui compte sur une profondeur rarement égalée chez les 30 autres formations du circuit.
Charlie McAvoy, Brandon Carlo et Connor Clifton ont tous moins de 24 ans et occupaient un poste régulier lors du parcours de l'équipe en séries, l'an dernier. Les Bruins comptent aussi sur le Finlandais Urho Vaakanainen, leur choix de première ronde en 2018.
Ça commence à faire du monde à la messe.
« Je pense que c'est une bonne chose, a dit Lauzon. C'est une organisation qui en demande beaucoup et qui a extrêmement de profondeur. On sait que rien ne nous sera donné sur un plateau d'argent, et qu'on doit travailler pour l'obtenir. On sait tous qu'il y a quelqu'un prêt à prendre notre place si on ne performe pas.
« Quand tu as des joueurs de la trempe de Patrice Bergeron et de Zdeno Chara, qui sont des modèles de constance, c'est facile pour les jeunes de suivre l'exemple. Ça fait juste pousser les gars encore plus. »
Mode attente
S'il a vécu le dernier printemps en compagnie des « Black Aces » de l'équipe, Lauzon semblait être sur le point de vivre ses premières séries éliminatoires dans la LNH. Et les Bruins ont d'aussi grandes ambitions qu'à la même période, l'an dernier.
Après s'être inclinés lors du match ultime de la Finale de la Coupe Stanley face aux Blues, les Bruins trônaient au sommet du classement général grâce à une fiche de 44-14-12 et une récolte de 100 points - six de plus que les Blues, leurs plus proches poursuivants.
« Ç'a fini de façon assez amère l'an dernier, a-t-il soulevé. Le sentiment est resté, les gars s'en sont souvenus. Ils ont dominé du début à la fin. C'est une équipe avec beaucoup de caractère et qui n'abandonne jamais. C'est comme ça que tu gagnes des matchs dans la LNH. »
Pour l'instant, Lauzon et ses coéquipiers sont en mode attente. Ils se tiennent prêts en attendant de connaître la suite des choses.
« Tout le monde veut finir la saison et retourner sur la patinoire, a-t-il dit. L'équipe était sur une lancée depuis Noël et nous n'avions pas beaucoup de blessés. Nous sentions que nous avions la chance de nous rendre loin en séries. (L'interruption) est arrivée si soudainement, personne ne l'a vu venir.
« J'espère que tout ça sera derrière nous rapidement pour recommencer le plus vite possible, mais la réalité, c'est qu'on aborde les choses au jour le jour et qu'on essaie de rester positifs. J'espère que je vais avoir la chance de rejouer cette année et de gagner la Coupe Stanley. »