VERHOEFF BADGE LEPAGE

MINNEAPOLIS, Minnesota – Keaton Verhoeff était prêt pour ce moment.

Il l’attendait depuis quelque temps déjà. Alors quand l’entraîneur Dale Hunter lui a annoncé qu’il allait disputer son premier match du Championnat mondial junior contre le Danemark, lundi, le défenseur de 17 ans a pris la balle au bond. Il est parvenu à montrer de bien belles choses dans une victoire de 9-1 du Canada.

« Ça m’a pris un peu de temps pour me sentir à l’aise, a raconté l’espoir de premier plan en vue du prochain repêchage de la LNH. Je n’avais pas joué depuis plus d’une semaine. Mais j’ai eu l’impression de m’améliorer et d’avoir pu trouver mon rythme en cours de match. »

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Il est plutôt difficile de juger de la prestation du jeune Albertain compte tenu de la disparité de talent entre les deux nations. Il a évidemment bien paru défensivement – le Canada n’a donné que 12 tirs – et a pu s’illustrer à quelques reprises en possession de rondelle sur la grande scène du Mondial junior.

Il avait été préféré à son homologue Carson Carels, un autre espoir de 17 ans, pour cette rencontre, et on ignore toujours s’il sera de nouveau envoyé dans la mêlée, mercredi, contre la Finlande. Le Canada aura alors l’occasion de s’assurer de la première place du groupe B avec une victoire.

Si on lui fait de nouveau confiance contre une équipe beaucoup plus puissante, il n’y a pas de doutes qu’il répondra à l’appel. C’est ce qu’il a fait pas mal toute sa vie, et c’est aussi ce qui en fait l’un des joueurs les plus scrutés à la loupe par les dépisteurs cette saison.

« Il y a toujours de la pression, mais je sais que c’est un privilège, a-t-il dit en entrevue avec LNH.com. J’attends cette année de repêchage depuis que je suis tout jeune. D’avoir la chance de me mesurer aux meilleurs, d’élever ma valeur chaque jour et de devenir la meilleure version de moi-même, c’est emballant. »

Verhoeff s’est d’ailleurs mis au défi dans cette année importante. Il a été l’un des nombreux joueurs à franchir la frontière américaine pour faire le saut dans la NCAA. Après une saison et des poussières avec les Royals de Victoria, dans la Ligue de l’Ouest (WHL), il évolue désormais à l’Université North Dakota.

Il a récolté quatre buts et 11 points à ses 17 premiers matchs dans les rangs universitaires américains. Sa transition semble s’être plutôt bien déroulée même s’il affronte des joueurs plus vieux et plus expérimentés.

« Je dirais que ç’a pris un peu de temps pour m’adapter, a-t-il tout de même convenu. J’ai dû apprendre à jouer contre des gars plus matures physiquement, qui ont une meilleure structure dans leur jeu, mais ça s’est fait plutôt rapidement à force de m’entraîner et de me faire aider par mes coéquipiers. »

Ce n’est donc pas le défi que pose le CMJ qui va l’intimider.

Un gros bonhomme

Le fait que Verhoeff mesure 6 pieds 4 pouces et pèse 212 livres l’a aussi bien servi dans son processus d’adaptation. Dans l’uniforme canadien, seule la grille complète qu’il est obligé de porter permet de savoir qu’il est le plus jeune joueur de l’équipe – il est né cinq jours avant Carels.

C’est d’ailleurs la première fois depuis 1987 que l’état-major de Hockey Canada fait confiance à deux défenseurs de 17 ans à ce tournoi.

« Mon gabarit est l’un de mes plus grands atouts, et je dois apprendre à l’utiliser à mon avantage, a-t-il expliqué. Ça prend du temps pour s’y habituer alors qu’on est en croissance, mais je commence à m’y faire. Je regarde comment certains de mes coéquipiers utilisent leur corps, et j’apprends d’eux.

« Je dois utiliser mon coup de patin pour bien me positionner, protéger les rondelles et me créer du temps et de l’espace avec mon corps. »

Il a bien fait ça contre le Danemark, en plus de récolter une aide en effectuant une brillante relance quelques instants avant le but de Braeden Cootes. Ses aptitudes offensives ne font pas de doutes. Reste à savoir s’il en a fait suffisamment dans son territoire pour forcer la main d'Hunter.

Parce que le vétéran pilote ne s’émeut pas beaucoup du talent de ses ouailles à l’attaque.

« Je veux qu’il soit fiable défensivement », avait-il laissé tomber quand on lui a demandé, avant le match, ce qu’il voulait voir de Verhoeff. Le message était clair.