KaneDupuisLNH030421

Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Je ne peux pas dire que je suis surpris d'avoir vu Patrick Kane atteindre le plateau des 400 buts cette semaine, lui qui est probablement le joueur le plus imprévisible que j'ai affronté au cours de ma carrière.

À LIRE AUSSI : Table ronde: Qui est le meilleur franc-tireur présentement? | Kane continue à s'améliorer, même après 400 buts
Quand on le regarde aller sur une glace, on remarque qu'il n'est pas le patineur le plus explosif ou celui qui possède le meilleur lancer. Il est bon dans tout, sans être le meilleur dans quoi que ce soit, sauf dans un domaine : sa prise de décision. C'est grâce à son intelligence hors du commun et sa capacité à toujours prendre la bonne décision qu'il est parvenu à se hisser parmi l'élite de la ligue.
L'important pour un joueur de hockey, c'est de bien connaître ses forces et de les utiliser de manière optimale. Dans le cas de Kane, il possède tellement de forces que c'en est presque injuste, mais il a aussi l'intelligence d'utiliser chacune de ses aptitudes de la meilleure des façons en fonction de ce qui s'offre à lui.
Il y a certains joueurs unidimensionnels qu'il est possible d'arrêter avec un plan de match bien établi, ou en parvenant à contrer leur principal atout. C'est toutefois mission impossible ou presque dans le cas de Kane. Si on cherche à le neutraliser en plaçant deux joueurs dans ses bottines, il va nous battre en utilisant ses coéquipiers. Si on lui laisse de l'espace pour manœuvrer, il va nous ridiculiser avec ses mains hallucinantes. Quand on dit qu'un joueur est capable de déjouer ses adversaires dans une cabine téléphonique, c'est l'image de Kane qui me vient en tête.

DET@CHI: Kane marque son 400e but avec style

La qualité de ses feintes lui permet d'être aussi bon que n'importe qui entre les points de mise en jeu et le filet. Et dire qu'à son arrivée dans la LNH, plusieurs disaient qu'il était trop petit ou trop chétif pour connaître du succès sur une base régulière.
On peut d'ailleurs le qualifier de précurseur ou de pionnier pour tous les joueurs de petite taille. Avant lui, des joueurs de petit gabarit qui terminaient année après année parmi les dix premiers marqueurs de la ligue, il n'y en avait pas vraiment. Quand on est jeune, on cherche à imiter des joueurs auxquels on peut s'identifier. Je ne sais pas qui Kane avait comme modèle, mais il a certainement servi d'exemple pour les Mitchell Marner et Johnny Gaudreau, qui ont pu voir grâce à lui qu'il était possible de connaître une belle carrière même si on ne mesurait pas plus de six pieds et qu'on ne pesait pas 200 livres.
La capacité d'adaptation de Kane fait en sorte qu'il ne ralentit pas, même s'il est aujourd'hui âgé de 32 ans. On le voit encore faire du temps supplémentaire après les entraînements et demander des conseils à ses coéquipiers, même s'il s'agit de recrues, afin d'intégrer de nouveaux éléments à son jeu qui vont lui permettre de continuer à connaître du succès.
Belle progression de Matthews
La meilleure chose qui puisse arriver à la LNH est de voir un nombre grandissant de super vedettes qui dominent leur sport, et c'est encore mieux quand l'une de ces vedettes évolue dans un marché d'importance comme c'est le cas pour Auston Matthews à Toronto. Matthews a vraiment confirmé sa place parmi les meilleurs joueurs du circuit depuis le début de la campagne, avec sa récolte de 18 buts en 21 matchs. Dire qu'il a réussi ça avec une blessure au poignet qui l'incommode depuis le camp d'entraînement!
Matthews s'est donné comme devoir d'arriver au camp plus léger cette saison, et ça paraît énormément sur la glace. Il a perdu une quinzaine de livres au cours de la saison morte, et je le trouve beaucoup plus impliqué dans le jeu et plus rapide.

TOR@MTL: Matthews a le meilleur sur Price en A.N.

Ça lui donne un petit plus dans les dernières secondes d'une présence. Une présence dure environ 35 à 40 secondes pour un attaquant dans la LNH. C'est assurément un avantage de traîner 15 livres en moins pendant 40 secondes, et ça lui permet de dominer ses adversaires dans les derniers instants de sa présence.
Matthews a toujours été tout un franc-tireur, mais il n'est pas unidimensionnel, et il ne fait pas seulement du dommage en avantage numérique. Il est d'ailleurs le meilleur buteur de la LNH depuis son arrivée dans la ligue à égalité numérique avec 132 filets. C'est neuf de plus que Connor McDavid et 11 de plus qu'Alex Ovechkin, même s'il a joué une trentaine de matchs de moins.
Un beau Clin d'œil
Il y a une dizaine de jours, j'ai eu la chance de participer au « Clin d'œil pee-wee » organisé par le Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. En compagnie de mon ancien coéquipier Maxime Talbot et de Julien Tremblay, l'un des meilleurs « skills coach » de la province, nous avons pu aider huit équipes de la région de Québec à vivre une belle expérience. Il s'agissait d'entraînements extérieurs pour des équipes qui étaient composées de classes-bulles.

DupuisOutdoor030421

\Crédit photo: Jonathan Roy - Photographe
Julien s'occupait des exercices, tandis que moi et Max étions là pour nous amuser avec les jeunes. Pour plusieurs d'entre eux, il s'agissait d'une première occasion cette saison de mettre leur chandail d'équipe, et c'était vraiment agréable de voir ces grands sourires sur leur visage.
Ce tournoi est tellement un bel événement - auquel j'ai participé comme joueur, entraîneur et parent - et c'était la moindre des choses pour moi de redonner un peu à la prochaine génération de joueurs. La très grande majorité de ces joueurs pee-wee ne rejoueront plus jamais devant d'aussi grosses foules. Lorsque j'ai participé au tournoi comme entraîneur, il y avait 16 000 personnes dans les estrades… c'est assez impressionnant pour des petits bonhommes de 12-13 ans.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com