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Le Québécois Jean-François Houle file le parfait bonheur à Bakersfield, en Californie. Après un bref passage dans l'ECHL en tant qu'entraîneur-chef, il occupe désormais le poste d'adjoint à l'entraîneur Jay Woodcroft chez les Condors, club-école des Oilers d'Edmonton, depuis quatre ans. Et si le grand club éprouve toutes sortes d'ennuis à remporter des victoires de façon régulière, c'est tout le contraire dans la Ligue américaine. Son équipe connaît toute une saison et trône au sommet de la section Pacifique, huit points devant ses principaux concurrents.

« On jouait très bien en début de saison, mais il semble que tout est tombé en place dernièrement », a mentionné Houle au sujet des Condors, auteurs d'une impressionnante séquence de 17 victoires de suite entre le 12 janvier et le 25 février. « Toutes nos victoires de suite sont le résultat d'un effort collectif qui part de notre gardien et de nos défenseurs. Cette séquence a été vraiment le fun pour nos joueurs et nos partisans. »
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Au cœur de cette séquence, les amateurs ont pu découvrir un gardien jusqu'à ce moment inconnu sur la scène du hockey. Shane Starrett, un ancien du programme militaire d'Air Force âgé de 24 ans, est devenu le gardien numéro un de la formation. Houle ne tarit pas d'éloges à son endroit.
« Il connaît une très bonne saison. Au début de l'année, on se demandait qui serait notre numéro un et Starrett partageait le travail au départ avec Al Montoya et Stuart Skinner. Il a vraiment surpassé nos attentes et les autres gardiens. Je pense que Sylvain Rodrigue (l'entraîneur des gardiens) a fait tout un travail avec lui. C'est un jeune qui travaille fort et qui est dévoué à son sport. Il n'a jamais été en grande demande, mais soudainement on se rend compte qu'il est amplement capable de tenir son bout dans cette ligue. »
Le principal objectif des entraîneurs dans l'antichambre de la LNH est de savoir soutirer le meilleur de ces athlètes, qui sont pour la plupart très près ou encore très loin de la grosse ligue en même temps. Comme le dit souvent Joël Bouchard à Laval, « des Connor McDavid, ça n'existe pas dans la Ligue américaine. » C'est pourquoi Houle s'anime encore davantage lorsqu'on lui parle de Josh Currie. L'ancien du Rocket de l'Île-du-Prince-Édouard dans la LHJMQ a obtenu sa première chance chez les Oilers à sa sixième saison chez les professionnels.
« Ça fait cinq ans que je travaille avec lui dans le hockey professionnel après l'avoir affronté pendant quatre ans dans le junior, se souvient Houle. Il a toujours été un joueur qui se bat pour chaque minute, qui réussit toujours à valoir son pesant d'or en allant chercher des points au tableau. Je suis très heureux pour lui qu'il ait enfin une chance dans la Ligue nationale. Ce sont des joueurs comme lui qui font notre succès présentement. »
Currie sera admissible à un retour dans la Ligue américaine en vue des séries éliminatoires de la Coupe Calder. À Bakersfield, le championnat de la section Pacifique est presque déjà dans la poche et la préparation est déjà en marche en vue de la conquête du championnat.
« Nous sommes dans une bonne situation présentement, mais on essaie d'aborder ça match par match », a laissé entendre l'entraîneur de 44 ans. « Il ne faut pas regarder trop en avant. On n'a pas réussi à faire les séries éliminatoires lors des quatre dernières saisons et c'est quelque chose qui est important pour nous. Rendu là, on espère connaître du succès. »
Bouchard et Houle ont gardé contact
Impossible de parler à Houle sans lui remémorer de beaux souvenirs de hockey junior. Le fils de Réjean Houle avait été nommé par Bouchard comme premier entraîneur-chef de l'histoire de l'Armada de Blainville-Boisbriand en 2011 après avoir guidé les défunts MAINEiacs de Lewiston lors des deux saisons précédentes. On se souvient bien du duo émérite qui a permis à la flotte des Laurentides de remporter 40 victoires ou plus lors de leurs trois saisons ensemble derrière le banc.
Au départ de Houle en 2014 pour Bakersfield, Bouchard s'est retrouvé à la barre de « son » Armada où il a connu énormément de succès, dont deux présences en finale de la Coupe du Président.
Il s'est développé avec le temps une excellente relation entre les deux hommes de hockey, qui se retrouvent tous deux derrière un banc d'une formation professionnelle cette année.
« J'ai adoré avoir Joël en arrière du banc », s'est remémoré Houle au sujet de son comparse, qui était aussi directeur général de l'équipe à ce moment-là. « Si c'était à refaire, je le ferais encore. Des fois, les DG qui regardent juste d'en haut n'ont pas le feeling de ce qui se passe sur le banc. Ce n'était pas le cas de Joël. On avait une très bonne relation. C'est certain qu'on avait certaines divergences d'opinions, mais à la fin de la journée quand on fermait la porte, on poussait tous les deux dans la même direction. »
Houle n'est donc pas surpris de constater le succès qu'obtient son ancien patron comme entraîneur-chef. Pas étonné non plus de l'avoir vu choisir un rôle directement dans l'action, au lieu du deuxième étage.
« Joël aime être sur le terrain, travailler avec les joueurs, a noté Houle. Il a une belle approche avec les jeunes. Sa plus grande qualité est d'être en mesure de sortir le meilleur de ses joueurs. Il est aussi un grand travaillant. Il ne se contentera jamais de regarder tout ça des estrades. Ça ne lui enlève pas son œil pour dépister le talent, mais je ne suis pas surpris qu'il ait choisi de suivre cette voie. »
Les deux hommes ont gardé contact même si une distance importante les sépare géographiquement depuis quelques années. C'est par le truchement de la messagerie texte qu'ils échangent à l'occasion. Ils n'ont évidemment rien oublié des débuts de la concession de l'Armada sur la couronne nord montréalaise. Simplement sur la base des résultats sur la glace, l'équipe fait partie des meilleures de la LHJMQ depuis presque dix ans déjà.
« Je suis très fier de ce qu'on a réussi à bâtir à Boisbriand, s'est réjoui Houle. L'éthique de travail a toujours été notre marque de commerce et ça continue aujourd'hui. Les valeurs que Joël et moi souhaitions apporter sont demeurées. Ce n'était pas une option de ne pas travailler. C'est comme ça que tu peux connaître du succès, il n'y a pas de secret. »
Crédit photo : Mark Nessia / Condors de Bakersfield